Une petite balade de santé, voilà comment cette journée avait commencé. J’étais dans les bois, dans le District Est du Rukongai. Cet endroit était toujours silencieux et calme, et j’aimais m’y balader, souvent seule, depuis le départ de Yoruichi vers je ne sais où. Il a fallut tout de même plusieurs années pour que je m’en remette, après tout, ce n’était pas facile. Perdre quelqu’un qui m’était aussi cher ... Je n’allais pas passer l’éponge du jour au lendemain. Mais j’avais fait le « deuil » de son départ. On peut dire ça comme ça ... Mais depuis lors, j’avais du mal à trouver une quelconque compagnie. Une agréable compagnie ... Peu importe qui ...

J’étais récemment Ni Ban Taï Taisho, et je n’avais toujours pas de Fukutaisho. Qu’à cela ne tienne, j’en aurait bien trouvé un tôt ou tard. D’ailleurs, ce jour-là, je n’étais pas encore au courant des évènements à venir. En fait, on ne l’est jamais. Sinon, je serais partie avec Yoruichi et ... Urahara, même si sa présence m’aurait gênée.
J’étais donc seule, marchant dans cet immense bois où je ne m’étais pas baladée depuis quelques années tout de même.

Etrange ambiance qui régnait dans ce bois ... Elle avait changé, depuis ma dernière visite. C’était plus crade, plus sec et moins accueillant qu’auparavant. Mais je me fis une joie de me balader. Cela me changeait les idées, et je pouvais réfléchir au calme et loin de ce stress ambiant qui régnait au Seireitei. J’arrivais au coeur de la forêt, quand je ressentis un reiatsu assez fort. Etrange ... Cela correspondait bien à un reiatsu de Capitaine, voire de bon Lieutenant, mais ... Que ferait un capitaine, dont le reiatsu m’est inconnu, dans ces bois ?

Je m’approchais de cette énergie, discrètement, épiant depuis la cime des arbres. Au bout d’une centaine de mètres, je m’arrêtais et descendit plus bas. Qu’étais-ce que cet ... Animal ? On aurait dit un humain, mais ... Il avait un reiatsu bestial ! Et une attitude quelque peu sauvage. Je descendis et dans mon atterissage, je fis voler plusieurs feuilles vers cet animal. Il se retourna et me regarda.

Mon Dieu ... Mais c’était ... Un enfant ! Ou plutôt ... Une enfant. Mais ... Quel était ce regard, et ce reiatsu ? Quel était le problème ? Je m’approchais de la petite et lui tendit la main.
J’attendais sa réaction avec une certaine appréhension ... Allait-elle me bouffer ?

Je n’avais pas envie de me faire bouffer, vraiment pas. Ainsi, quand elle vint vers moi et se laissa toucher, j’eus comme un sentiment de soulagement, une boule qui se défit dans mon ventre. Son reiatsu était impressionnant, mais je ne tenais pas à me faire impressionner. Le mien était ... Sans vouloir me vanter ... Au moins deux à trois fois supérieur au sien. Alors, je m’approchais peu à peu d’elle, tout en restant prudente. J’avais de mauvais souvenirs des bêtes que j’avais caressées ainsi ...

Mais tout de même, caresser un humain ... C’était inhabituel pour moi. Elle avait l’air de ne pas être si associable qu’elle paraîssait aux premiers abords. Sa peau était un peu rugueuse, abîmée et parsemées de cicatrices. La vie ici ne devait pas être facile tout les jours ... Lorsque je fus plus proche d’elle, elle prononça des mots quelques peu primitifs, que je ne compris pas vraiment, elle avait l’air d’avoir passé une bonne partie de sa vie dans la forêt. Son éducation avait été commencée, mais pas terminée, c’est certain. Ou alors, elle était comme on pourrait dire ... Retournée à l’état sauvage.
Soudain, elle fit un mouvement brusque qui me fit sursauter, puis je sentis deux dents bien pointues se planter dans mon avant bras, qui me tira un léger gémissement et une grimace qui voulait tout dire.

« Saloperie de ... »

Je retirais mon bras de sa bouche. Mais ses crocs restèrent plantés dans mon bras, et créerent une longue cicatrice d’où le sang commençait à couler. Puis, dans un mouvement vif, elle tenta de m’atteindre à la gorge mais rencontra ... Suzumebachi. Sa main cogna dans le fer de mon Shikai, puis, dans un mouvement rapide de bras, je lui entallais le torse avec la pointe de mon Zanpakuto.
Son sang coula sur ses habits déchirés de toute part, plus abondamment que le mien. Une crête de frelon apparut sur son torse, tandis que je me reculais de quelques pas pour appliquer un rapide bandage sur mon bras.

« T’es une vilaine bestiole, qu’est-ce-que je vais pouvoir faire de toi ... »

Je la regardais gémir, tandis que je restais là, debout. Et j’hésitais à l’achever. Une première. D’habitude, je n’aurais jamais hésité à tuer quelqu’un qui m’aurait blessé, surtout à mon insu. Mais là ... Quelque chose me retenait.
Et cette chose ... Ca pourrait être la pitié.