Japon - Karakura sur Mer

Une nuit de pleine lune. De la neige et du sang.
Accroupie dans cette poudreuse immaculée, la petite Yuna regarde ses paumes couverte de sang. Les flocons de neige d’un blanc pur tombent au creux de ses mains, se laissant souiller par la terrible couleur qui allait imprégner à jamais ses yeux. Yuna ne bouge pas, prostré, se sentant aussi souillée que ses beaux flocons. Au loin, dans la maison, où elle a grandit, c’est le chaos. La douleur, l’agonie, et le bois craquant sous les coups se font entendre. Mais elle ne bouge pas. Malgré le souffle chaud des explosion, malgré les cris de ses parents, elle ne bouge pas, elle ne s’enfuit pas. Qu’arrivait-il ? Que ce passait-il ? Seules ces questions tournent dans sa tête. Puis un crissement dans la neige se fait entendre. Des pas qui se dirigent vers elle. La peur la prenant au ventre ses yeux grossissent sous l’appréhension. Même à un si jeune âge, on a conscience de la mort, et Yuna ne veux pas encore la rencontrer. Ses mains tremblent, son regard se trouble, son esprit s’emmêles, elle ferme les yeux très fort et pris les dieux d’être miraculeusement transportée ailleurs. Mais pour seul réponse, un souffle rauque envahie ses oreilles.

"Une si délicieuse âme ... Manger ..."

Yuna rouvre les yeux et à travers son regard flou elle voit une forme immonde au visage terrifiantes, des tentacules dansant autour d'elle.

"Si délicieuse ..." souffle encore la chose, lançant ses tentacules vers l'enfants qui pousse un cri.

C'est alors que le miracle se produit. Une silhouette apparaît et dégaine un sabre pour combattre le monstre. Yuna , ne voit rien, elle ferme les yeux. Elle veux que tous se finisse, que tous redevienne comme avant, elle veut juste se réveiller de ce cauchemar. Alors qu'elle n'entends plus les bruits du combat, elle sent des bras l'entourer et la soulever dans une douce étreinte. Vaincu par la fatigue et par la peur, la petite fille sombre dans les ténèbres sans voir le visage de son sauveur. Juste un écho retentit en elle :

"Tous va bien maintenant, tu n'as plus à t'inquiéter"

~***~

8 ans plus tard - Angleterre - Cambridge

Yuna se réveilla en sursaut. Le souffle court, elle se força à mieux respirer pour reprendre ses esprits. Les mains tremblantes, elle tapota sur son chevet, cherchant fébrilement son parquet de cigarette. Seule une bonne clope pourrait la soulager de ce rêve qui revenait encore et encore chaque nuit. Une fois son cercueil ambulant en bouche, l'angoisse disparut peu à peu, et lorsqu'elle y porta la flamme de son briquet, la première bouffée de nicotine fut un véritable réconfort pour la jeune fille. Son regard s’attarda sur la fenêtre de sa chambre, d’où elle pouvait voir la lune. Pleine, comme cette nuit là, il y a huit ans, là où l’histoire de sa vie commençait.

Elle avait tous oublié de ce qu’elle avait vécu avant cet évènement. Le visage de ses parents, de sa famille, son école, les enfants avec qui elle avait put jouer. Toute sa vie au Japon était définitivement partie dans le néant sans même comprendre ce qui était arrivé. Tant mieux, autant oublier pour ne pas en pleurer. Mais ce rêve, ce cauchemar qu'elle faisait sans cesse ne pouvait être vrai, rien de cela n'était réel, se persuadait-elle. C'était seulement les divagations de son esprit qui vagabondé en une imagination morbide, voulant se convaincre que ses parents ne l'avaient pas abandonné et s'inventait inconsciemment la pire des morts digne de "Freddy, les griffe de la nuit", rien de plus.

Yuna avait été adopté 8 ans plus tôt par Lady and Lord MacDowell. Présent au Japon pour les affaires, c'est lors d'une balade nocturne qu’ils trouvèrent l'enfant seule, abandonnée au pied d'un tori, devant un temps shinto. Elle semblait prise d'amnésie, ne se souvenant de ce qu'elle faisait là, ayant même oublié son prénom, seule un petit pendentif où était gravé "Yuna" permit de d'identifier. Comment résister à l'appel du destin lorsque que l'on vient de prendre la décision d'adopter un enfant quant les moyens naturels sont contre nous ? C'est ainsi que grâce à leurs relations ils purent emmener la jeune enfant avec eux, l'élevant comme leur propre enfant.

Cependant, l'intégration ne ce fit pas sans mal. A l'école, la différence physique de Yuna fut vite pointée du doigt par ses camarades. On ne s'en rend pas qu'on compte, mais on peut être cruel lorsqu’on est enfant. C'est ainsi qu'en grandissant la jeune fille se forgea un terrible caractère qui lui permit de se faire respecter de tous aux fils des ans. . Plus grande que les filles de son âge, on l’enrôla presque de force dans le club de basket et si les premiers jours elle y allait en y trainant les pieds, se sport devint vite une passion, au point de ne jamais rater un match de NBA. Elle développa aussi très vite un talent pour la musique et le chant. Après des années de piano, elle abandonna les touches pour aller gratter les cordes de guitare devenant fan de rock en tout genre.

Au souvenir de ses premiers morceaux réussi, Yuna se leva de son lit pour attraper sa guitare et commença à jouer quelques notes, faisant glisser ses ongles vernie de rouge sur les cordes. La cigarette coincée entre ses lèvres, elle commença à chanter doucement un morceau d'Aerosmith. « I don't wanna close my eyes, I don't wanna fall asleep” faisait la chanson.

Oui, les premières années de sa nouvelle vie avait plutôt bien commençait. Jusqu’à ce que tous bascule une nouvelle fois : deux ans plus tôt, ses parents périr lors d'un crash d'avion. Elle hérita de leur grande fortune, pouvant vivre sans jamais travailler jusqu’à la fin de ses jours, et son grand cousin hérita de l'entreprise d'importation de thé. Il devint également son tuteur légal, mais n'ayant jamais aimé celle qu'il considéré comme une intruse dans la famille, il l'envoya en pension et Yuna se retrouva une nouvelle fois seule, abandonnée.

Refusant de se laisser abattre, elle fit de sa vie au pensionnat les meilleurs de toute sa scolarité. Elle s’y été fait de nouveaux amis, avait montait un groupe de rock avec des potes et organisait souvent des fêtes improvisé et arrosé d’alcool. Elle continua le basket, forment ainsi son corps, le rendant plus ferme et solide. Mais malgré tous ses efforts, elle sentait toujours un vide en elle. Un vide d’incompréhension lié à ses rêves qui revenaient de plus en plus souvent et aussi à se qu’il s’était passé il y a quelques mois de ça.

Lors d’une soirée bien trop arrosé à qui c’était terminé dans la forêt à coté du lycée, elle avait vu un fantôme. Un petit garçon lui était apparu en pleurant qu’il voulait retrouver ses parents. Chose étrange qu’elle avait de suite remarqué : une chaine pendait à son torse. Pour ce détail, elle avait mis ça sur le compte de l’alcool, mais quant elle avait emmenait l’enfant voir ses amis pour l’aider, tous se moquèrent d’elle « T’as trop bu ma chérie ce soir, y a personne à coté de toi ». Elle seule pouvait voir ce petit garçon sanglotant. Paniquait, ne sachant que faire, elle lui avait brusquement lâché la main et s’était enfuit rejoindre les autre sur un « Tes parents sont dans la foret, restes y », pour finir par noyer sa peur et son incompréhension dans le whisky.

Mais le phénomène c’était reproduit. Qu’importe où elle se rendait, il lui arrivait encore de voir son esprit avec une chaine venant lui demander de l’aide. Mais elle ne savait que faire, comment les aider, alors désemparé, elle se contentait de les ignorer, se dégoutant d’elle-même et de sa propre faiblesse. Aujourd’hui, elle ne voyait qu’une seule solution pour palier à tous ça avant de devenir folle : retrouver ses racines au Japon. Elle était sur que c’est là-bas qu’elle trouverait les réponses à ses questions. C’est pourquoi il y a quelque jour, elle avait remplie un dossier d’échange scolaire avec le pays du soleil levant. Dans une semaine, elle retournerait là ou tout avait commencé.

Hello Karakura on sea ! Yuna comes back ♥