Presque deux semaines, douze jours pour être précis. Autant de temps durant lequel il foulait les terres sablonneuses du Monde Creux. Tout aussi éprouvant que cela puisse être pour le corps ce n’était rien comparé à la solitude régnant en ces lieux. Pas âme qui vive, absolument rien, pourtant, l'atmosphère inanimé ne le dérangeait pas plus que ça. Bien au contraire il se sentait apaisé, voire même inspirer aussi étrange que cela puisse paraitre. Il cheminait ainsi, depuis de nombreux jours sans raison ni but. Ancien artiste peintre de son lointain vivant kouga conservait au plus profond de lui un infime vestige de cette vie antérieure, un sentiment bien humain nommé désir où envie et sans qu'il ne le sache ni même le comprenne l'ensemble de sa personnalité était basée là-dessus. Atsuka kouga, un grand gaillard au caractère nonchalant une figure atypique dans un monde insipide rester à l’état sauvage et certainement sans avenir. Le temps semblait ne jamais s’écouler dans ce monde comme s’il restait en permanence figé, il lui fallait s‘en aller. C’était d’après son ressenti la meilleur chose à faire …

Las de devoir supporter le sable infester ses bottes l'arrancar décidait tardivement de faire une pause qui, il fallait le dire était méritée. Le postérieur appuyer sur une dune surélevée il contemplait le vide, totalement égaré dans ses pensées, les particules blanchâtres qui s'écoulaient depuis ses chaussures devant sa tête ne parvenait même pas à captivé pas son regard perdu, il était vraiment temps pour notre ami de changer d’air. Il était déjà tard la nuit tombait et il fallait se coucher dans l’insécurité la plus totale, paumé au milieu de nulle part sur un talus de sable. La situation était assez inhabituelle pour kouga, lui qui pendant ces innombrables années passées au stade d’adjuchas vivait reclus au plus profond de la forêt des menos il n’avait pas l’habitude des endroits dégagés. L’obscurité envahissant progressivement ce monde kouga présentait que la nuit allait être compliquée et se remémorait son petit périple histoire de penser à autre chose, quelques courageux congénères avide d’évolutions tentèrent leurs chances, différentes petites bestioles en tout genre croisés à l’occasion et par moment vu sur une végétation flétris. Bien maigre historiettes et pourtant, ces quelques anecdotes constituaient les seules souvenirs de ces longues journées de marches.

Le lendemain matin. C’est avec une mine fatiguée qu’il se redressa, balayant la poussière de sa veste il repris sa route avec une idée en tête. En effet, la nuit bien qu’éprouvante lui avait permis de réfléchir à son avenir et de confirmer une pensée qui l’obsédait depuis longtemps. Partir ! Cette fois c’était décidé, kouga vivrait dans le monde des hommes, un univers qu’il ne connaissait malheureusement que pour y être revenu avec les quelques vêtements qu’il porte actuellement. L’intégration au sein de ce monde ne serait pas mince affaire idem pour la continuelle présence des shinigami, là aussi les problèmes risquaient d’êtres nombreux. De toute façon, se questionner davantage ne le mènerait pas bien loin. Il était temps, le raisonnement crissant du Garganta se fit soudainement entendre puis une brèche s'ouvrit, kouga s'y engouffra et abandonna ce monde en se promettant de ne jamais y remettre les pieds.

Karakura Sur Mer, 14H18 PM. La fissure céleste déchirait l’horizon et accueillait l’arrancar au-dessus d’une agglomération fort peu banale. Humer l’air ambiant était simplement suffisant pour ressentir l’incroyable énergie spirituelle pullulant en ces lieux, une telle concentration en était effarante. Ce ne pouvait être un hasard kouga en était persuadé, cette ville était faite pour lui. Les minutes s'écoulèrent et l'imposant homme vagabondait maintenant au coeur du centre-ville, curieux de découvrir la population humaine, ses loisirs et lieux d'affluences. Les commerces, indénombrables lumineux et garnis de décors en tout genre étaient agréables à l'oeil, la circulation, les piétons. Vraiment, la dynamique des lieux était plaisante pour notre ami entrain d’une passion momentanée.

L'émerveillement passé, kouga dut prendre conscience d'un fait, il était complètement perdu. Rattraper par la dure réalité il déchanta subitement et sa bonne humeur s'envola. Sa détresse l'avait conduit à s'isoler sur le toit d'une tour, tandis que la journée s'écoulait l'arrancar statique se décidait à agir. Fixe de sa position il ferma les yeux et intensifia son Reiatsu jusqu'à le faire surgir sous forme d'une masse jaunâtre se développant tout autour de son corps puis extirpant sa main droite de son vêtement pour la pointer vers le ciel il fit déferler les Cero espérant attirer l'attention. Gêner par la phosphorescence des rayons condensés s'échappant de sa paume l'imposant gaillard détourna son regard, amusé par la situation il quitta son mutisme, éclatant de rire et hurlant de vive voix :

Mwahahaha ! J'espère que ça va fonctionner.

Encore une journée bien banale pour le super héros que j'étais dans cette ville. Dissimulé, caché de cette espèce de fan clubs intempestifs qui allait me polluer la vie s'ils me découvraient. Je n'avais pas besoin de ces cris à vous en péter les oreilles et à vous faire courir le marathon trois fois par jour pour éviter de finir nu, une oreille en main et des traces de rouges à lèvres un peu partout à vous en faire frapper par votre femme au retour de la maison lorsqu'elle voit tout ceci. Non, je pouvais bien sauver un chat d'une chute libre du haut d'un immeuble, aider une vieille à traverser en lui envoyant un onside kick dans le derrière ou bien même me taper des dizaines de hollow et les faire fuir à toutes jambes avant qu'ils ne se prennent un poteau et disparaissent comme ils étaient venus, enfin, vous la liste est longue. Tout ça pour dire que j'étais comme le Batman de Robin ou le Peter Parker de Spider-man ... Vous avez compris quoi.

Endormi le long d'un carton dans une ruelle paumée où pas un glandu prendrait la peine de chercher, je me reposais après cette altercation plus que douteuse. Un petit problème avec un bambin qui m'avait aspergé d'eau en rigolant croyant que je n'étais qu'une vulgaire peluche à sa merci. Je ne vous raconte pas les torrents de larmes qu'il a versé quand sa glace à mystérieusement coulé le long de son pantalon et que son jouet favori, un espèce de cow-boy à la chemise ridicule, se soit envolé, probablement vers l'infini et au-delà. Tout cela m'ayant fatigué aussi bien physiquement que moralement, je m'étais posé dans mon antre secrète et je m'étais reposé. Enfin, les heures avaient tourné et la grande aiguille tentait en vain de rattraper sa petite sœur. Lorsque l'heure fut venue, je me réveillai et constata que rien n'avait changé si ce n'était ce nouveau locataire qui ne m'avait même pas calculé, se disant probablement qu'il ne tirerait pas un sou de ma vieille carcasse et que je n'avais donc aucun intérêt à ses yeux. Tant mieux pour lui, autrement il aurait eu affaire à moi et à toute ma bande de délinquants des quartiers de la ville, ouais ouais.

Sans tarder, je me relevai avec souplesse pour retomber en avant, me plantant sur une peau de banane imaginaire que j'avais vu. Me relevant alors à nouveau en shootant dans le vide l'air mécontent, je saluais le pauvre et usa de mon pouvoir pour disparaitre de sa vue et me retrouver sur un toit non loin de là, surplombant la ville telle une gargouille ou bien même un faucon attendant de fondre sur sa proie et de sauver le monde une fois de plus. Et comme prévu, il ne me fallut pas attendre longtemps avant de trouver ma prochaine victime. De là, je ne ressentais que sa présence et son énergie spirituelle qu'il balançait comme un balançait du pain dans une arène lors d'un temps aujourd'hui révolu. Il croyait quoi ? Qu'il envoyait un texto à ses camarades pour qu'ils lui répondent via d'autres ceros de neuneus ? Quel crétin, il devait avoir perdu un bout de cerveau comme le reste de son animalerie.

Ce fut donc d'une nouvelle téléportation que je me retrouvai face à lui, sur une ventilation de ce toit mal entretenu. Le regardant de mon air habituel, de cet œil méprisant et complètement las de cette stupidité indigne de moi, je ne tardai pas à lui envoyer un caillou pour attirer son attention. N'ayant absolument pas ma langue dans mon bec, je ne pus que lui dire de ma voix si noble et puissante du haut de mes 24 centimètres :

Hey, l'hippopotame, ça t'arrive de réfléchir avant de faire n'importe quoi ? Et puis c'est quoi cette tenue ? Espèce de plouc, va changer ton look, même mon arrière aïeul avait plus de classe que toi avec son pagne.

Prenant un second caillou, je ne tardai pas à le lui envoyer une fois encore d'un air méprisable. Décidé à en rajouter une couche, je rajoutai sans tarder, prenant mon air renfrogné :

D'autant plus que t'es sur on toit là. Dégage avant que je ne te fasse payer plein pot jusqu'à t'en arracher un bras et un œil.

L'art d'entamer les conversations ou celle de s'attirer des ennuis ? Bonne question, mais ce n'était pas la peur ni la raison qui allaient arrêter ma vie et me laisser pantois dans une cage d'escalier à chouiner comme Allan parce que monsieur a pas trouvé le livre sacré de Salomon ou je sais plus quoi. Non mais.

Les tirs s’enchainaient et la fatigue s’accumulait. Combien de temps cette situation allait-elle durer ? Plus très longtemps espérait-il. L’arrancar fondait beaucoup d’espoir en cette démarche que l’on pourrait qualifier de cri de désespoir. Un fourmillement s’emparait peu à peu de son bras et tandis que l’énergie ambiante qu’il déployait s’essoufflait à vue d’œil il s’efforçait de maintenir la cadence. Dans un sens il était plutôt soulageant d’être seul en cet instant ou honte et solitude se mêlait. Façon ironique de relativiser cette situation plus qu’embarrassante pour notre ami. Alors ! Catastrophe en perspective ou heureux hasard, si cela devait fonctionner qu’est-ce qui se présenterait à notre ami ? Qu’importe, l’impératif restait l’obtention d’information susceptible d’aider kouga, pour cela il irait jusqu’à courir s’il le faut, véritable hantise pour lui.

Une minute-trente que cela durait et ce fut un événement auquel il ne se serait sans doute jamais imaginé qu'il allait vivre dans peu de temps. Si l'on vous annonçait un jour que vous vous verriez attaqué verbalement, de façon entièrement gratuite et de manière franchement virulente, vous l'auriez peut-être cru. Par un homme oui, mais surement pas par un pingouin ! En effet, les signaux réalisés à l'aide de Cero venaient enfin de portés leurs fruits seulement, quelle ne fut pas l'étonnement de Kouga lorsqu'il aperçut du haut de ses deux mètres-dix, un minuscule oiseau bleu qui qui à y regarder de plus près ressemblait à un pingouin. Oui, un pingouin vêtue d'une banane et d'une écharpe rouge qui dès son arrivée me foudroya du regard avant de m’agresser avec de la minuscule pierraille puis sans que je n’ai le temps de réagir il renouvela son assaut, verbale cette fois ci.

Hey, l'hippopotame, ça t'arrive de réfléchir avant de faire n'importe quoi ? Et puis c'est quoi cette tenue ? Espèce de plouc, va changer ton look, même mon arrière aïeul avait plus de classe que toi avec son pagne.

Ne cédant toujours pas la parole à son interlocuteur l’oiseau ramassa un second projectile qu’il envoya sur l’arrancar pantois jusqu’ici. Ce dernier essuya de nouveau les insultes du pingouin.

D'autant plus que t'es sur on toit là. Dégage avant que je ne te fasse payer plein pot jusqu'à t'en arracher un bras et un œil.

Le bras toujours orienter au zénith, le regard apposé en contrebas sur cette arrogante bestiole kouga ne savait trop que répondre. Un moment d’observation et un son s’échappa enfin de sa bouche.

B .. euh ! T .. Te prends pour qui, minus ! Tu n’réalises pas la situation dans laquelle tu te mets en me parlant ainsi. J .. Je pourrais facilement te comprimer en mon poing et te regarder mourir.

Mwhéhéhé ! Ouai je pourrais faire ça … Non ! Ce s’rait un peu trop cruel quand même ..

Certes il bafouillait et argumentait avec le charisme d'un poulpe, mais l'important était de répondre et voilà qui était fait. Dresser de tout son haut il glissa sa main rougie par l'effort dans son veston et s'approcha, pris position sur ses genoux s'abaissa et regarda le petit être un large sourire aux lèvres, lui tapotant le crâne comme on le ferait à un enfant il relança le dialogue, espérant bien obtenir les informations qu'ils convoitaient quitte à menacer à son tour.

Petite chose insignifiante. Tu as de l'audace, mais méfie toi. Tu est pile poil taillé comme il le faut pour mes semelles donc si tu ne veux que je t'expédie en antarctique sur ces mêmes semelles je te conseille vivement de coopérer.

Dis moi quelle est la personne la plus influente de la ville et où puis-je la trouver ?

Quel oiseau de malheur y avait-il en face de moi ? Que dis-je, ce n'est pas un oiseau, c'est un pachyderme, il se croit malin du haut de ces deux mètres soixante lui ? Il doit avoir oublié qu'on dit un truc que j'ai toujours trouvé extra : tout ce qui est petit est mignon, tout ce qui est grand est con. Et Bim, voila une preuve des plus flagrante, enfin, deux preuves pour le prix d'une. D'abord moi, petit certes mais vachement mignon, à t'en faire renverser un escargot baveux. Toutes les stars d'Hollywood m'ont déjà sollicité pour avoir THE sourire dans leur film, série ou clip plus tordus suivant la période estivale. Enfin, la seconde preuve, presque insignifiante tellement ce gamin était gigantesque et terriblement soupe-au-lait était bien sur sa manière de parler comme un télégramme en panne. Il bégayait, non mais quel pauvre huitre celui-là. Un gaillard haut comme trois concombres parlant comme un bambin de dix centimètres faisant encore pipi au lit. Quelle honte ...

Enfin bref, il me disait quoi lui déjà ? Ah oui, il disait qu'il était content de me voir et me demandait de lui enseigner l'art d'être moi. Non, pas tout à fait ça en fait. Qu'importe, les faits parlaient d'eux-mêmes, il avait posé genou à terre devant moi, signe d'une plus grande soumission jamais connu. Après tout, qui peut résister face à mon charisme et ma puissance ?Même moi je tombe à genou devant un miroir tellement je suis ... je suis ... j'en perds mon latin en fait. Enfin, du coup, j'avais pas porté un seul intérêt à ses paroles, après tout, seuls les gestes comptent pas vrai ? En parlant de ça, oui, il avait mis un genou à terre pour me jurer fidélité mais il venait pas de me tapoter la tête ? Mais il est fumé lui ou quoi ? Le ciel lui est tombé sur la tête c'est ça ? Non, pire, il s'est fait arrêté par la SPA ... Il a osé me toucher ? Je vais le castrer non d'une console fracassée ! Mais avant, voyons ce qu'il a à dire pour sa défense.

What ? Ais-je bien ouïe ? Non, j'ai du avoir un problème d'oreille, un coton a du bloquer un canal d'écoute ou je me suis découvert un magnifique pouvoir, celui d'écouter un mec qui n'est pas devant moi mais dix fois plus loin. Ça doit être ça oui. Il n'aurait jamais osé m'appeler "petite chose insignifiante" non, pas ce pauvre demeuré parlant encore comme un télégramme utilisé par mon arrière grand-père. Et pourquoi il parlait d'antarctique hein ? C'est y est, je ressemble à un pingouin et on me sort les clichés ? Mais je vais lui tordre son cou à ce pauvre paumé. Il va la sentir passer, d'ailleurs, c'est ce que je fis. Première manœuvre : sortir son cure-dent, seconde manœuvre, le lui enfoncer dans la paume de la main qui a osé me toucher. Il apprendra comme ça qu'on ne me touche pas, aucun homme ne me touche et ne me touchera jamais. Je suis allergique au poil en plus, alors du balais ...

Par contre, il avait demandé un personnage influent de la ville ? Ah .. Voila qu'il mendiait des réponses. Intéressant, ce crétin n'avait aucun sens des affaires, piètre commerçant, pauvre diplomate, infâme négociateur, je vais t'apprendre les bonnes manières moi. Mais avant, prenons le thé. Oui, une vieille habitude, mon estomac en coton qui me demandait du thé, enfin, du faux thé bien évidemment. Ce fut donc en l'ignorant presque, ou tout du moins en le laissant dans le vent que je fis volte-face, me laissa tomber sur mon arrière train et que je sortis ma tasse de thé en plastique, la posant juste devant moi. Mimant d'un geste machinal l'infusion et tout le reste, je sifflotais l'air de rien, oubliant presque sa présence. Une petite cuillère et hop on remue le vide avant de siroter ce fameux thé sans consistance. Souriant légèrement, j'allais m'amuser de ce neuneu qui n'avait toujours pas compris la chose. D'une voix aussi belle que moi, je lui dis d'un ton comme le ferait Antonio Banderas quand il parle à la belle Marrrrrrrrrouchka -il faut bien rouler les r voyons- dans Zoro défend New York de l'attaque de Superman enfin, autrement dit, un ton espaguin, of course.

Hey amigo, tu veux uno renseignement ? Il va falloir payer cette information. Que dirais-tu d'une éternité de servitude ?

Et oui, quand j'y repense, ce Davy Jones avait piqué mon idée et pour pas payer les droits d'auteur, ce gredin avait changé une éternité en dix banales années. Ce vil vaurien, j'en ferais du sushi un jour, quand j'aurais le temps d'aller explorer les fonds marins. Bref, je me retournai et l'observa, ce fameux arrancar aussi grand que ma petite sœur Sisi la candide. Une chouette fille que j'ai connu dans les années 90, dans un coin perdu de l'Autriche. Enfin, c'est une autre histoire. Pour l'heure, ce blanc-bec voulait une information, dont il avait déjà la réponse et il allait devoir la payer, et bien sur, inutile de le lui dire mais la torture n'avait aucun effet sur moi, après tout, on ne torture pas un bourreau. Histoire d'en rajouter une couche, je rajoutai, l'air espiègle :

Avant même de me jurer fidélité pour obtenir cette ... Information, il te faudra te mettre à genou, front contre terre et implorer mon pardon, après tout, tu as osé toucher ma divine tête. Impardonnable.

Un peu plus et je rejetais la tête en arrière pour prouver mon dégout et mon mépris mais avec ces bestiaux, il fallait mieux les garder à l'œil, on ne sait jamais ...

L’être le plus influent du coin. Spirituellement parlant, bien évidemment il ne pouvait en être autrement. Seulement, était-ce vraiment la meilleure solution. A quoi s’exposerait-il cette fois-ci ? L’arrancar bien malhabile au quotidien avait l’art d’envenimer les choses assez facilement et comme si cela ne suffisait pas, ce pingouin, plus irritant qu’une sérénade de Menos ne lui facilitait pas la situation. Le sort décidément s’acharnait, une rencontre avec un tel personnage était pourtant si peu probable alors, pourquoi ! Sur une tripoté de possibilité, hollow, shinigami ou même humain le destin lui envoyait un vulgaire manchot …

La petite teigne ! C’est qu’il résistait aux menaces allant jusqu’à me planter un cure-dent dans la face intérieure de ma main. La fine tige d’acier s’enfonçait sous l’épiderme de ma peau, heureusement son cheminement se stoppa net et l’objet retomba à terre. Une piqure de moustique sur un corps de bœuf, s’il savait en réalité à quelle monstruosité il avait à faire ce pauvre oiseau fondrait de peur comme un bloc de glace sur une banquise liquéfié. Le grand blond mal coiffé restait stoïque, il le fallait de toute façon car seul il ne s’en sortirait pas dans ce monde. Une petite brise lui fit s’apercevoir que l’après-midi allait dans peu de temps céder la place au début de soirée, les nuages s’assombrissaient progressivement et Kouga patientait. Il poirotait là, fixant un dos bombé d’arrogance, son minuscule, mais très hautain interlocuteur savourait un thé, las l’arrancar susurra et se moqua discrètement.

it's five o'clock c’est l’heure du thé, pauvre cinglé ! Haha ..

Hey amigo, tu veux uno renseignement ? Il va falloir payer cette information. Que dirais-tu d'une éternité de servitude ?

Une éternité de servitude pour qu’il daigne me renseigner alors, c’était lui la personne influente dont je sollicitais désespérément l’aide. A bien y réfléchir quelqu’un d’aussi téméraire face à un parfait inconnu taillé au centuple de ce qu’il est ne pouvait être ordinaire. L’information, peut-être en était-il le maitre en cette ville. Il ne s’arrêtait pas là, se comportant en véritable parrain il en rajoutait une couche. Était-il sérieux ? Comment en être certain. En même temps il n’avait pas tellement le choix, suivre ce pingouin était bien la seule manière d’éviter une futur vie de clochard. L’arrancar s’exécuta, mais surtout s'emporta dans sa fougue. Absorbant une prodigieuse quantité d’air, si importante que son buste se renouvela d’une forme d’arrondie. Plaquant son corps dans son entière partie face contre terre il redressa soudainement la nuque, le visage rouge pivoine avant d’évacuer ce simple mot.

PARDON !

Une vague d’air sans précédent déferla et fit instantanément voler en éclat la verrière, mais également et surtout le service à thé et son propriétaire. Ce dernier dont on pouvait assister à la chute depuis cette haute tour. Son écharpe carmin virevoltant au vent l’arrancar ne put discerner si l’oiseau était encore conscient. La surface supérieure du bâtiment s’écroulait, rejoignant le vide à son tour il laissait son poids hors norme faire les choses pour accélérer sa chute. Arrivé à portée le géant empoigna d’une main l’oiseau et ressenti une étrange sensation, bizarre cette petite chose, son corps n’inspirait aucune sensation, pas même une once de chaleur corporelle, rien, étrange mystère ! La scène d’une grande violence ne dura qu’un bref instant, en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire kouga venait d’atterrir, un peu rude l’atterrissage d’ailleurs, l’arrancar eut du mal à s’imposer face à la pesanteur. Le terrain s’affaissa de quelques mètres soulevant un rideau de poussière dans lequel les éclats de verres vinrent s’infiltrer, fort heureusement tous se heurtèrent à une muraille infranchissable qui abrita ainsi ce vilain petit pingouin.

D .. Désolé ! Tu n’as rien de casser j’espère, Ô grand informateur de Karakura.

Il fallait espérer que le choc l’ai calmé ..

Que ... Qui ... Quoi ? Non, mais c'est pas possible ça ... Espèce de soupe au lait aussi ramolli qu'une carotte baignant dans un jus de poireau. Mais par tous les Moi, je veux dire Saints, qu'est-ce qu'il s'était passé ? Une andouille s'agenouillant devant moi comme je le lui avais ordonné, d'ailleurs, il faut le dire, c'est jouissif. La puissance des mots, et une leçon pour canard WC, euh non, pour moi, Hitori, Dieu des Dieux et des abrutis congénitaux de ce tiers monde et bientôt du reste. Oui, c'était tellement bon de voir un gars haut comme trois parcmètres s'agenouiller devant moi en implorant son pardon, à un divin personnage comme moi, haut de 24 centimètres et demi. En parlant de pardon, cet abruti venait d'exploser un bâtiment ... Mais quelle courge ... Nous voila tombant, que faire que faire ? Se rattraper tel un hibou tombant du haut d'une branche ou bien laisser voir et attendre qu'on vienne à mon secours comme un bon serviteur que voila ? Oui, c'est ça, laissons nous faire.

Comme de par hasard, un hasard contrôlé, je pus sentir une main venir me coller pour m'attraper et tenter, par la suite, de me protéger contre un simple bâtiment en ruine. Quel imbécile, moi je n'avais pas besoin d'aide pour éviter ce genre de chose, non, c'était ce genre de chose qui m'évitait en général. Enfin bref. Dans cette histoire mon écharpe s'était envolée et j'allais devoir en racheter une, fichtre, il allait me la payer, et aucune remise ne serait de mise. Outre cette écharpe perdue, il venait de me toucher, un drame, un cataclysme, comment avait-il osé ? Il m'avait .. touché, non, pire, il m'avait attrapé, agrippé, comment avait-il osé ? Il allait ... Il doit mourir, tuons le et saignons comme un porc grassouillet. Oui, ma réaction était-elle ce Gemini dans un célèbre manga qui n'aimait pas être vu nu, même temps, on le comprend tel point il est moche.

Sans tarder une seconde, je fis un bon en arrière, me posant sur un tas de débris à quelques pas de là. Je me tâtai un instant avant de hurler, donnant presque l'inspiration à un peintre pour un tableau aujourd'hui connu sous le nom du "Cri". Pourquoi un tel cri ? Que venais-je de perdre selon vous ? Qu'avais-je perdu dans ce drame international qui ferait la une des journaux et laisserait les journalistes attristés pendant plus d'une décennie, se demandant si un jour on retrouvera ma dépouille, supposée présente par cette perte incommensurable ? La réponse est ....

Ma tasse !!!!!!!!! Ma si belle tasse, non, mon service à thé, en porcelaine, venu d'Italie, de Rome, de Pologne, de France, d'Amérique occidentale. Offert par le père de ma mère du fils de ma tante, du beau frère de ma belle-mère venu d'Alaska avec ces canards de traineaux. Quelle ... quelle .... Aaaaaaaaaaaaaaaah.

Était-il possible pour moi de pleurer ? Bien sur que non, j'étais un dieu après tout mais diantre, un déluge allait s'abattre sur cette ville misérable aux bâtiments aussi frêle qu'une plume de raton laveur. J'allais leur apprendre moi, mais avant, j'allais donner une bonne correction à cet infâme brute épaisse ayant un cerveau aussi large qu'un scarabée anorexique. Avant de lui faire payer il me fallait son nom, que je l'écrive dans ce fameux bouquin, oui, dans mon Death Note, acheté à moitié prix dans le magasin d'en face. Ce fut donc d'une fureur sans précédente que je me tournai vers cet abruti hurlant et que je lui demanda, ma voix aussi grave que celle d'un aigu allergique aux montagnes :

Toi, le mammouth imberbe, quel est ton nom ?

Posant mes palmes sur mes hanches, je le surplombai de toute ma splendeur avant d'ajouter, l'air presque mauvais mais pourtant si charismatique, tel un héros partant à l'aventure pour fuir une horrible princesse aussi nulle à chier que stupide, incapable de se couper les cheveux.

Pour me dédommager de cette perte inestimable, tu me devras deux éternité de servitude, à genou devant ton maitre maintenant, et plus vite que çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.

Oui, c'était décidé, je ne lui laissais plus le choix, il était à moi, et comme on dit dans le milieu : mouhahahahahahahahahahahahaha.

L’anesthésiant avait semble-il loupé la manqué la veine, malgré cet événement riche en émotion il demeurait le même. Remonter à bloc et redoublant de colère il semblait maintenant impossible de le raisonner, mais enfin, que lui fallait-il pour se calmer à ce pingouin ? Il s’était extirpé de mes mains protectrices qui pourtant, lui avait sauvées la vie il y a un instant, percher sur un amas de débris environnant il hurlait à l’assassinat de son service à thé. Il fallait l’entendre exposer son oratoire, retraçant les origines de sa porcelaine brisée et ses différentes appartenances, n’y avait-il donc aucune limite à la folie oral de ce cinglé. Sitôt en colère sitôt calme il s’était tût un instant, la tristesse le gagnait-il. Peut-être y tenait-il réellement à ces babioles, l’arrancar conscient de son erreur compris qu’il était dans son intérêt de s’excuser à nouveau seulement, il n’en eut pas le temps. C’est sur un ton furieux que l’oiseau bleu lui vola la priorité, réclamant sur-le-champ l’identité de l’étranger venu du monde creux, mais également et surtout, réparation pour cette infamie, ce crime de lèse majesté, kouga devrait se soumettre à l’autorité du pingouin durant des temps immémoriaux s'il voulait obtenir son pardon.

Ses yeux, cette manière méprisante de se tenir et cette inépuisable prétention. Ce pingouin faisait ressurgir en lui une sombre période de son existence, ses premiers pas au sein du monde creux. Animosité, colère et destruction. Dorénavant aux antipodes de tout cela kouga se revoyait peu à peu en ce qu’il était avant, la cause en était ce caractère insoutenable, cette fois-ci c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase, s’en était vraiment trop ! Les quelques congénères qui survécurent face à lui savaient que derrière cette personnalité effacée se cachait un être capable de virer à l’extrême opposée de lui même si on l’y poussait. L’agressivité n’y parvenait que très tardivement seulement comme ce dicton populaire le dit, tout dans les bras, rien dans la tête et de ce côté-là kouga était beaucoup plus facilement irritable.

Aucune réaction, un sourire grimaçant placardé au visage, il renvoyait l’impression d’un homme souffrant de démence. Un immense brouhaha se manifestait à l’intérieur de ce crâne normalement vide de toute réflexion. Il ne savait plus comment procéder avec son interlocuteur, à cet instant il compris tout de même que la conversation touchait à sa fin seulement une interrogation subsistait, que faire de ce pingouin, devait-il le tuer ? Il n’était pas loin de dix-neuf heures, la fatigue, le stress et l’anxiété l’avait abattue et même si la rage bouillonnait en lui sa nature nonchalante l’empêcha de commettre l’irréparable. Conscient qu’il aurait bien du mal à se faire une place dans ce quartier il se détourna du pingouin, partant sur une ruelle à son opposé il s’en alla, lâchant une brève explication au petit palmipède.

Finalement j’vais m'démerder seul et pour ton service à thé .. bah, si t'est pas content c'est pareil ! J'suis un Arrancar après tout, j'ai pas à être désolé ..

Il s'éclipsa ensuite dans l'obscurité en quête d'un abri de fortune, un hangar abandonné, une poubelle ou des cartons, n'importe quoi ferait l'affaire.