L’astre qu’était le soleil brillait de tous ses rayons aujourd’hui et sa lumière se propageait sur toute la région où se situait la ville de Karakura. Malgré cela, il n’y avait que très peu de monde dans les lieux publics ce qui, en conséquence, rendait la ville moins animée que d’habitude. Cela s’expliquait par l’abondante pluie qui s’était abattue sur toute la ville durant une semaine, trempant les véhicules, les fleurs et autres êtres vivants qui étaient sortis de leur coquille. Mais aujourd’hui, les gens pensaient que ce soleil ne perdurerait guère très longtemps et que les nuages ne tarderaient pas à camoufler la lumière et à attirer le mauvais temps. Toutefois, tout le monde n’était pas forcément du même avis que celui-là. A la Soul Society, les shinigamis prenaient ce jour-là comme une occasion de pouvoir effectuer une mission sans avoir de contraintes météorologiques. C’est ainsi qu’une jeune fille à l’apparence d’une adolescente de seize ans fut envoyée en mission par son capitaine qui n’avait plus de travail administratif à lui confier pour la journée. Hinamori n’avait pas protesté lorsqu’il lui avait attribué cette tâche et en avait été plutôt contente, d’ailleurs. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas quitté l’atmosphère du monde des shinigamis et un nouveau grand air ne devrait lui faire aucun mal. Se promener dans le monde des humains avait l’air plus intéressant que de remplir une série de papiers mais il ne fallait pas oublier le but principal de cette exploration terrestre ; réussir une mission assez importante. Elle consistait à enquêter sur la disparition soudaine d’un groupe de cinq shinigami de divisions différentes. Personne ne savait ce qu’il s’était passé exactement puisque les communications radios avaient été coupées si précipitamment.

Pour le moment, on ne pouvait que supposer qu’ils avaient soient été capturés puis tués ou alors, qu’ils se cachaient quelque part pour une raison inexpliquée. Notre protagoniste n’était pas du genre à penser au pire car l’optimisme était l’une des meilleures choses pour parvenir à effectuer une mission, cependant, elle avait tendance à croire que la première hypothèse était la plus probable et réaliste. Si ces shinigamis s’étaient bel et bien cachés, ils auraient pu trouver un moyen de communiquer avec la douzième division par le biais d’un shinigami chargé de patrouiller Karakura en permanence. La demoiselle était donc en ce moment-là, entrain de fouiller chaque recoin à la recherche de ces personnes en se concentrant un maximum sur tout ce qu’elle pouvait percevoir. Le seul problème était qu’elle ne ressentait aucun reiatsu dans les environs et ce fait était loin d’être rassurant. Peut être dissimulaient-ils leur aura pour une étrange raison…peut être ne souhaitaient-ils pas être retrouvés. Mais pourquoi ? Cette question sans réponse nourrissait la Fukutaïsho d’une grande curiosité et celle-ci la forçait à rester déterminée. Après tout, elle allait devoir persévérer si elle ne désirait pas sombrer dans l’échec. Toutefois, la seule chose qui pouvait la décourager était l’immense périmètre de cette ville : Elle en aurait certainement pour des heures. Ce fut sans expression qu’elle s’avança vers le centre commercial de la ville qui semblait être l’un des seuls lieux remplis de civils. Vêtue d’un uniforme scolaire, la belle passait pour une parfaite étudiante de lycée qui pouvait se fondre dans la masse. Il était vrai qu’Hinamori n’avait jamais été pourvue d’un corps extraordinaire et son visage n’avait rien de bien spécial. Elle était jolie certes mais ce n’était qu’une beauté ordinaire. Cela avait ses avantages comme celui de ne pas attirer l’attention et les regards des gens contrairement à Matsumoto dont les atouts ressortaient bien derrière un décolleté. Cette tenue d’écolière ainsi que son corps était aujourd’hui visible par tout le monde puisqu’il s’agissait d’un faux corps identique au vrai.

Ce faux corps permettait à la demoiselle de passer inaperçue mais en contrepartie, son reiatsu était beaucoup moins important que d’habitude. Tant qu’aucune présence ennemie ne se faisait sentir, Hinamori pourrait rester sous cette forme et patrouiller la ville sans crainte. Dans le cas contraire, elle se verrait automatiquement obligée d’avaler une pilule magique (la Soul Candy) conçue pour rendre l’apparence normale d’un shinigami. Arrivée au rez de chaussée du centre commercial, Momo prit le temps de s’émerveiller devant tous les trésors qu’elle y trouvait. Cet endroit était donc un vrai palace de marché où des merveilles étaient vendues à la population. Malheureusement, il n’était pas mentionné dans sa mission qu’elle était en droit de se payer quelque chose qui ne lui serait point utile pour sa tâche. Cependant, elle pouvait tout de même se permettre une exploration approfondie du marketing commerciale pour sa propre culture générale. Par le biais d’un escalator, elle parvint jusqu’au premier étage qui était jonché d’enfants et de boutiques de jouets ainsi que de peluches. Décidément, cet étage était le pays des petits enfants mais à part les belles petites peluches, rien n’intéressait vraiment la brunette. Elle parcourut des yeux un des rayons où des nounours attendaient patiemment que des bras d’enfants ne leur fassent des câlins et des caresses. Elle saisit un lapin rouge aux yeux noirs et le contempla durant quelques secondes ; il était vraiment mignon mais sa couleur semblable à celle du sang n’avait rien de bien rassurant. Ce n’est sans aucun regret qu’elle le reposa sur l’étagère et poursuivit son observation dans un autre rayon. Cette aventure lui rappelait bien des souvenirs d’enfance.

En effet, elle n’avait pas vécu dans un milieu bien riche mais lorsqu’elle en avait les moyens, il lui arrivait de vouloir acheter un lapin en nounours pour pouvoir passer ses nuits sans avoir peur d’un quelconque monstre qui viendrait lui rendre visite dans sa chambre. Lorsque l’on est enfant, on croit souvent que les peluches sont dotées d’une âme même s’ils ne parlent pas. Savoir qu’une autre présence est prêt de nous rassure ces enfants et Momo comprenait parfaitement ce ressentiment qu’elle avait déjà sentie il y a de longues années auparavant. Lorsqu’elle retourna, ce n’était pas le reste du rayon qui lui faisait face mais un homme de plus d’un mètre quatre vingt qui la contemplait de ses deux gros yeux noirs. Il avait beau être grand, il était bien maigre et on aurait eu l’impression qu’un simple coup de vent aurait eu la conséquence de l’envoler jusqu’aux cieux. Ses cheveux châtains et graisseux ne semblaient pas avoir été lavés depuis plus d’une semaine et une mystérieuse odeur de Saké se dégageait de sa bouche lorsqu’il la salua. Sur le coup, notre protagoniste n’avait pas bougé le moindre centimètre et se demandait ce qu’il voulait. Il était un simple humain et s’il tentait de l’agresser, Momo ne pourrait guère lui montrer sa véritable nature même en cas de danger. Elle devrait se débrouiller avec un faux corps qui lui scellait plus de la moitié de sa puissance réelle. Avec un aspect corporel pareil, elle n’irait pas bien loin c’était certain. Cependant, en y réfléchissant, cet homme ne pouvait rien lui faire de fâcheux dans un endroit public comme ce centre commercial. Ce dernier baissa le regard vers une des poches intérieures de sa veste et tendit une petite chose en direction de la lieutenante. Une peluche.

«- Bonjour, petite. Je vois que tu as l’air d’aimer les peluches. Tu ne voudrais pas de celle-ci ? Je l’avais acheté pour ma fille mais elle ne l’a pas aimé. En revanche, je sens qu’il pourrait te plaire à toi. Allez, je t’en fais un petit prix ! »

Surprise de cette annonce, Momo ne put s’empêcher de regarder la peluche en question. Elle était mignonne aux premiers regards mais ne représentait pas vraiment un animal commun. C’était un mélange de chat ou de souris…elle ne savait pas vraiment. Colorée d’un bleu ciel pour le corps et le reste en bleu marine, il s’agissait d’un animal d’un pur fantaisiste. Son nez était rose et il avait une moustache blanche sur chaque joue dont le bout se terminait par deux piques pour chaque côté. Le dernier détail qui étonna le plus notre héroïne fut les yeux de la peluche en question. En effet, il tirait vraiment une tronche agacée…il avait l’air énervé. Pourquoi l’avait-on crée comme ceci ? Il était certain qu’avec une expression de visage pareille, peu d’enfants et principalement de filles n’apprécieraient de jouer avec. Hinamori n’avait aucune envie de l’acheter parce qu’elle n’était pas une fanatique de ces choses-là et pour la principale raison qu’elle était dans le monde des humains pour accomplir une mission en quelques heures. Si elle commençait à s’encombrer de jouets, elle ne risquait pas de sortir de ce lieu avant très longtemps. Comment allait-elle annoncer un refus systématique à cet homme sans le décevoir ? La jeune fille avait le défaut de ne pas savoir dire ‘non’ par peur de décevoir ses interlocuteurs ou bien de les blesser moralement. De plus, elle ne savait pas vraiment mentir puisque ses yeux ou bien le fait qu’elle rougisse la trahissait tout le temps. Affichant un sourire timide, elle finit par répondre :

« - Euh…, je ne suis pas vraiment une adoratrice de ces choses-là… Je m’ennuyais alors je suis venue ici pour regarder un peu… »

Elle fixa son destinataire et espérait qu’il n’allait pas insister encore un peu puisqu’elle ignorait si elle parviendrait à le convaincre de la laisser tranquille bien longtemps. Fort heureusement, ce père de famille sembla compréhensif et se retourna avant de prendre un autre chemin. Quant à notre demoiselle nationale, elle décida de reprendre la route vers les extérieurs pour mieux enquêter sur ces disparitions. Venir ici ne lui avait servit à rien, ce ne fut qu’une simple perte de temps. En attendant, elle pouvait toujours contacter les trois autres officiers qui avaient été chargé de la soutenir pour cette mission. Effectivement, il aurait été stupide de n’envoyer qu’une seule personne fouiller une ville entière et pour cette raison, on avait assigné trois personnes qui étaient censés aider la Fukutaïsho dans ses recherches. Toutes les vingt ou trente minutes, un rapport devait lui être envoyé. Mais pour le moment, elle n’avait reçu aucune nouvelle positive de la part de ses compagnons. Il n’y avait donc toujours rien et cela inquiétait progressivement la petite. Lorsqu’elle regagna l’air frais et la lumière du soleil lumineux, elle profita de cet instant pour prendre une bonne bouffée d’oxygène afin de décompresser un peu. Par où poursuivre son investigation ? Celle-ci sortit un petit objet technologique dont l’écran affichait un plan détaillé de Karakura. La lieutenante cherchait plusieurs endroits susceptibles de faire office de cachettes pour les cinq officiers disparus sans la moindre trace. Il y avait un vieux hangar abandonné ainsi qu’une usine désaffectée à quelques centaines de mètres d’ici. Avec son index, elle pointa les deux lieux et observa une flèche rouge se dessiner et tracer deux chemins différents qui l’aiderait se rendre vers ces destinations choisies. Ne quittant pas l’objet de l’œil, l’adolescente reprit sa route en passant par le parc central de la ville. Seulement, sa vigilance s’était échappée et elle trébucha contre quelque chose de petit. Par chance, elle parvint à se rattraper en s’aggripant à un arbre mais son plan de ville électronique s’envola en avant et s’écrasa contre le sol boueux. Décidément, la malchance la poursuivait aujourd’hui. Comment allait-elle faire pour retrouver son chemin ? Peut être trouverait-elle le moyen de le réparer mais ce ne serait pas une chose facile puisqu’elle n’avait aucune expérience de technicienne. Puis, elle observa la chose qui avait commit tous ces dégâts et là… son cœur se mit à battre à deux cent à l’heure.

Cette peluche bleue…c’était elle qui l’avait fait trébuché ! Toutefois, comment avait-elle pu se retrouver là ? Et pourquoi cet homme l’avait abandonné ? Les humains étaient d’étranges créatures…
Hinamori s’abaissa vers le sol et prit le nounours entre ses mains ; le contact était plutôt chaud comme si que la bête était vivante. Néanmoins, Momo se mit en tête que c’était la chaleur du soleil qui lui donnait cette impression.

« - Comment t’es-tu retrouvé ici ? S’il t’a abandonné, ce n’est vraiment pas gentil de sa part. Je pourrais toujours t’offrir à Hitsugaya-kun… »

Cette splendide idée lui plaisait bien. Le capitaine de la dixième division avait une tête plutôt enfantine et cette peluche qui tirait une tronche agacée lui correspondait assez. Hitsugaya n’était pas vraiment quelqu’un de bien expressif de visage et en général, il semblait toujours un peu agacé… exactement comme cette chose bleue. Sourire aux lèvres, la lieutenante lui caressa doucement la tête, puis les oreilles…

Le temps s’écoulait lentement et pourtant, cette partie de la ville semblait s’animer de plus en plus. Les gens s’étaient sans doute rendus compte qu’aucune pluie ne les toucherait aujourd’hui alors ils avaient osé mettre le pied à l’extérieur de leur demeure. Il fallait bien profiter de ce beau temps pour y exposer sa peau et ressentir toute cette douce chaleur nous envahir lorsque nous marchons ou bien nous asseyons sur un des bancs du parc. Ce parc en question était à la base un endroit pour les enfants où une aire colossale de jeux dut être construite. Seulement, les organisateurs avaient du prendre en compte le fait que les enfants ne composaient pas la population entière et qu’on devait penser aux adultes et aux personnes les plus âgées. Alors, ils avaient du consacré une partie de ce parc à un espace jonché de fleurs et de bancs pour les adultes. C’était vraiment pratique lorsque les gens ne savaient pas quoi faire que errer dans les rues ; ainsi, ils pouvaient se reposer durant un petit moment et contempler les jolies fleurs dansant sous le vent. Le seul problème était qu’il y avait toujours deux ou trois personnes dans les parages et qu’on ne pouvait jamais vraiment être seuls dans ce parc, excepté la nuit. Il s’agissait de civils qui venaient également se détendre ici cependant, on ne pouvait pas faire ce que l’on voulait sans se faire observer par les autres. Et aujourd’hui, Hinamori était loin d’être la seule à fréquenter ce parc en ce début d’après-midi. De plus, on était en période de vacances ce qui en conséquence, fait que les enfants n’avaient pas école aujourd’hui et qu’ils pouvaient tous venir ici. Cela ne posait aucun problème personnel à notre chère Momo mais elle aurait bien voulu éviter qu’on ne puisse la voir entrain de câliner une petite peluche trouvée par terre.

Certains auraient pu pensé que la peluche était toute crasseuse et remplie de puces donc ce ne donnait pas vraiment une belle image de cette jeune fille, ramassant les déchets sur les trottoirs. Seulement, elle n’était encore qu’une enfant ou du moins, une adolescente et à cet âge-là, on se fichait pas mal de ce que pouvait penser les autres. Et puis, elle n’appartenait pas à ce monde donc personne ne le connaissait et ne se souviendrait de son modeste visage. Cette petite chose était très douce au toucher et cette texture n’était pas la même que celle utilisée pour les peluches en général. Peut être qu’elle tirait une étrange expression mais elle paraissait assez spéciale. La lieutenante supposa que ce côté spécial était certainement l’élément qui avait fait ressentir, à la fille du vendeur, une certaine répulsion à l’égard de ce nounours. Pauvre Momo… son imagination débordait un peu de trop aujourd’hui et de drôles idées venaient s’emmêler dans son esprit. Et si cette petite chose avait été maltraitée par ses anciens propriétaires ? Ce n’était qu’un objet petit et fragile qui avait bien pu atterrir entre les mauvaises mains d’un enfant malmenant ses jouets. Cette peluche aurait donc eu un passé vraiment horrible en subissant les foudres et l’impulsivité de ses maîtres et maîtresses. La vue déchirante de cette probable maltraitance eut le don d’écarquiller les yeux de la vice-capitaine. Plus ses idées étranges se mettaient en place, plus elle croyait fortement à cette éventuelle possibilité. Comme pour se rassurer elle-même, la brune poursuivit les petites caresses sur la tête de la chose bleue et la serra contre sa poitrine. Il était également possible que le vendeur n’ayant pas trouvé d’acheteurs, ait lâchement abandonné le nounours en ce lieu, face aux dangers de la route et des voitures.

Elle songea à la chance qu’il avait de ne pas s’être fait écrasé par ce que les humains appelaient les voitures. Ce fut aussi une chance que notre Hinamori l’ait heurté puisque désormais, elle pourrait l’aider et le confier aux bons soins du capitaine de la dixième division. Néanmoins, elle se mit enfin à remettre en cause toutes ces mauvaises pensées. Les peluches fabriquées par les humains n’avaient pas d’âmes et donc, ils ne ressentaient et n’éprouvaient rien du tout. Ils n’avaient absolument aucune conscience alors pourquoi s’en inquiéter autant ? Pourtant, il fallait bien le caser quelque part… Momo s’apprêta à se relever tout en tenant fermement le doux animal lorsqu’elle sentit un mouvement lui chatouiller les mains. Durant un instant, elle crut que la peluche venait de bouger mais à sa connaissance, on ne confectionnait pas des objets vivants dans ce monde. Elle en conclut qu’il ne s’agissait que d’une hallucination tactile. Mais ce n’était pas terminé. Effectivement, d’autres petits mouvements se firent ressentir et lorsqu’elle décida enfin d’examiner de plus près la peluche, celle-ci s’anima complètement sous les yeux ébahis de la demoiselle. Ce n’était pas un nounours ordinaire, en effet, mais quelque chose de bien vivant. Sous la grande surprise qui l’attendait, elle aurait très bien pu le laisser tomber au sol et s’enfuir en courant tout comme l’aurait fait une petite fille choquée et tétanisée de peur à l’idée de tenir une peluche animée. Seulement, notre protagoniste étant une shinigami gradée, elle avait affronté de bien pires situations qu’une peluche vivante et cela ne l’effrayait pas vraiment. Il y avait sûrement une explication à tout cela bien que la conséquence en soit vraiment étonnante. Qu’est-ce que cela pouvait-il bien être ? Les gros yeux marron de la lieutenante fixèrent ceux de l’animal bleu ; non, elle ne rêvait pas… il n’avait plus la même expression faciale que tout à l’heure. Il se mit alors à parler et à lui expliquer tout un charabia auquel elle ne comprit pas vraiment. Ce truc parlait et bougeait…alors il était doté d’une âme. Comment cela pouvait-il se faire ? La belle se mit à réfléchir à ce qu’il venait de dire… ce n’était qu’un rêve développé par son propre subconscient. Cette partie là pouvait bien coller, selon elle mais la seconde était difficilement crédule. Comment pouvait-elle se faire faucher par une voiture rouge sans s’en rendre compte ? Ce probable évènement était bien le genre de choses qui restaient gravés à l’esprit non ? La mort d’une personne ne s’oublie pas.

« - Je suis vraiment morte ? C’est insensée…je ne me souviens d’aucun accident…» répliqua t-elle d’une petite voix, pleine de frustration.

Elle ne voulait pas y croire puisqu’elle n’en avait pas le souvenir. Non, ce n’était pas possible puisqu’elle était déjà morte dans un certain sens. De plus, un choc aussi grand que celui d’une voiture percutant une personne aurait eut le don de faire sortir son âme de shinigami hors de son faux corps. Ainsi, seul son faux corps subirait les conséquences de cet accident. Cependant, la fausse peluche semblait sérieuse à ce propos…comme si qu’elle avait été témoin de cette tragédie. Toutefois, un petit détail avait échappé à la pauvre enfant ; cette chose l’avait traité de petite humaine alors que ce n’était pas le cas. S’il ignorait sa vraie nature, une partie de son étrange histoire perdait de sens. Son visage effrayait reprit petit à petit des couleurs au fur et à mesure qu’elle trouvait les différentes failles de cette mort insensée. Elle décida de rien ajouter de plus à propos de cette information incroyable. Peut être que ce n’était pas elle qui était dérangée mentalement mais plutôt lui. Il avait du la confondre avec une autre personne. Oui c’est cela… une confusion entre deux personnes se ressemblant fortement. Cela était déjà arrivé à notre héroïne de croire apercevoir un ami alors qu’en fait, il ne s’agissait que d’un parfait inconnu. Au début, elle se faisait prendre au piège en abordant la personne en question sans s’assurer de son identité mais plus elle mûrissait, plus elle devenait assez prudente. Néanmoins, sa naïveté n’avait jamais vraiment évolué depuis. Le fait qu’elle soit une adolescente l’entrait en plus de cela, dans de folles périodes de fille impulsive.

Ce n’était pas facile, vraiment… mais elle avait ses amis à ses côtés pour se faire soutenir en cas de problèmes et pour le moment, tout semblait être la vie rose. En effet, elle avait eu le capitaine qu’elle avait toujours rêvé d’avoir, son petit frère de cœur qui occupait une division entière, ses amis d’enfance qui avaient obtenu le même poste que elle… elle ne désirait rien de plus que cela. Et aujourd’hui, le destin avait décidé qu’elle rencontrerait une peluche… aurait-il un rôle si important dans sa vie, si ce n’est l’effrayer en lui racontant des sottises ? Il pouvait s’agir d’un rêve lié à son subconscient, sans doute… Mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. La demoiselle ne put s’empêcher de lâcher un petit soupire de désespoir. Cette rencontre lui avait fait oublié son objectif principal ; cet endroit abandonné qu’elle devait fouiller avec sérieux. Décidément, elle n’était pas aussi polyvalente et attentive que d’habitude. Si elle continuait à concentrer son attention uniquement pour des choses bien peu utiles à sa tâche, elle ne parviendrait guère à réussir. Le silence revint durant quelques secondes avant d’être de nouveau brisé par la petite chose douce comme un agneau. Quel étonnant personnage ; il venait enfin de trouver la véritable nature de la shinigami. Ce n’était pas bon… elle avait relâché une trop grande quantité de reiatsu sans s’en rendre compte et si elle continuait ainsi, d’éventuels ennemis pourraient connaître son existence ainsi que sa position. En se concentrant un peu, elle parvint à stopper ses émissions d’énergie spirituelle trop importantes. Puis, elle tendit la peluche devant elle afin de bien l’observer. Un… strip tease ? Les joues de la gamine rougirent et à cet instant-là, elle fut vraiment très gênée. Elle n’aimait pas ce genre de conversations et tout ce qui touchait à la perversité. Beaucoup de gens connaissaient son caractère de jeune fille encore trop pure et pas assez palpable pour s’en faire une copine perverse. Momo ne souhaitait pas le moins du monde d’être témoin d’une scène absolument aussi provoquante qu’un strip tease. Cela aurait pu enchanter les autres lieutenants du Seireitei (Matsumoto et compagnie), mais certainement pas elle. Ce mot qui ne faisait point parti de son vocabulaire l’avait si troublé qu’elle laissa tomber son interlocuteur au sol mais ce dernier sembla ne pas s’être fait mal. Toujours aussi rouge qu’une tomate, elle répondit d’une voix hésitante :

« - Je… non merci, je ne suis pas adepte de ces choses-là. Je te relâche… et désolée, encore. Euh.. sinon, n’aurais-tu pas aperçu d’autres shinigamis comme moi, il y a quelques jours ? Je suis à leur recherche. »