Prendre l’air. Yuna voulait juste prendre l’air.
Et après une bonne douche relaxante, sortir et profiter de la nuit tout en sans grillant une, il n’y avait pas mieux.

C’est ainsi que Yuna se retrouva à vagabonder sous un ciel étoilé aux milieux des résidences, cherchant à découvrir un peu son nouveau quartier. Restait plus qu’à espérer qu’on ne la prenne pas pour un rôdeur venu préparer son casse du siècle car contrairement au soin qu’elle m’était pour s’habiller et se maquiller le jour, là, on pouvait dire qu’elle ne ressembler à rien. Short en jean déchiré, chemise à carreau rouge et noir, boots façon santiag … Yeah ma belle ! Manque plus que le chapeau pour ressembler à une vrai Cowgirl ! Oui, elle avait vraiment pris les premiers bouts de tissu qui lui était tombé sous la main. Sans parler de ses cheveux. Encore mouillé par la douche, elle les avait relevés avec une pince à cheveux plus que moche et les gouttelettes qui tombaient encore de ses mèches frisotante par l’eau et l’air les faisait ressembler à une vieille serpillère bonne pour la retraite. Bref, 100% naturelle, 100% Yuna.

Mais elle s’en foutait. Marchant les mains dans les poches, les yeux dans les étoiles, son regard se porta vers la lune pleine pour cette nuit douce et chaude. Yuna … Lune. C’est quelque mois après son adoption qu’elle avait appris ce que voulait dire son prénom, un prénom que c’est vrai parent lui avait donné. Elle c’était alors mit à le détester. Pourquoi garder un prénom venant de gens qui l’avait abandonnée, n’arrêtait-elle pas de demander à ses parents adoptifs. Et ils répondaient juste qu’ils voulaient qu’elle garde une trace des ses racines. Quelle connerie. Mais avec le temps, elle avait appris à apprécier l’originalité de ce prénom. Bien ce que ça la gonfle qu’il soit japonais, parce qu’elle, elle était anglaise, et elle n’insisterait jamais assez sur ce point, au moins elle n’avait jamais eu de « double » dans sa classe, comme la plus part de ses camarades. Elle s’arrêta une instant, les yeux toujours plantés sur ceux de l’astre lunaire, et tirant un grand coup sur sa cigarette. Lune … Pfff c’était quant même ridicule comme prénom pensa-t-elle avec aigreur. Mais elle plissa les yeux, comme si cette pensée lui avait fait mal, lui nouant le ventre. Non, en réalité, c’était un prénom magnifique. Elle avait juste du mal à le reconnaitre.

Yuna ferma les yeux un instant pour faire le vide dans tête et oublier tous ça un instant pour profiter de la nuit comme l’avait prévue. A trop réfléchir comme ça, elle allait gâcher sa soirée en solitaire. Elle allait reprendre sa petite marche lorsqu’elle entendit un petit rire. Le rire d’une enfant. Elle se retourna et vit une petite silhouette au coin de la rue, le visage caché dans l’ombre. Le premier réflexe de Yuna fut de regarder la poitrine. Pas de chaîne. Elle voyait juste de longs cheveux noirs. Déjà ce n’était pas un esprit. Elle s’avança vers l’enfant.

- Tu t’es perdu gamine ?

Mais à ce moment là, la petite fille s’enfuit, disparaissant dans l’autre rue tout en rigolant. Yuna leva un sourcil en un signe perplexe. C’était quoi ça, une blague ? Un groupe de môme l’attendait derrière avec des bombes à eaux si jamais elle avançait ? Ouaip, bah ça serait pas pour ce soir, Yuna n’était pas cliente. Elle se retourna pour repartir, quant la petite fille réapparue dans un rire. Yuna regarda par-dessus son épaule et vit juste sa petite main lui faire signe de venir.

- Tu veux jouer c’est ça ?

Bizarrement, Yuna sentit un trouble en elle, comme s’il y avait autre chose. Dans sa tête, l’idée de suivre l’enfant s’imposait d’elle-même, comme si cela allait l’emmener quelque part en un endroit inattendu. Mais Yuna n’était pas naïve, alors restant sur ses gardes, elle fit à l’enfant :

- Tu te rends bien compte que si tu me fais un sale coup, tu te prends une dérouillée ?

La petite fille se contenta de faire sonner son rire une nouvelle fois en signe de réponse et repartit en courant. Yuna dû se mit à courir pour la suivre, la maudissant de la balader aux grès des rues comme un chien. Puis c’était étrange. Du haut de son un mètre soixante-quinze, Yuna avait de grande jambes et elle était bonne athlète, alors comment n’arrivait-elle pas à rattraper cette fillette ? Puis son visage, impossible de voir son visage. Si ce n’était pas un esprit, est-ce que cela pouvait être un hollow ? Non, il y aurait eut un masque et cette sensation de danger qu’elle avait déjà ressentie. Là elle, son esprit était juste assaillie de questions et d’impatience, de désir de savoir où et comment tout cela allait finir. Sortant de ses pensée, elle s’arrêta en pleins croisement, ayant perdu l’enfant des yeux.

- Merde …

Yuna tourna plusieurs fois sur elle-même cherchant un signe pour retrouver sa trace, puis elle entendit une nouvelle fois ce petit rire maintenant familier. Elle la vis alors au milieu d’une des rues en train de foutre de sa gueule et repartir en courant. Pisseuse ! Yuna commençait à en avoir marre. Au prochain tournant, si il n’y rien de nouveau, elle s’arrêtait et oublierait tous ça. C’est ce moment que la fillette tourna à nouveau pour cette fois monté des marches naissant entre deux murs de pierres qui n’avait pas l’air tous jeunes. Yuna tourna à son tour puis monta jusqu’à que …

C’était là. Le temple. Le tori. Là où on l’avait retrouvé lorsqu’elle avait huit ans, abandonnée. La petite fille se tenait sous la grande porte rouge du temps le visage illuminé par les rayons de la lune, un beau sourire aux lèvres. C’était elle. C’était Yuna enfant, lorsqu’elle avait 8 ans, vêtu des même habilles sales et déchirés que ce soir là. La Yuna enfant rire à nouveaux, mais d’un rire bien différent que les fois précédente, un rire doux et chaleureux, puis disparut dans un tourbillon de papillons fluorescents s’envolant vers le ciel.

La Yuna de maintenant, l’adolescente se croyant éternellement folle, se dit à cet instant qu’elle l’était vraiment. Les esprits, les hollow, ok ! Elle avait appris il n’y pas longtemps que c’était un fait naturel que seul peu de gens pouvait voir. Mais ça … Ça c’était elle, et seulement elle. Son esprit complètement détraqué, son inconscient, ses souvenirs perdus ou plutôt recluent profondément en elle, venaient de la conduire jusqu’ici. Elle se tapa le front de la paume de sa main fermant fort les yeux. Là, la question était de savoir s'il fallait laisser pisser ou aller voir un psy. Lorsqu’elle ré ouvrit les yeux, elle vit alors une petite peluche au pied du tori. Un pingouin … Elle s’avança et la pris entre ses mains.

- Et toi, t’en pense quoi ? Y a des psy sur ta banquise ? fit-elle à la peluche.

Barge. Voilà qu’elle commençait à parler à une peluche comme une enfant. Totalement barge. Puis quitte à tomber sur un peluche, pourquoi pas un tanuki ? Ca au moins c’était japonais. Quatorze heure de vol et c’est une peluche pingouin qu’elle trouvait au Japon.

Alors docteur ? C’est grave ?

Bon, ça c'était fait, j'avais plus qu'à patienter un peu et le résultat serait évident. Après ce temps d'abstinence ou d'attente pour être plus correct, j'aurais enfin le loisir de profiter de ses bienfaits. Oui, je pourrais me languir de cette situation et apprécier ce magnifique spectacle. Oh oui, je le pourrais. Quand je le ferais, je savais déjà que ma joie serait grande, immense, que dis-je, gargantuesque. Mais oui, gargantuesque, voila le mot exact pour définir ce que je ressentirais lorsque ce professeur de pacotille se plantera le derrière sur une armada de punaise que je placerais dix secondes avant qu'il ne s'asseye. Mais ce ne serait pas la fin de sa mésaventure. J'avais à côté de moi une bombe à peinture, simplement faire avec un ballon gonflable et un peu de peinture. Suivrait alors un coup de glissade sur une couche d'huile essentielle pour se vautrer directement par terre sous les éclats de rire des bambins qui observeraient ce spectacle sans en comprendre la provenance. Oui, je vois d'ici vos réactions, d'abord des questions dans le type du "pourquoi ?" puis vos remontrances morales soutenu par l'apologie du bien sur le mal et de l'implication de la responsabilité d'un grand pouvoir bref, le truc qu'on dit à une araignée imberbe ou à un grand méchant pas très méchant, juste mal compris.

Mais, dans ma grande générosité, je vous dirais pourquoi j'en étais rendu à ce point là. Je vais vous dire pourquoi moi, l'illustre pingouin, roi de Karakura et Empereur de la Marche en était là, à malmener un professeur d'école dans cette petite cambrousse japonaise. En fait, la raison n'était on ne peut plus simple, ce prof avait insulté la grande noblesse des pingouins et de la banquise. La faisant passé d'une belle bonne glace digne des icebergs faisant couler un navire après un petit câlin à une espèce de masse de glace fondant jour après jour comme une vulgaire fondue, non pas savoyarde mais polaire. Bref de quoi attirer mes foudres surtout lorsqu'on enseignait cela à la future génération. Ne vous étonnez donc pas si je m'apprêtais à débarquer dans la classe et à signer ce résultat d'un grand P sur le tableau à l'aide d'une craie avant d'aller piétiner cet ignare et de filer telle l'illusion, laissant à ces enfants un héros pour modèle, héros qu'ils ne connaitraient pas.

Je patientais donc près de la fenêtre lorsque je vis le professeur se préparant à s'asseoir. Avant qu'il ne touche la chaise de son postérieur, je mis toute une armée de punaise au garde à vous, prêtes à le piquer de toute part ce qui ne loupa pas. De ce contact piquant se produisit un monstrueux "ouille" argumenté d'un bon digne des lapins donnant alors un coup de boule, involontaire je précise, dans le ballon de peinture qui éclata à son contact le recouvrant alors d'une large couche de peinture blanche. Surpris, aveuglé et stupéfait, je l'envoyai direct dans le barbouillage d'huile où il patina une ou deux secondes avant de s'étaler provoquant un raffut du diable accompagné de ses élèves qui éclatèrent tous de rire pendant de longues minutes. Je profitai alors de cela pour faire mon entrée, bondissant sur la table, prenant une craie et dessinant d'un rapide coup un P sur la tableau. Me tournant vers la classe je me surpris à prendre un accent espagnol pour dire comme cet héros tout de noir vêtu pour dire :

El Pinguin a encore frappé.

Jetant un coup d'œil à cette classe d'éberlué, je disparus via une rapide téléportation, allant plus loin, en dehors de cet établissement scolaire. Marchant alors dans la rue, je pris la direction d'une ruelle pour m'y reposer un peu. Oui, j'avais beau être le pingouin par excellence et un Mod Soul capable de miracle, les miracles demandaient aussi un peu de repos. Après tout, enchainer trois quatre téléportations me demandait quand même un peu d'effort, que dis-je, d'habitude, que je n'avais pas toujours. Enfin, qu'importe, j'entends d'ici la donzelle du fond de la salle demander pourquoi j'avais fais ça, ne comprenant toujours pas malgré ma précédente explication. Oh, je pouvais maintenant répondre que je n'étais rien d'autre qu'un justicier comme ce machin noir avec un fouet et un sabre tatouant les murs d'un Z. Mais bon, autant préciser que ce professeur avait besoin de justice après cette immonde habitude de donner une dizaine d'exercice à ces chers petits. De quoi attirer, une fois de plus, la colère d'un Mod Soul tel que moi. Mais bon ... Maintenant il avait eu sa petite leçon et se calmerait peut-être, au pire, je repasserais.

Du coup, après cette activité en ce début d'après-midi, je patientai jusqu'au soir avant d'aller me balader dans la ville, rejoignant lentement mais surement un endroit particulier de la ville. Là où bien des gens m'imploraient sous forme de prières croyant parler à leur ancêtre ou à un dieu inexistant. Je parlais bien sur du temple, cet endroit de recueillement que je critiquais sans vergogne. Étais-je donc un malfamé ? Mais non, pas du tout, vous vous faites une idée. Allez, oublions, moi aussi tiens. Du coup, je vais simplement m'installer et attendre une heure ou deux, pour oublier, vous voyez comme je suis généreux ? Allez, avouez le, voila c'est bien. Mais voila qu'on vient me faire une réclamation, déjà. n'aurais-je donc pas un peu de temps pour moi ? Que c'est triste, n'est-ce pas ? Bon, aux premiers coups d'œil, c'était une humaine, mais vu son reatsu, soit elle était fort particulière, soit pas humaine. Hum ... Je parierais pour ... Bête de foire ? Ouais, je parie pour ça. Je lui donnerais la vingtaine, pas plus et hum ... Non rien d'autre, fallait pas s'éterniser sur une humaine mais sur le mode statue histoire de ressembler bien à une peluche. Qui sait, peut-être ne me verrait-elle pas ou qu'elle m'ignorerait. Mais bon, dans le pire, je me barrerais à la première occasion.

Mais pour l'heure, je dus l'humiliation d'être pris pour une vulgaire peluche de pingouin. Pire encore, voila qu'elle me parlait. Elle ne m'avait même pas trouver mignon ou pousser une crise en hurlant "qu'il est mignon". Non, en fait, il ne fit rien juste une stupide question. Penser de quoi ? À quoi je devais penser hein ? Allez le savoir vous qui n'avez pas tout suivi. Bon, en plus voila qu'elle me parle de la banquise chez les psy, enfin non, des psy à la banquise ou je sais pas quoi. Un truc de mongoliens quoi. Je n'avais plus le choix, fallait oublier le mode peluche et passer à ce que l'on était réellement. Je commençai donc à gigoter, prenant une mini pierre à l'aide de la téléportation, je la lui lançai doucement sue le front pour profiter de sa surprise et m'enfuir de son emprise. Je bondis sur deux mètres en arrière et la regardai, légèrement énervé, bah oui, elle venait de me déranger, donc bon, fallait pas s'attendre à mieux. La pointant donc de ma palme droite, fièrement dressé sur mes deux jambes de bois, je l'agressai presque :

Y'en a pas espèce de folle. Et ne va pas voir un psy, le pauvre il deviendrait dépressif à t'écouter. Non mais t'a pas honte de déranger un roi durant sa sieste ?

Ma fureur vocale à peine calmée, je me penchai et pris une seconde pierre que j'envoyai sur cette humaine un peu fêlée du bocal, fallait qu'elle retienne la leçon la petite.

Que faire lorsqu’une adorable petite peluche se met à gesticuler entre vos mains ?
Alors qu’elle se tenait face au tori où elle avait été abandonnée enfant, Yuna avait trouvé cette peluche toute mignonne, la faisant un instant sourire devant tous ses folles pensée qui lui traversaient la tête. Elle était toute bleue et blanche avec des bouts de bois à la place des pattes. Amusante la peluche. Pas tant que ça …

La jeune fille la sentie d’abord un légèrement bouger. Hum ? Un mécanisme qui faisait danser le petit pingouin tout seul peut être. Un air de salsa allait-il sortir du bec ? C’est qu’on ne sait plus quoi inventer de nos jours pour amuser les enfants. Puis elle se mit à gesticuler un peu plus, à croire que le machine s’emballait, que le jouet était cassé et abandonnée là tout seul. Mais c’était bien pire que ça. Yuna se reçu un petit caillou sur le front et elle lâcha un « ouch ! » sonore, échappant la peluche des mains. Lorsqu’elle vit le pingouin bondir loin d’elle, là elle comprit qu’il y avait autre. Autre chose d’encore plus bizarre que tous ce qu’elle avait vu jusqu’à présent.

Bouche bée, Yuna resta comme deux ronds de flan devant cette chose qui la pointait de sa palme tout en l’agressant. Mais … mais … What the fuck ??? Non mais de quoi je me mêle ? Ok elle lui avait posé une question, mais elle était purement rhétorique et ne demandait aucune réponse. Surtout pas venant d’un jouet. Et encore moins comme ça ! Déranger un roi … Ou ça un roi ? Roi des pingouins ? Non mais retourne sur ta banquise !! Voilà que perdant tout sens commun, Yuna pestait mentalement contre se petit bout de rien qui lui remettait des idées en place. Pas qu’elle en avait trop peur pour lui balancer tout ça de vive voix, c’est juste que si elle le faisait, c’était reconnaitre cette bizarrerie. Et là, elle voulait juste l’ignorer, sinon elle allait faire un malheur …

Ratée ! Le second caillou qui lui arriva au visage fut la goutte d’eau. Elle explosa, et shoota la peluche comme un ballon de football.

- Non mais tu vas arrêter sale bestiole !! Retourne en Antarctique !

Et le pingouin s’envola dans les airs, comme une étoile filante, à tout jamais pria Yuna. Mais cette prière ne fit pas entendue car sa course s’arrêta brutalement sur le fronton du temple. Aie, ça doit faire mal ça. Il y resta encastré un moment, le temps d’admirer le magnifique bas relief qu’il formé dans le bois, avant de retomber comme une merde par terre. Voilà, c’était le *Supreme Yuna kick* On n’applaudit bien fort, mesdames et messieurs.

Pauvre pingouin … Il venait de se prendre toute la frustration et la colère que Yuna accumulé depuis son arrivé au Japon et même un peu avant. Elle n’arrivait carrément pas à gérer se genre de situation hors tous sens commun et ne savait jamais quoi faire ou comment réagir dans ces moment là. A force sa la minait. Elle était forte pour faire genre « Rien à foutre », ce qui était vrai la plus part du temps de toute façon, mais quant il s’agissait d’esprit ou que son passé, elle était perdu. Mais là, la réaction face à cette peluche gonflante c’était fait tout naturellement et elle devait bien avouer que ça faisait du bien.

Une fois calmée, elle commença enfin à se demander à quoi elle avait pu avoir à faire. C’était quoi ce truc qui parle ? La dernière trouvaille des services secrets japonais ? Elle au préféré ça à l’autre idée qui lui vient en tête … C’était un détail concernant les japonais et leur religion. Ne dise-t-il as que tout objet à une âme ? Et si c’était simplement les esprits qui « hantée » ses objets. Des objets comme des peluches … Donc elle venait de shooter un esprit. Une grande première pour elle. Mais bizarrement, elle n’en retira aucune fierté, aux contraire, un malaise du à la culpabilité s’installa en elle.

Allant à la rencontre du pingouin toujours assommé par terre, elle s’accroupie à coté de lui mais à bonne distance. Elle ramassa une branche et le pouica avec doucement.

- Hé, ça va ? Pas trop mal ?

Elle se tint quant même sur ses gardes au cas où. Après tous, même Chucky peut se réincarner en peluche pingouin …

Un caillou lancée, une parole révoltée et un pingouin shooté, voila trois actions qui résument bien ce qu'il se passa en cette nuit tout aussi étoilée que d'habitude mais bien plus agitée, en fait, y'avait pas photo. Oui, J'avais été shooté par cette humaine de pacotille. J'avais littéralement plané ou volé, à voir. Shooté par un coup de pied plus que foudroyant, j'avais ressemblé, pendant l'espace de quelques secondes, à un ballon de football, américain ou européen, ou à une autre balle qu'on pourrait shooter avec le pied en soit. Enfin, un truc que je ne conseille pas, car vous n'y survivrez pas. Oui, c'est ça, j'étais encore en vie car j'étais un dieu, un dieu immortel et invincible, vous, vous seriez mort, agonisant comme agonise la lune dans un ciel d'été. Enfin voila ... J'aurais au moins le droit de dire que j'avais gouté aussi bien à ses mains qu'à ses pieds et qu'étrangement, je préférais ses mains, allez savoir pourquoi.

Après ce fameux vol où j'avais été arrêté par un fameux goal mural que j'avais gracieusement remercié d'une nouvelle décoration style "détruit", je retombai sur le sol comme une peluche qu'on s'était contenté de balancer, une peluche sans vie bien évidemment. Car oui, aussi bon étais-je, je n'étais pas un chat à toujours retomber sur mes jambes. D'ailleurs, contrairement à ces chats qui ne retombaient jamais ailleurs que sur ses pattes, il était rare que je retombe dessus, préférant en règle générale ne pas avoir à retomber tout court. Bien que dans les autres cas, je préfère tomber comme un vulgaire bout de coton amorphe et aussi faible qu'un humain, attirant alors l'intention de mes cibles. Et bien quoi ? Vous croyez que je ne tire pas avantage de ses longs câlins avec une femme à la poitrine naissante ou déjà présente ? Idiot, qui n'en profiterait pas, au moins un peu ? Vous, je n'y crois mot, moi oui, vous non, c'est comme ça. J'ai raison, et pis c'est tout. Enfin bref, je pouvais être contradictoire sur le fait que je voulais soit éviter les gens soit attirer leur attention. Quoique en fait, non, j'étais seulement tacticien et stratège. Après tout, pourquoi vouloir éviter ceux qui m'avaient découvert ? S'ils me connaissaient, autant qu'ils me choient de leur mieux pour que je vive une vie de roi non ?

Donc, j'avais décidé de m'éclater comme une merde, comme dirais les jeunes attendant alors qu'elle vienne me voir, se maudissant d'avoir frapper un pingouin ou une peluche, à voir, tel que moi. Après tout, j'étais mignon, craquant et irrésistible, comment résister ? Seul moi résistais, car c'était moi. Enfin, ne me croyez pas si vous ne voulez pas me croire, mais vous prouverez alors que j'ai raison et que j'ai une longueur, un petit siècle je dirais, d'avance sur vous. Alors, vous l'avouez maintenant que vous vous êtes rendu à l'évidence ? Non, pas encore ? Tant pis pour vous. Moi je continue. Continuer quoi ? À faire le mort bien sur. Il savait que cela n'allait plus tarder, non plus du tout, après tout, n'était-elle pas une jeune et jolie jeune femme avec une âme pure et innocente ? Aurais-je entendu un presque ? Peut-être, mais on va partir que j'ai raison, encore une fois tiens. Bref, c'était évident ... Et devinez quoi ? J'ai raison, encore une fois.

Je la sentais s'approcher et la regarda du coin de l'œil pour vérifier ce qu'elle allait faire. Après tout, après avoir vu des films tel que Psychose ou Poignarde moi si tu peux, je devais faire gaffe à mon coton, rien ne me disait qu'elle n'allait pas sortir un couteau et me poignarder faisant jaillir mon coton à flot. Heureusement pour moi, ce ne fut le cas, elle n'avait qu'un bout de bois en main, pourquoi faire ? Aucune idée ? Avait-elle des tendances de panda, à grignoter un morceau de bois par-ci par-là ? Apparemment ce fut pour me tâter après s'être accroupie pas très loin de moi. Quoi, elle avait peur ? Bouh la peureuse, et toi là bas, oui toi là bas, c'est quoi ton nom déjà ? Dorothée ? Ok, mais renferme ton elle est amoureuse ou je te castre. Ah, c'est pas peureuse mais menteuse ? Pas grave, c'est la même, allez barre toi. ... Où en étais-je du coup ... Ah oui, au bâton. Oui donc ... Voila ... Je n 'avais plus qu'à entrer en jeu et parvenir à mes fins comme toujours, comment ? J'ai mon petit secret. Il me suffit de me retourner sur le dos et de tourner la tête vers elle, prenant mon air le plus pitoyable possible et bien sur, en tant que bon comédien et non pas comme l'habitude comme le proposait le mec enterré là bas dans le coin, je fis mine d'être on ne peut plus mal au point, prenant alors la parole d'une voix entre-coupée et mourante :

Non ... Je me ... meurs ... Un baiser ... Me sauvera ...

Ah le fameux langage télégramme des moments tragiques où le héros est mourant et où seul un baiser peut le sauver ... Qui a dit que je cherchais à me faire écraser encore une fois ? Baka ! Je jouais ma comédie, voir encore comment elle réagirait. Test d'évaluation de réaction face à l'adversité, soit la TERFA, tu connais pas ? Retourne chez les grecs alors. En attendant, j'attendais de voir sa réaction, qui sait, peut-être m'embrasserait-elle comme le prince charmant, qui a parlé de rêve ? Tout n'est-il pas possible ? N'est-il pas vrai que vous lisez une peluche ? Qui l'aurait cru possible ? Et pourtant ... Alors attendez la suite pauvres andouilles ...

Ce fut un shoot mémorable. Un truc dont jamais Yuna ne serait cru capable. Elle était une pro junior de basket, alors viser, sauter, tirer, le tout avec les bras elle savait faire, mais les pieds, c’était autre chose. Elle aurait pu transformer un essaie avec un coup pareil. Aux vestiaires les All Black! Yuna is here! Genre. Mais il est vrai que ça aurait pu être un beau feu d’artifice, avec une petite voix disant « Ooooh la belle bleu », si la chose n’était pas allée s’écraser contre le fronton du temple avant l’explosion, laissant ainsi à jamais l’empreinte du nouveau dieu vénéré en ces lieux : le roi des pingouins.

Sauf que le roi en question était plutôt mal au point à l’heure qu’il est. Attendant une réaction de Chucky, empereur des glaces, Yuna regarda son piteux état. Un bout de coton dépassé de haut de son ventre, là où il y avait déjà de grossière couture, une de ses jambes de bois avait l’air de travers, sn écharpe et son sac était déchiré et il était recouvert de trace de poussière. Ouaip, elle ne l’avait pas loupé, enfin c’est plutôt le mur qui ne l’avait pas loupé. Tout à ses remords, la jeune fille se sentit un peu soulagé lorsqu’il se mit à bouger, mais resta méfiante et plaça son bout de bois devant elle, prête à le transpercer en cas de geste louche. Qui à regardé trop e film d’horreur ici ?

- Non ... Je me ... meurs ...

Ca ne fit qu’un tour dans sa tête. Son cerveau embrumé par la culpabilité se mit seulement à réagir d’instinct. Vite ! Une ambulance, les pompiers, le SAMU, n’importe quoi, mais faut le sauver ! Hep, hep, depuis quant un esprit ça meurt ? Vu que … c’est déjà mort ?

- ... Un baiser ... Me sauvera ...

Mais … mais … mais c’est quoi ce foutage de gueule ?? « Chucky apprend à voler » se transforme en « La princesse et le pingouin charmant » ?? Pétage de plomb dans la tête de notre adolescente. Yuna ferma son poing, le leva bien haut pour prendre de l’élan et l’abattit sur la tête de la peluche, encastrant sa tête dans le sol terreux pour allez rejoindre ses amies les autruches.

- Non mais tu te fou de moi ???

Du coton s’envola dans les airs sous l’impact. Aaaah ça faisait un bien fou mine de rien ! Yuna attrapa son paquet de cigarette et son zippo pour s’en griller une après tant d’effort, tout en admirant le coton voletait autour de la victime comme s’il neigeait. C’est que c’est du boulot de shooter un esprit deux fois de suite. La première bouffée de nicotine la calma instinctivement, et elle poussa un long soupir de bien-être. Sans sa dose elle était perdue, ça en était presque terrifiant.

Elle commença alors à réfléchir à la situation. Oui enfin. Elle était de retour sur le lieu de naissance de sa deuxième vie, là où on l’avait retrouvé, seule et amnésique. Et voilà qu’elle y rencontrait une chose bizarre, une peluche habité par un esprit en avait-elle déduit, mettant son self-control à rude épreuve. Comme si elle en avait … Mais passons. Yuna n’était pas quelqu’un de très croyant, malgré le catéchisme et les prières obligatoires du matin qu’elle avait eut au pensionnat, mais sa capacité à voir les fantôme l’avait bien obligé à revoir son jugement sur les choses « strange ». Encore plus maintenant après tous ce qu’elle avait vu depuis son arrivé à Karakura. Alors pourquoi ne pas se mettre aussi à croire aux signes et au destin ? Peut-être que ce petit être bleu entrait dans cette catégorie après tous.

Bien décidé à tirer ça au clair, elle prit son courage à deux mains et elle attrapa le pingouin par l’une de ses jambes en bois pour le déterrer et tira d’un coup sec. Plop. Bienvenue parmi les vivants. Elle s’installa par terre en tailleur et posa la peluche sur ses genoux tout en lui caressant la tête pour enlever les bout de terre qui lui restait.

- Ok, je veux bien te donner un baiser, mais si je me transforme en pingouin, je t’envoie rejoindre les étoiles.

Elle voulait bien être gentille, mais on n’est jamais trop prudent. Elle ferma les yeux et posa alors ses lèvres sur son bec dans un smack sonore, de la même façon qu’on bisouille un enfant, espérant ne pas se retrouver transformer en crapaud baveux. Elle se recula sa tête, attendant un peu sans bouger, histoire de voir s’il allait se passer quelque chose, genre une explosion et sortir de la fumée aussi belle que Nathalie Portman, mais rien. Contente que tous ce passe bien pour une fois, elle sourit alors de toutes ses dents, heureuse comme une enfant avec son nouveau jouet. C’est qu’elle était mignonne cette peluche finalement.

- Alors ça va mieux ? Désolé pour tous ça, mais trop voir de fantôme me rend folle à force ... Maintenant tu vas me dire comment tu t’appelles et ce que tu es ok ? Moi c’est Yuna. Yuna MacDowell.

Mon plan, mon magnifique plan. Ma comédie, ma magnifique comédie. Que dis-je … ma tragédie, ma magnifique tragédie. Clamant la souffrance, la tristesse, amour et … passion. Oui, j’étais si bon comédien, Louis XIV m’avait lui-même demandé de donné des cours à ce charmant Jean-Baptiste Poquelin plus connu sous le nom de Molière. Enfin, qu’importe, j’étais tel le Roméo demandant à sa Juliette un dernier baiser qui pourra me sauver de la mort. J’étais tel le modèle des plus beaux films parus à la télé et dessins animés produit par cette chaîne de production plus connue sous le nom de Disney. J’étais irrésistible, j’étais magnifique, j’étais … la première merveille du monde. Qu’y avait-il de plus beau que moi à cet instant ? Rien. Même les Misérables palissaient devant mon onctuosité. Je les faisais rougir de jalousie, leur mot partaient en vrille et tous me demandaient un autographe, oui, j’étais moi, Hitori, le plus merveilleux être de toute cette grasse planète et de ses dimensions jointes, aussi bien d’en haut, d’en bas ou que des côtés. J’étais … le centre du monde, le point de gravité. J’étais l’orthocentre et toutes les conneries géométriques de point d’intersection. Et de tout cela, je fus …

Frappé. Cette mégère apprivoisée venait de m’enfoncer son poing dans la figure non géométrique. Cette … Non, je ne peux le dire … Cette … Oui c’est ça, cette rustre venait de me planter son poing dans la tête, éclatant mes coutures laissant voler mon coton. Non mais elle est folle ? D’où on frappe une peluche telle que moi ? Deux fois en plus. Elle m’avait pris pour un punching-ball ou quoi ? Voila que je mangeais presque les pissenlits par la racine, heureusement pour moi, il n’y en avait pas là où on était. Quoi ? Elle croyait que je me foutais d’elle ? Stupide idiote de mes deux, je ne plaisante jamais. C’était quoi son problème à elle ? Elle n’avait jamais embrassé de peluche ? Elle me trouvait pas assez mignon ? Mais elle avait de la fiente dans les yeux ou quoi ? Fallait qu’elle arrête de baver sur MacGyver ou Montgommery Burns, cette vieille greluche. Et non content de m’avoir frapper voila qu’elle s’allumait une cigarette, normal. Ça détend de fumer qu’ils disent ? Ouais bah j’y crois plus moi, sinon on aurait allumé la cigarette avant de me poser la main sur moi. Mais quelle gamine pourrie gâtée. Elle avait de la chance que mon coton faisait un petit tour sinon je l’aurais castré. Quoi ? Vous ne me croyez pas ? Ne me tentez pas bande de moule.

Restant dans mon petit trou, tentant de garder mon coton en moi et pas me vider comme je sais plus qui et n’avoir qu’un peau flasque, un peu comme dans les mecs en noir et le cafard venu d’outre planète. Vous Savez avec l’arme toute rikiki comme ton machin qui pend. Enfin je m’égare, tout ça pour dire que je devais encore me porter les premiers soins, pas gagner. Mais une fois encore, on oublia ce que j’étais et on me tira par ma jambe de bois sans se soucier des dégâts collatéraux. Mon coton s’enfuyant encore, je me retrouvai sur ses genoux. Des genoux de sportive, ça se sentait, confortables, larges mais pas trop. Hum … Qu’avait-elle fait comme sport ? Du football ? Probable, elle avait de la force dans les gambettes la minette. Et ce fut qu’une fois à demi mort qu’elle consentit enfin à me donner ce fameux baiser. Enfin, c’est pas trop tôt, aller poulette ramène tes lèvres, ça va être chaud chaud chaud. Non je plaisante, je demande rien qu’à petit baiser, pour une fois dans ma triste mais merveilleuse vie. Non, là encore je plaisante, allez dépêche, j’ai pas toute ma nuit …

Après un bruit sonore et un échange de bave préconjugale, voila qu’elle se recula, attendant le vide. Quoi ? Elle croyait devenir aussi magnifique que moi ? Dommage, ce sera pour une autre fois. La voyant sourire, je retins un soupir. Gamine, tu pouvais pas sourire avant et me cogner après ? Faut pas passer ses nerfs sur moi, je préfère encore jouer aux psychologues en t’entendant chouiner sur le fait que ton petit copain préfère jouer à ce truc muche surnommé WoW que de me faire cogner pour quelques cailloux. Enfin, ne nous plaignons pas, le moment phare allait arriver, je le sentais. Et voila qu’elle prenait la parole. Stupide courge, pas avec un désolé et une excuse bidon de fantôme qui existait bien que j’allais me calmer. Enfin, peut-être si … Après tout, j’étais tolérant, moi. Enfin attendez, je veux bien être tolérant, mais de là à ce qu’elle me donne un ordre, ça va pas le faire. Je veux bien être conciliant, gentil et tout le tralala mais y’a des limites. Qu’elle me donne son nom, ok, nom un peu bizarre quand même. Enfin je veux dire : Yuna MacDowell. Ses parents avaient-ils été voyant ? Déjà fan d’une héroïne d’un jeu inexistant ? Quant à MacDowell, franchement, ils auraient pu changé de nom, enlever le Mac, changer le D en P ou je sais pas moi, mais là, autant dire qu’elle ferait fureur dans la restauration rapide. M’enfin …

Sortant un ou deux pansements de ma sacoche qui, heureusement pour moi, avait été un tantinet épargné, je me pansai mes plaies, afin que le coton ne parte plus et reste davantage avec moi. Soupirant, prenant mon temps, a faisant languir quant à cette réponse qu’elle attendait, je fis mon brin de toilette avec attention, enfin, si on pouvait appeler ça comme ça. Une fois à demi réparé, je me laissai retomber sur son genou, m’allongeant confortablement, la tête vers les étoiles, mon bec vers son visage et soupirai un long moment. Très long moment. Le seul but ? La faire attendre. Enfin, je me décida à répondre, un petit shooting m’avait suffit. Parlant donc doucement et de manière montrant bien mon épuisement je lui donnai mon nom :

Je suis Hitori, Roi de Karakura et … Oh la flemme. Hitori suffira, le plus grand de tous les pingouins.

Oui, j’avais la flemme de trop parler de moi, mon nom et mon surnom, j’étais tellement connu, considéré sans oublier mes innombrables statuts digne d’un Dieu que bon, je commençais à me demander si un perroquet ne serait pas de mise. Et bien quoi ? Vous avez un problème avec ça ? Tant pis pour vous, il faudra vous y faire. Bref où en étais-je ? Ah oui … À rien. Soupirant alors, je repris néanmoins la parole, lui disant non pas d’un ton menaçant, mais fort sérieux :

J’espère que tu as du coton chez toi parce qu’il va m’en falloir.

Fallait être patient, c’est moi qui vous le dit. Très patient même. Parce qu’au lieu de répondre à ses questions, la peluche là, elle se mettait tranquillement des pansements sur le bide sans rien dire, juste à émettre des soupires aussi pesant les un que les autres. Bon ok, Yuna n’y était pas allée de main morte, mais elle avait ses raison que l’on pouvait intituler « crise de nerf » ou « folie passagère », c’est comme vous voulez. A force de voir des trucs bizarre, on pête un câble, et quant une peluche se met à vous agresser c’est le pompon. Dommage, elle était pourtant mignonne cette peluche, un petit pingouin tout bleu choupinet, comme quoi faut pas se fier aux apparences. Yuna poussa à son tour un grand soupir tout en laissant échapper la fumer de sa cigarette. Ce fut le genre de soupire libérateur qui permet de se détendre tout en se disant « c’est bon, je lâche l’affaire ». Elle allait patiemment attendre que le pingouin daigne bien lui répondre, même si ça devait prendre le temps qu’il récupère tout le coton éparpillé et flottant dans les airs autour d’eux.

Son esprit parti donc se perdre dans d’intenses réflexions, de quoi s’en donner la migraine. Elle se retrouver là ou on l’avait découverte abandonné quant elle avait huit ans. Ce qui voulait dire que la maison où elle avait vécu avant ne devait pas être très loin. Mais elle n’en gardait aucun souvenir, on l’avait retrouvé amnésique. Seul un rêve qu’elle revivait en boucle lui donnait quelques indices. Mais était-il réelle ou non ? Devait-elle croire se qu’elle y voyait ? Puis dans ce rêve elle se trouvait dans le jardin, à l’arrière de la maison, donc elle ne pouvait pas trouver cette demeure en se promenant simplement dans une rue. Elle poussa un nouveau soupire, a croire que c’était contagieux, et se mordilla pensivement l’ongle du petit doigt, oubliant sa clope qui se consumait peu à peu. En arriver à oublier sa nicotine montrait à quel point cela la préoccupait.

Puis une image s’imposa peu à peu dans son esprit. Un souvenir faisant difficilement son chemin pour finalement apparaitre clairement. C’était comme un brouillard s’évaporant pour laisser place à une scène. Elle se trouvait dans une rue, face à elle, callée entre deux murs blancs, une porte en bois surmontée d’un petit toit, une entrée typiquement japonaise. C’est sur cette porte que ce concentra Yuna. Dessus était gravé un dessin, comme un symbole. Un rond avec une croix à l’intérieur. Le dessin se mit à bouger, se séparant en deux. Juste la porte que l’on ouvrait, laissant apparaitre un couple … l’image s’évanouie, Yuna revint à la réalité. Est-ce un vrai souvenir ou juste un nouveau délire ? Elle devait apprendre à se faire plus confiance, jusqu’à présent on peut que ses visions en tous genre l’avait plus bien aidées.

Elle sentie alors la petite chose bouger et revient à la réalité. Tranquillement allongé sur son genou il soupira une nouvelle fois très longuement. Une préparation à un record d’apnée ? Il veut peut être de l’aide et qu’elle lui plonge la tête dans l’eau ? Oups ! Patience is dead. Mais heureusement, il daigna enfin se présenter. Et dans les règles de l’art s’il vous plait ! Roi de Karakura, le plus grand de tous les pingouins. Genre. Yuna ne put retenir un sourire devant cette déclaration. Quant à la suite, oulà c’est qu’il devenait sérieux malgré des petits restes de coton qui dépassaient. Mais Yuna ne put se départir de son sourire devant cette scène. Le petit Hitori, allongé sur le dos comme ça lui faisait vraiment trop penser à un chat attendant des gratouilles les pates écartées. Suffit demander … Impossible de résister, elle se mit à chatouiller son petit ventre blanc, tout en répondant.

- Enchanté petit Hitori. Du coton ? J’ai seulement celui qui me sert à me démaquiller, mais ça devrait suffire à te rembourrer un peu.

Faut dire que cette petite chose bizarre était une bonne distraction à tous les tourments qui avait tendance à la submerger et la rendait toute guillerette. Mais elle saisit tous de même une occasion, ne perdant pas de vu la raison de sa venue au Japon.

- Mais dis-moi grand roi de Karakura, si tu prétends à ce grand titre, c’est que tu dois bien connaitre ton royaume non ? Est-ce que tu connaitrais une maison qui aurait ce symbole sur la porte de son entrée ?

Dans la terre, elle dessina du doigt le cercle avec une croix qu’elle venait de voir. Puis elle se souvint qu’une question n’avait pas eut sa réponse. Une question assez importante en plus.

- Mais tu peux me dire ce que tu es avant ? Une peluche qui parle, ce n’est très courant tu sais, et pour ma santé mental, j’ai besoin de savoir.

Je continuais de me rembourrer ou plutôt de garder ce que j'avais encore en moi avec patience et délicatesse, l'une des seules preuves que je pouvais être doux d'ailleurs. Sous les yeux de mon matelas improvisé, je prenais mon temps sentant bien que la petite semblait ailleurs voire peut-être envoutée par mon charisme et ma beauté faisant des ravages. Oui, elle devait déjà être en train de rêver de m'avoir pour elle seule et pour le restant de sa vie. Elle devait déjà croire que je serais qu'une simple petite peluche qui changerait la face de sa misérable petite vie d'humaine comme on le voyait si souvent dans ces machins animés. Bref, je travaillais minutieusement quand elle se mit à grattouiller mon ventre. Arg non !! Enfers et Damnations ... L'horreur de ce grattage de gosse qui croit qu'une peluche ça aime ça. Enfin, réfléchissez, une peluche morte, ça ressent rien, donc ça sert à rien. Bandes de blaireaux sans cervelles, je vous ferais écarteler. Pourquoi je m'énerve ? Pour rien, non vraiment, pour rien. Après tout, c'est pas comme si ses petits doigts d'humaines sentant encore la nicotine me faisait un bien fou. Non non, tout va bien vraiment. ... Quoi ? Vous ne me croyez pas ? Bandes de sales petits ... Ok, vous avez raison ... Ces grattouilles me firent un bien fou, j'en ai même ronronné, voila, vous êtes content ? Bandes de ... Quelle humiliation ...

Quelle faiblesse, je m'écœurais moi-même. Krom, krom ... Je me fouetterais pour cette faiblesse, et elle me le paiera cette petite garce. Me faire ronronner comme ça, elle le paiera de sa vie ! Non, pas de sa vie, elle pourrait encore même être utile. Elle me le paiera de sa ... On verra, faut que j'en fasse l'inventaire du coup. Pour les lents de la cervelle, ça voulait aussi dire que j'allais devoir la supporter et réciproquement. Quelle merveille, ça allait être horrible, que dis-je, merveilleux. Le pire c'est qu'entretemps, pendant que je ronronnais comme un chat capricieux qui se délectait de caresse, elle m'avait répondu la petite. Du coton pour se démaquiller. Mouais, ça devrait faire l'affaire, enfin je l'espérais. Ce qui m'étonnait c'est qu'elle avait du coton pour se démaquiller. Se maquiller je veux bien, moche comme elle était, un peu de machin de maquillage ça servait toujours mais pourquoi se démaquiller ? Elle aimait être laide comme un poux ? Mouais, chacun ses gouts. Non, je suis un peu vache là, même si ça doit venir de mon aïeul, elle était pas si mal, fallait juste oublier sa cigarette dans le bec et ses arguments quelques peu ... frappant. Bref.

Au moins, elle avait compris qui j'étais la petite. À moins qu'elle ne me flattait pour avoir son information, la coquine. Perfide et manipulatrice à souhait. L'industrie du mouchoir va voir ses profils augmenter grâce à elle. Enfin bref, voila qu'elle me demandait quelque chose sur mon royaume et une maison avec un symbole bizarre. Bizarre ? Non, pas tant que ça. Je le connaissais bien ce truc. Oui, les propriétaires avaient fait de ce symbole leur logos officiel, un peu comme le taureau pour les Redbulls ou je sais plus quoi. Bref, oui je le connaissais, c'était la maisonnée d'un petit groupe d'humain particulier qui était, par un chemin indirect, ce qu'on pouvait appeler des amis. C'était les ennemis de mes ennemis, vous voyez le genre ? Oui, je les connaissais, ils avaient disparu les ingrats, me laissant seul dans la lutte contre les shinigamis. Mais pourquoi elle me posait cette question ? Serait-elle ? Non ... Non ... Non !! Pas possible, ce serait donc ça ? J'avais vu juste, enfin, presque. Cela voulait dire que ... Oui, excellent, je dirais même plus, excellent. J'avais bien fait de lui épargner sa vie à celle-la. Bon, allez, en route pour la réponse, ah bah non, pas encore.

Voila qu'elle me redemandait ce que j'étais. Bon, là, il fallait l'avouer c'était bizarre. Si elle était ce que je croyais, elle aurait du être au courant de ce que j'étais. Mais si elle ne savait pas ce que c'était, peut-être qu'elle ignorait ce qu'elle était et donc ce que je suis. Vous me suivez ? Tant pis. Donc ... Fallait que je lui réponde avant qu'elle ne me le redemande avec plus d'insistance. Misère de misère, voila que j'allais devoir donner un cours du soir. Payé triple, j'espère, non mais oh. Bon où j'en étais ... Ah oui, à sa réponse. Ce fut en regardant encore un instant son symbole un peu difforme dans la terre que je lui répondis à la première question.

Ce truc ? Oui je le connais, on en parlera après.

Je marquai une très brève pose avant de me relever, titubant un court instant, le temps de m'habituer au vide que j'avais dans mon corps synthétique, avant de faire une petite courbette et de me présenter, avec grâce élégance, tout de même.

Chère enfant, je suis un Mod Soul. Armée à moi seul contre tout ce petit monde qui perturbe le calme et la tranquillité de ce monde. Un héros, que dis-je, je suis la muse des comics et l'exemple universel à suivre.

Ah que j'aime me flatter. C'est si bon, un frisson parcourant le dos de coton et de nylon, que c'est bon ... Enfin, le seul hic que je voyais d'ici, c'était si elle ne savait pas ce que c'était un Mod Soul, aussi me précipitais-je pour ajouter.

Si tu sais pas ce que c'est un Mod Soul, je te le dirais mais pas ici, je dois garder mon anonymat, allons chez toi veux-tu.

Et ouais, c'est comme ça qu'on finissait chez une fille les mecs, prenez-en de la graine. Vous avez de la chance que je ne fasse que 24 centimètres tiens, autrement vous auriez été minable face à moi, enfin, un peu plus. Bref, en attendant, je sautai sur son épaule, me dressant dessus comme un pirate sur le haut du mât à observer l'horizon, l'air parfait faisant fondre les jeunes dames. Pointant l'horizon, j'annonçai d'une voix solennelle :

Allons-y veux-tu.

- Ce truc ? Oui je le connais …

Sous le choc, le cœur de Yuna rate un battement. Elle avait posé la question comme ça, pour essayer au cas où mais sans vraiment y croire. Alors la réponse d’Hitori, c’était presque trop beau. Elle fut saisie par un mélange d’excitation et de peur, lui nouant le ventre au possible. Elle avait enfin trouvé quelque chose de réelle, de palpable, autre que des esprits en tous genre, quelque chose qui la rapprochait de son passé. C’était inespéré et il fallait foncer avant que la chance ne tourne. Mais elle n’avait pas non plus envie de déterrer des cadavres et de trouver dans cette maison des choses qu’elle aurait mieux fait de ne jamais connaitre.

- … on en parlera après.

Comment ça après ? C’est maintenant qu’elle voulait savoir !! Non, zen, il ne fallait pas qu’elle s’emballe, c’était mauvais pour elle. Elle ne s’en était pas aperçue de suite, mais sa respiration c’était faite plus rapide et surtout plus difficile. De l’hyperventilation, due à l’angoisse. Elle n’était aussi prête qu’elle voulait bien le croire finalement. Elle se força à respirer plus doucement et discrètement pour pas que Mr. Auk ne s’en aperçoive. S’il y a bien une chose qu’elle détestait chez elle, c’était cette faiblesse qui lui pourrissait la vie, et elle voulait le cacher à tous prix.

Elle continua son exercice pendant que la petite peluche se redressa et s’inclina toute en continuant à parler. Yuna était tellement concentrer à respirer correctement, cherchant à oublier la douleur qui la prenait à la poitrine, qu’elle ne retient de tous son beau discours que le « Je suis un Mod Soul ». Kesakokececi ? Déjà le « soul » la mettait sur la voie. Une âme … Mais au moment où elle allait demander plus de détails, Hitori prit les devant. Waouh, impossible d’en parler ici ? Mais c’était quoi tous ça ? Une arme secrète des services secrets japonais ? Là elle n’était plus très sur de vouloir en savoir plus sur le coup. Non mais c’est vrai quoi, on trouve ça fun quant ça arrive dans les films, mais si jamais ça devient réel, bye bye la petite tranquille. Comme si voir des esprits c’était tranquille … Au pire, elle s’engagerait comme agent secret au département « Soul and Ghost ». Ça Existait ça ?

Étrangement son petit délire perso avait eut don de la calmer. Elle respirait normalement, l’air frais de la nuit entrant paisiblement dans ses poumons pour laisser sortir de petites nuées blanches de sa bouche. Ce malaise dû à son angoisse avait l’inconvénient d’arriver et repartir sans prévenir, comme un hoquet, mais avec le temps, elle avait apprit à vivre avec. Elle laissa Hitori saute sur son épaule et répondit un petit « Ok » tout en reprenant une cigarette. Le trajet se fit en silence, chose rare chez Yuna qui avait la tchatche facile. Mais elle était perdue dans ses pensées ruminant sans cesse le peu d’information qu’Hitori lui avait donné, s’imaginant le pire de ce qui pourrait arriver maintenant. Elle imaginé toujours le pire le pire de toute façon, impossible de faire autrement pour ne pas être déçu après. Le pessimisme de l’adolescent désabusé é qui découvre la vie, lui avait dit un jour un de ses profs. Quelle merde !

Yuna se surprit tout de même à retrouver facilement le chemin du retour sachant qu’elle était arrivé au temple un peu à « l’arrache ». Ça faisait toujours plaisir à voir qu’on avait un bon sens de l’orientation, et sa bonne humeur revient un peu avec se petit rien. Quant ils entrèrent chez elle, elle posa Hitori sur le canapé.

- Je suppose que tu veux te rembourrer un peu pour commencer ?

Elle fila dans la salle de bain prendre un paquet de coton, du pur à l’ancienne s’il vous plait, pas ces disques striés tout merdique qui vous irritent les yeux, et une petite boîte, rose avec un tête de mort et ses deux os en croix noir. Le truc super kitch des fillettes et de leurs goodies punk. Yuna en avait bien conscience, mais lorsqu’elle avait vu cette petite boite à couture chez Claire’s, et oui, même en Angleterre, elle avait trouvé ça fun et avait craqué. On est ado ou on ne l’est pas …

Elle rejoignit Hitori dans le salon et s’installa à ses coté en brandissant une aiguille dont la pointe émit un éclat pour la lumière de la lune.

- Bon maintenant que l'on est tranquille ici, tu peux tout m'expliquer ... Tu veux que je te recouse en même temps ?

Oh oh, qui est-ce qui va finir en poupée de chiffon ce soir … ?

Posté sur son épaule, je regardais le paysage défiler à grands pas. Qu'il était bon de faire plus de dix centimètres en un pas, oh je vous le garantie, vous qui vous plaignez d'être trop petit et de faire des pas de mauviettes, ça se voit que vous n'avez jamais fait une trentaine de centimètres de hauteur. Enfin bref. Tel le vigie, je regardais les rues défilées et les maisons dépassées. Qu'il était bon de voir le monde depuis les sommets. Oui, papa, maman, j'y suis arrivé, je suis au sommet, vous pouvez être fier de votre fils ... Hey, pleurez pas, je plaisantais. D'une, je suis déjà au sommet, de deux, je suis l'immaculé conception qui n'a ni de père, ni de mère. En revanche, j'ai un pair et une mer, mais ça c'est une autre histoire. Le silence étant d'or, je cogitais dans mes sombres pensées clairvoyantes. Cette petite, si je ne me trompais pas, enfin, oubliez ça, cette petite était une quincy. Mon gêne du Professeur Layton suivi de Colombo sans oublier Horatio et toute la clique des plus grands me disait que j'avais raison. Cette énergie spirituelle légèrement différente du reste de mes sous-fifres et ce symbole dont elle cherchait sa signification étaient les deux éléments clés qui me donnaient raison. Enfin, il était étonnant de voir qu'elle ne s'en souvenait plus ou en ignorait l'origine. Amnésie ? John Doe version femme ? Mouais, pas terrible.

Finalement, après quelques longues minutes silencieuses à voir mon transport humain marcher dans les rues de la ville, je pus voir que nous étions arrivés. Et bhé mon coco, je peux te dire que la petite, elle avait pas de problème d'argent. Non mais sans rire, tu as vu la taille de ce nez ... euh ... de cet appartement. Enfin, je ne parle même pas de l'intérieur. Moi qui m'était attendu à voir des posters d'une groupie partout sur les murs, et bah je me suis planté, et c'est tant mieux. Enfin bref, me retrouvant rapidement sur un canapé, je m'étalai de tout mon long et attendit. Elle avait bien compris qu'avant tout, me fallait du rembourrage, la brave gosse. Elle commençait à avoir le coup de main, ça commençait bien. La regardant filer vers la salle de bain, enfin, ce qui semblait en être une, j'attendis patiemment jusqu'au moment où elle revint avec une boite immonde et tellement laide que si j'en avais eu dans le ventre, j'aurais tout recraché sur cette "chose" pour cacher son horreur. Lorsque je la vis brandir une aiguille aussi fièrement qu'on brandissait la flemme olympique, enfin, la flamme olympique, c'est mieux ainsi dis même si ça revient au même, je déglutis un instant. Ma plus grande phobie, si je devais en avoir une, était ces couturiers de malheurs qui voyaient toujours des défauts dans ma couture ou qui, au contraire, voulait me décorer pour me rendre plus "choupinou choupinounet". Brr ... à m'en glacer le coton ...

Regardant l'aiguille, je faillis sortir mon cure dent et m'apprêter à me défendre jusqu'à la mort. Un beau courage qui ne serait pas utile, après tout, je pouvais dire "non". Mais oui, voila la solution, qui que c'est qui a trouvé ça tout seul ? Et bah oui ... C'est moi. Enfin bref, fallait que je refuse, mais le ferais-je poliment ou bien à ma manière ? Fallait pas être un génie pour comprendre que soit je disais oui et signais par la même occasion mon arrêt de mort, soit je disais non à ma manière et je finissais contre un mur si ce n'est plus, soit je disais non de manière polie et agréable, en somme, diplomate, et la vie continuait. Le choix était vite fait non ? Me relevant donc, m'adossant néanmoins, trop fatigué pour en faire plus, j'agitai ma palme dans sa direction, accompagnant mon geste de quelques mots.

Hum non, enfin, si, enfin ... bref. Faudra bien me recoudre mais avant faut me rembourrer. Ya ?

Posant ma palme sur le pansement, je l'attrapai comme je pouvais et tirer dessus, petit à petit, grimaçant comme un enfant, avant de me dire que j'étais pas une chiffe molle et de tirer d'un coup autant dire que ce qu'il sortit de ma gorge mélodieuse ce fut un :

Aouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiille, ça pique, ça pique, ça pique, ça pique, de l'eau, appelez les pompiers !! Hissez oh, matelot, tu te bouge oui ou fiente ?

Et encore, je restais sobre au vu de mon état proche de l'état déplorable d'un corps humain sans colonne vertébrale. Ma palme s'était placé sur l'endroit ciblé en se disant que même l'air pouvait lui être nuisible. En somme, j'avais eu le même réflexe que les mauviettes que je détestais ... Non je blague. D'une, j'en faisais pas tout un cirque et de deux, je me rendis vite compte que ce n'était, qu'une fois de plus, mon gêne de Molière qui était entré en jeu. Et oui, il ne fallut pas plus de deux secondes après mon cinéma pour enlever ma palme de coton et regarder avant de dire d'un ton joyeux.

Ah bah non ... j'ai rien, ça va. T'y as cru hein ? Je t'ai bien eu, hé hé.

Enfin, j'avais beau dire ça, j'en avais payé le prix, suffisait de regarder le pansement pour voir tous ses poils bleuâtres sur la partie collante de ce machin qui devait censé nous aider à guérir et non nous torturer. Maintenant la "plaie" fermée, je lui piquai un peu de coton pour me rembourrer en enfournant de gros morceau dans mon petit corps adorable. Une fois fini, je décida qu'il était temps de passer à l'abattoir et de la laisser me recoudre, j'étais sur qu'elle ne désirait plus que ça. autant exaucer son souhait non ? Maintenant ma palme à sa place, je lui fis signe d'approcher, lui disant simplement.

Allez, recouds-moi, mais fais ça proprement, quand même ... Je ne voudrais pas ressembler à Frankenstein si tu vois ce que je veux dire.

On pouvait critiquer mes méthodes de savoir faire mais en attendant, c'était toujours mieux de se dire : bon, recouds moi de partout et après on verra pour ouvrir le petit trou qui vous sert de popotin et de me rembourrer par là, rendant cette opération horriblement ... Bizarre et immonde, interdite aux moins de vingt ans et aux plus de soixante ans. Enfin bref. Attendant que madame voulait bien, je laissai un soupir s'échapper avant de lui demander, prenant mon air professoral :

Bon, que veux-tu savoir ? Ce qu'est un Mod Soul ou ce que signifie ce fameux symbole ? Hum ?

Restait plus qu'à attendre, n'est-ce pas ? Enfin, pas de stress, y'a point S. Et puis, on a toute la nuit, da ?

Il en faisait trop ? Et pas qu’un peu oui ! La petite peluche qui se proclamait grand roi de chez pas quoi avait visiblement peur d’une petite aiguille de rien du tout. Yuna s’en serait marrée si elle ne s’était pas retenue, mais bon autant dire que ce n’était pas le moment de le froisser. Déjà qu’il avait l’air un peu susceptible... Mais bon acteur en tout cas le petit Hitori. Il lui faisait une comédie pas possible en retirant son pansement, avec un petit "fiente" et compagnie en bonus gratuite. Yuna leva un sourcil dans un genre « tu te fou de moi ? », et bingo ! Oui il se foutait d’elle ! Elle se retint de ne pas l’encastrer dans le mur pour avoir une nouvelle œuvre d’art dans son appart. Bah quoi ? Une peluche pingouin toute bleue ça ferait une super œuvre d’art contemporaine que les gens s’arracheraient à coup de millions ! Mais bon l’heure est grave, il faut garder son calme.

Que ce passe-t-il de si important ? Et bien notre petite ado doit opérer ! Oui oui vous m’avez bien comprit, elle doit opérer le pingouin, lui recoudre tous le tour du bidou maintenant il s’est bien rembourré de coton. Elle brandit l’aiguille prête à montrer de quoi est capable un anglaise digne de ce nom en couture, bien qu’elle n’en ait jamais réellement fait quant Hito pose LA question. LA question fatidique qui brise les dernières barrières zen de la petite miss. Elle l’attrapa dans ses mains oubliant l’aiguille qu’elle planta malencontreusement dans ses petites fesses bleues.

- Mais tous !! Je veux tous savoir bon sang !! J’en ai marre de toujours tomber sur des trucs bizarre et de me demander connement ce que c’est comme un attardée !! Dis-moi tous !!

Mais se rendant compte qu’elle pétait un câble sur un pauvre petite peluche innocente, qu’est-ce qu’il ne fait pas entendre …, elle soupira et la reposa sur le canapé.

- Désolé, tu n’y es pour rien, enfin presque pour rien. Raconte moi tout d’un coup s’il te plait, comme quant on enlève un sparadrap, tu vois de quoi je parle, fit-elle en souriant.

Après sa petite comédie il ne pouvait que voir. Elle l’attrapa à nouveau dans ses mains pour commencer enfin son ouvrage si on peut appeler sa comme ça, mais il lui manquait quelque chose. Elle regarda autour d’elle, cherchant sur le canapé, par terre, mais ne trouva pas. Allez, on lui donne un indice ? Regarde les petite fesses cocottes … Dans un éclaire de génie, elle retourna Hito, et oups ! Aiguille retrouvée. Elle tira dessus fit un petit air désolé à sa pauvre victime avant de commencer son opération tout en parlant.

- Tu sais, il n’y a pas longtemps j’ai rencontré un homme, un ancien shinigami, et il m’a expliqué certains trucs. La Soul Society, les hollow, l’énergie spirituelle. Mais j’ai l’impression d’être lié à tous ça par quelque chose que je ne comprends pas. Je crois que ça vient de mais origines, ici au Japon, c’est pour ça que je suis là. Et tu es le premier être que je rencontre à savoir ce que je cherche. J’ai vraiment besoin de ton aide tu sais …

Ca lui coutait beaucoup de s’épancher de la sorte, ce n’était pas son style, mais Yuna avait besoin de parler pour qu’il comprenne que c’était important pour elle. Évidement elle lui passa l’épisode du rêve, car elle n’était encore sur de rien la dessus et ne voulait pas passer pour une folle. Quoi ? Trop tard ? Tant pis. Elle passa aussi l’épisode classé X de « l’homme » qu’elle avait rencontré. C’est une soirée pyjama où on se raconte nos histoires de fesses non mais oh !

Aie, ouille, fripouille, gare à ta *ouille. Bon sang mais c'est qu'elle ne savait pas ce que le mot douceur voulait dire. Cette cancre qui n'écoutait jamais rien de ce qu'on lui disait. Yuna MacDowell ? T'a un lien avec l'élève Ducobu toi ou quoi ? Je vais t'éviscérer avec une petite cuillère si tu continues comme ça. Un mur passe encore, bien que ce soit plus douloureux que ça en a l'air mais une aiguille planter dans l'arrière train, c'en est trop, comme dirait mon tonton espagouin : "aie caramba". Elle a cru quoi ? Je suis bien gentil, bien mignon, bien ... tout bien quoi, mais j'ai des limites. Non, j'ai pas un forfait illimité pauvre tâche. Si ça continue comme ça, je vais t'emplumer de la tête aux pieds sans passer par le nombril. Non mais oh ...

Enfin, heureusement pour elle, elle s'était excusé, c'était la moindre des choses en fait. Je pourrais même lui demander compensation, après tout, je viens de subir un tel choc, traumatisé je suis, le post-accident est si terrible pour un être fragile comme moi. Oui, plaignez moi, j'aime ça ... Malheureusement, je ne pouvais pas jouer ce jeu, ma réputation était en jeu, non d'une courge rose !! Comment pouvais-je me prétendre roi si un mur me résistait ? Attends que je m'occupe de ton matricule, je te promet que tu auras un beau numéro tu va voir, genre BA K 0000 00. Des zéros comme ton niveau de capacité aussi bien intellectuelle que physique. Espèce de ... Espèce de mur !! Bon, si on en revenait à nos moutons. Elle avait dit quoi déjà ? Elle voulait tout savoir et elle s'excusait, moui, quoi d'autre ? Un Quick et un canapé six places version moi ? Le plus étonnant fut qu'elle parla de sparadrap et qu'il devait voir de quoi elle parlait, là comme ça, non pas vraiment, il ne se retint pas d'ailleurs de le dire, la cassant surement dans son délire :

Non je vois pas non

Tss, elle n'avait même pas calculer mes mots pourtant si beaux et pleins de surprises ... Honte à toi jeune fille, honte à toi, sur ta famille, sur tes amis, sur ... je sais plus, passons donc. Retourné comme un vulgaire tapis, elle me retira enfin l'aiguille de mon postérieur. Diantre, ça fait mal, comment elles font ses avides de sexe qui se plante un machin genre "furet frétillant" dans le derrière tout une journée en remuant des hanches pour le ressentir un peu plus. Bouarg, ça va me faire vomir ... Elle avait rencontré un homme, ancien shinigami et blabla blabla et blablabla ... Oui et alors ? Qu'est-ce que je pouvais en faire ? J'étais pas prof particulier reprenant là où l'élève avait des lacunes, soit tu subis tout, soit tu subis rien et c'est tant pis pour toi hein. Bref ... Elle avait besoin de son aide et aussi étonnant que cela puisse paraitre, quoique en y réfléchissant bien non pas autant, j'allais l'aider. Je n'avais jamais déçu de ce côté là, peut-être mon côté super-héros défendant la veuve et l'opprimée. À croire que dans le cas elle occupait les deux rôles. Ah, je rêvais déjà de la scène finale lorsque je poserais mon bec sur les lèvres plantureuses de l'endormie que j'aurais sauvé des griffes de cette mégère au nez crochu et aux boutons semblables à un phare en alerte. Bon, l'aider ... Allez, papotons un peu, faut bien lui expliquer. Commençons par ceci ...

Je sais pas ce que t'es mais t'es pas humaine et encore moins folle rassure toi, même si parfois j'ai des doutes, bref passons. J'sais pas ce que t'a sorti cet exilé mais il a surement pas tout dit. Genre ce que y'a avant les hollow et ce que tu peux voir si t'a un tantinet d'énergie spirituelle. Il ne t'a surement pas dis à quel point je suis vénérer à la Soul Society.

Et bien quoi ? Il fallait bien que je me flatte un peu, oh, ce n'était pas gratuit tout mon discours. Et puis, il fallait bien la tester, si cette pauvre fille croyait tout ce qu'on lui disait, elle n'était pas sortie de la taverne, alors autant ne pas perdre mon temps et lui enseigner deux trois choses ou au moins vérifier si elle les connaissait déjà, genre "ne pas croire tout ce qu'on dit". Je ne tardai cependant pas à reprendre la parole, d'un air las et soupirant :

Je parierais sur une Quincy, un groupe d'humain qui se tapent des hollows en les éliminant contrairement aux shinigamis qui ... Bref, on s'en fout. J'imagine que cette pauvre andouille d'exilé n'a pas pris la peine de te dire plus que ça pour s'envoyer en l'air avec la première humaine qu'il a croisé. Ils font tous ça ... Couilles-molles ...

Quoi, je m'égarais ? Tant pis. Je me mis à soupirer une fois de plus, quand on y repensait, la plupart des exilés que j'avais connu de près ou de loin avait rejoint cette Terre pourrie pour une femme, qu'elle soit à al Soul Society ou sur Terre à l'attendre. Nul doute que cet exilé dont elle parlait était ici pour la même raison, histoire de se faire de beaux enfants et de jouer au père modèle en croyant qu'il en avait la carrure. Pauvre demeuré. Le temps de ma réflexion étant plus longue que prévue, je me rendis compte du silence que j'avais laissé, la laissant probablement assimilé ce que je venais de dire, enfin, si elle n'était pas trop longue à la détente. Soupirant une fois de plus, me redressant alors par la même occasion, je sortis mes lunettes qui me donnaient un air de professeur de la haute sphère et pointai une palme vers elle avant de lui dire d'une voix presque solennelle :

Tout étant trop vaste, tu va me poster des questions précises et peut-être que j'y répondrais. Genre si tu me balances encore contre un mur tu pourras dire byebye aux réponses, capish ma biche ?

Comme on disait de mon temps : La balle est dans son camp.