La nuit était tombée sur le Sereitei et la plupart des shinigamis dormaient, paisiblement ou non, se reposant pour le lendemain qui pouvait être fort agité au vu des récents évènements. Si la plupart des shinigamis dormaient, il en restait une poignée qui eux, ne pouvaient se le permettre ou qui ne le voulaient pas. Les fêtards, les retardataires ou les patrouilleurs étaient les derniers à se coucher que ce soit à cause d'une fête, de dossier ou rapport trainant ou bien même, dut à leur tour de garde. Il en restait une minorité qui eux ne faisaient absolument rien si ce n'était que veiller. Veiller en pensant à d'innombrables choses, d'autres à veiller pour le plaisir, jouant entre amis ... Il y avait tellement de possibilité que les énumérer devait prendre bien des heures. Le récent vice-capitaine de la première division était l'un de ceux qui aimaient veiller, pensant pendant des heures, sachant bien que se coucher ne servirait à rien si ce n'était qu'avoir un mal de tête ou perdre son temps. Oubliant le rendez-vous qu'il avait avec son lit, il s'était contenté d'aller sur l'un des nombreux toits du Sereitei, s'asseyant sur le rebord et observant ce qu'il pouvait voir, son visage non pas inexpressif mais presque, ne trahissant rien si ce n'était son plongeon dans ses pensées.

Récemment devenu vice-capitaine de la première division, le shinigami, ancien troisième siège de la cinquième division, se demandait encore ce qui l'attendait. Il savait déjà que chaque division avait un ordre d'intérêt plus particulier, comme par exemple la quatrième chargée des soins ou comme la treizième responsable des patrouilles dans le monde des humains. Plus encore, les responsabilités entre fukutaisho et San Seki étaient totalement différentes, plus importantes encore, Yazu sentait bien qu'à un moment ou à un autre, il ressentirait ce travail supplémentaire. Enfin, cela ne le déplaisait pas, prendre du grade, ce n'était pas vraiment son but recherché mais si personne ne désirait ce poste, il n'y avait pas vraiment de problème, non ? Enfin, il devait également avoué que l'idée d'être le second du capitaine commandant était quelque chose d'extrêmement honorable et effroyable à la fois. Devant probablement montrer l'exemple à la plupart des lieutenants ou même shinigami, il avait alors un peu plus de facilité à imaginer la charge d'être capitaine et plus si on parlait de la première division. De quoi se dire qu'il était encore bien trop tôt pour penser à cela, même si le compteur de nos années dépassaient la plupart des autres de loin pour ne pas dire de très loin.

Se perdant pendant quelques heures dans ces quelques pensées, il sortit finalement de celles-ci, se disant qu'il était probablement temps de se dégourdir un peu les jambes et de faire un tour, histoire de se changer les idées puisque la fatigue ne semblait pas pointer le bout de son nez. Prenant alors les innombrables chemins que formaient chaque quartier des divisons, Yazu se dirigeait nonchalamment et sans même y penser vers le parc qu'il avait découvert récemment. Ce n'était pas un immense parc, connu de tous les shinigamis et vu comme un petit coin de paradis dans ce "paradis" mais juste un endroit plus verdoyant que le reste de l'endroit qui permettait de se déteindre un peu loin de ces carrelages, de ces murs et de ces tuiles qui formaient le Sereitei. Ses pas le menant vers la fontaine du lieu, il ne tarda pas à ressentir une présence. Un collègue semblait-il, collègue et comparse qui, lui, ou elle, aussi ne semblait d'humeur à aller rendre visite à Morphée. Remarqué par un craquement sous son pied, il ne put faire demi-tour ou passer son chemin, interpellé par cette personne qui, au son de sa voix, semblait être une jeune femme enfin, en terme de shinigami. Son ton légèrement colérique et sa main posé sur son zanpakutoh annonçait très bien à Yazu que cette rencontre ne partait pas d'une joie de voir quelqu'un.

Levant alors les mais, écartant ainsi toute trace de mouvement suspect, il se rapprocha, avançant lentement sous le regard de cette shinigami. Ne tardant pas à la détailler, il dut s'arrêter sur un fait quelque peu original bien que non unique. Adoptant un visage qui se voulait rassurant mais surtout innocent, il laissa un sourire de plus s'afficher sur son visage. Un fin et léger sourire cherchant à montrer qu'il n'avait aucune intention hostile. Après tout, n'était-il pas plus fréquent de voir un agresseur sans le moindre sourire ? Enfin, ça c'était une autre histoire. Attendant encore un peu, s'approchant d'avantage pour être bien à la vue de son interlocutrice, le vice-capitaine prit enfin la parole :

Akabara Yazu, je ne suis pas ici pour vous importuner, je pensais même continuer ma route.

S'arrêtant mais baissant finalement les mains se disant alors que cela était plus ridicule qu'autre chose, il observa la jeune femme et eut comme un flash lorsque la lumière de la lune vint éclairer le visage de son interlocutrice. Flash ou vision, il n'en sut trop rien mais pendant un bref instant, il sembla reconnaitre un visage familier. Son visage laissant cette surprise apparaitre par un air ... décontenancé, il ne put retenir le nom de cette personne qu'il venait de voir durant ces quelques secondes, nom qui pouvait ne rien dire ou au contraire, tout dire signifiant alors la fin de ces siècles de recherches.

Stella ?

Un bien maigre mot mais qui serait compris et prendrait tout son sens si c'était bien elle. Autrement et bien ce ne serait qu'un nom étrange sorti d'un shinigami qui commençait à s'endormir, rêvant alors à moitié. Et entre temps, Yazu pourrait toujours inventer une histoire pour expliquer qu'il ait prononcé ce nom, enfin, cela devenait compliqué et la vérité, même aussi stupide semblait plus facile à raconter, enfin, il n'en était pas encore là ...

Planté devant cette shinigami qui semblait méfiante du nouvel arrivant, le vice-capitaine venait de prononcer le nom de la femme qu'il avait aimé et recherché pendant tant d'années. Sa vision pouvait lui faire défaut tout comme l'obscurité pouvait le tromper, pourtant, lorsque son regard s'était posé sur le visage de cette femme, il avait cru voir Stella. Il n'avait pu s'empêcher de prononcer ce mot croyant l'avoir retrouvé. Il avait ressenti, à ce moment, un sentiment de joie qu'il n'avait pas ressenti depuis maintenant des années, il était seulement dommage qu'il ne dure pas plus longtemps. En effet, la jeune shinigami s'était avancé, un sourire aux lèvres, probablement amusé de par l'erreur de son collègue qui l'avait pris pour quelqu'un d'autre. Lui répondant qu'il se trompait, donnant alors son nom pour mettre les choses au point, Yazu ne put retenir une certaine douleur au cœur. Lui qui pensait avoir retrouver Stella, cela lui faisait un peu mal de s'être trompé. Sans oublier le fait qu'une shinigami pouvait lui ressembler à ce point.

Sa présentation faite, Hanako, car ainsi s'appelait-elle, retourna vers le bord de la fontaine pour s'y asseoir de nouveau avant de lui faire signe de la rejoindre pour finalement reprendre la parole, le regard vers les étoiles. Apparemment, elle était là par manque de sommeil, enfin, par l'insomnie qui l'occupait bref, par cette absence de sommeil, enfin, c'est ce qu'il pensait vu ses propos. Se rapprochant lentement, non pas par prudence mais par naturel, il vint finalement s'asseoir sur le rebord de la fontaine, sentant la fraicheur de l'eau non loin de lui, se disant qu'un shinigami tombant là dedans devrait se laisser sécher pendant une bonne heure, si ce n'est le double. Sentant son regard amusé sur lui, il regarda sa collègue mais garda le silence, se disant qu'elle aurait probablement encore beaucoup à dire, enfin, là encore, ce n'était qu'une interprétation.

Enfin, il ne s'était pas trompé et une fois fois encore, la voix mélodieuse de cette shinigami s'éleva, disant alors que jusqu'à présent personne ne l'avait dérangé en cet endroit, demandant alors ce qu'il faisait ici. Laissant, à son tour, un sourire occuper ses lèvres, le vice-capitaine de la première division se laissa du temps pour répondre, laissant son esprit dériver et parfaire une réponse. Enfin, sa réponse il l'avait déjà, depuis un moment même, après tout, cela n'était pas bien compliqué, il s'était retrouvé à cette fontaine par hasard, décidé à se balader en cette nuit paisible pour passer un peu le temps et vérifier si tout allait bien. Qu'y avait-il de mal à cela ou même d'exceptionnel ? Rien, absolument rien. Il n'était pas suspect, ni même bizarre qu'une rencontre se base sur le hasard, n'est-ce pas ? Finissant donc par se décider à répondre, il prit une voix calme bien qu'amusée :

Et bien, rien à vrai dire. Je me baladais seulement, le hasard à fait que mes pas me guident jusqu'ici.

Ni plus ni moins, en était-ce étonnant, suspect ou même si parfait qu'on aurait pu se dire que le hasard fait bien les choses ? Peut-être, peut-être pas, il était encore trop tôt pour le dire. Pour l'heure, Yazu repensait à ce qu'il avait dit mais surtout au fait qu'il l'avait confondu. Cela pouvait arriver, il était néanmoins normal de s'excuser ou au moins de s'excuser, non ? Peut-être pas pour le commun des mortels ou des morts, mais pour Yazu, c'était probablement la moindre des choses. Reprenant donc la parole, portant son regard sur l'eau de la fontaine, aussi calme et paisible que la nuit, il ne tarda donc pas à s'excuser :

Quoiqu'il en soit, je vous ai pris pour quelqu'un et je tiens à m'excuser, il n'est, en général, que peu flatteur d'être pris pour un autre. Mais je dois avouer que vous lui ressembler.

Il avait failli ajouter "étrangement" mais qui aurait-il eu d'étrange à cela ? La génétique avait ses raisons que l'Homme ignorait, deux personnes pouvaient donc se ressembler malgré le manque de lien de parenté. Enfin, c'était une tout autre histoire et pour l'heure, personne ne voulait s'endormir, alors autant laisser cette histoire pour plus tard.

S'excusant calmement pour l'avoir confondu avec une autre, il attendit simplement sa réponse ou sa réaction. Il pouvait être, certes, rare qu'une personne s'excuse pour s'être trompé de personne. Enfin, c'était l'avis général semblait-il. Pour Yazu, cela semblait simplement étrange sur le fait d'y revenir quelques minutes plus tard et non tout de suite. Enfin, s'il devait admettre l'étrangeté de ses propos, autrement et bien il trouverait ça logique et naturel de s'excuser. Enfin, qu'importe. Son interlocutrice semblait répondre et il était à présent temps de l'écouter.

Répondant dans un premier temps que le hasard n'existait pas, que seule la fatalité et le destin régissaient ce monde, elle semblait pensive, songeuse mais surtout, elle semblait faire allusion à quelque chose. Son regard porté vers les étoiles, ses lèvres décorées d'un fin sourire, le vice-capitaine de la première division ne tarda pas à comprendre de quoi elle parlait. Non, il n'y avait, à vrai dire, pas plus simple que cela, enfin, peut-être était-ce parce qu'il avait les informations nécessaires. Pour l'heure, Yazu avait établit une conjecture et il la pensait bien vraie. Son hypothèse était simple, Hanako parlait de ceci pour la seule et unique bonne raison qu'elle était noble. De cela s'en découlait de nombreuses idées. Notamment le fait qu'un noble n'avait le choix en ce qui concernait certains points, l'amour était le plus connu. Un noble ne se mariait pas par amour mais par intérêt. Enfin, c'était ainsi que Yazu avait vu les choses pendant les nombreuses siècles au sein du Sereitei. Si cette hypothèse se vérifiait, les propos d'Hanako étaient on ne peut plus clairs. Enfin, ceci expliquait pourquoi elle ne parlait de hasard. Bien sur, cela pouvait sembler bizarre que d'expliquer sa croyance en le destin juste en expliquant sa noblesse. Pourtant, pour le vice-capitaine cela tenait. Enfin, ce n'était qu'une réflexion personnelle. Peu importe si elle était vrai ou non.

Bien qu'il se demandait pourquoi parlait-elle de destin concernant leur rencontre, il passa à autre chose lorsqu'elle continua, répondant alors à ses excuses. Vraisemblablement, cela ne la dérangeait pas, pensant même que cette femme était importante. Elle ne se trompait pas. Vraiment pas. Stella était plus importante que le reste du monde aux yeux du shinigami. Qu'aurait-il fait ou ne pas fait pour elle ... Probablement tout, probablement rien, tout dépendant de ses envies. En tant qu'humain, il l'avait aimé de tout son cœur, de toute son âme. Malgré tout cela, il n'avait pu la protéger. Sa mort sur la conscience, il avait tout fait pour la retrouver dans l'après vie même si hélas, tout cela ne servait à rien. S'apprêtant à soupirer en repensant à sa vie d'humain et toutes ses années à rechercher sa tendre, il fut devancé par Hanako qui elle même soupira.

Les yeux portés sur l'eau de la fontaine, le regard presque vide, elle semblait pensive. Lorsqu'elle prononça quelques mots, le vice-capitaine de la première division, la regarda un peu étonné. Regrettait-elle d'être née en tant que noble ? Il semblerait qu'elle aurait au moins préféré une vie plus simple. Ne sachant qu'une partie de la vie d'un ou d'une noble, le shinigami ne prétendait pas pouvoir tout juger. Néanmoins, il était étonnant d'entendre cela. Gardant alors le silence pendant quelques secondes. Il prit la parole après quelques minutes, parlant d'une voix conciliante et réconfortante, enfin, c'est ainsi qu'il l'espérait.

Être noble ne semble pas être facile. Mais je peux te rassurer, ne pas l'être n'est pas plus facile.

Une vérité qui se devait d'être dite, enfin, selon Yazu. Après tout, même si les nobles avaient des avantages, ils avaient aussi des inconvénients, réciproquement pour les non nobles. les nobles et les autres n'avaient certes pas les mêmes problèmes et difficultés, mais ils en avaient tous autant. Souriant légèrement dans le cas où elle lèverait les yeux vers lui, il rajouta après un léger temps de silence, d'une voix légèrement amusée :

Tu sais, être noble à ses petits avantages, tout comme ne pas l'être.

Une vérité que tous oubliaient au moins une fois. Enfin, ce n'était pas un drame, mais pour l'heure, Yazu attendait la réponse d'Hanako car même s'il en avait peu dit, il avait toujours agit ainsi. Histoire d'attirer la curiosité de ses interlocuteurs. Une manière de faire qui avait déjà fait ses preuves.

Il avait voulu faire de ses propos une introduction à l'exposé d'une vie d'un habitant de la Soul Society, révélant alors que ce n'était pas toujours aussi facile qu'on le pensait et que même si une liberté semblait apparente, elle n'était plus grande que celle d'un noble. Néanmoins, cet exposé n'aurait pas lieu, en effet, l'interlocutrice du vice-capitaine venait de répondre d'une tout autre manière, se mettant alors à parler de tous les tracas qui l'occupait. Presque tous pour être précis mais c'était très certainement les plus importants. L'écoutant alors d'une oreille toujours aussi attentive, Yazu ne pouvait que remarquer à quel point cela semblait la préoccuper, plus encore, il ne pouvait que la comprendre. Il ne fallait pas être noble pour comprendre ce qu'on pouvait ressentir lorsque l'amour qui nous animait était artificiel, involontaire et choisi par un autre. Il ne fallait pas non plus être à sa place pour comprendre que la solitude pouvait être dure, si l'amour était, aux yeux du shinigami une chose essentielle bien que fuyante dans son cas, il savait que l'amitié était quelque chose de nécessaire. C'était bien auprès de ses amis qu'on pouvait se développer, grandir mais surtout, se découvrir. Seul, sans point de comparaison ni même de fuite, il n'était pas rare de se remettre en question encore et encore, broyant du noir qui n'avait pas lieu d'être.

Bien sur, le sujet était plus que long et même en y passant des heures, le vice-capitaine n'était pas sur d'en faire le tour ou bien de l'explorer comme il le fallait. Pour l'heure, il savait qu'il se devait d'être une oreille attentive et muette, laissant alors son interlocutrice parler de ce qu'elle avait sur le cœur, une chose qu'elle ne pouvait probablement pas faire souvent. Son visage, calme et impassible laissait néanmoins paraitre une once de compréhension. Il était rare que l'on se confie, même brièvement, à lui, aussi n'avait-il l'habitude, ni la moindre idée de que faire. Parler, la plus banale des idées mais que pouvait-on dire à une personne blessée ? À ce moment là, Yazu avait préféré garder le silence, sachant éperdument que c'était la meilleure chose à faire.

Plus il l'écoutait et plus ses pensées le tiraient inlassablement vers cette idée de noblesse. Pour en avoir côtoyer des centaines, peut-être plus encore, il savait à quel point les traditions et la visions des générations avaient changé. Il avait également côtoyé des personnes non nobles, vivant chaque jour comme il le pouvait. Sur tout ce qu'il avait vu, il ne pouvait faire de généralité, il ne pouvait dire quel était le meilleur. Si les propos d'Hanako étaient vrais et remplis de bons sens, une personne normale avait-elle seulement la chance de rencontrer un jour ce grand amour. On disait que l'amour ne se cherchait pas mais se cueillait, mais alors la noblesse n'était-elle pas la meilleure option ? Même si cet amour était artificiel et fait pour les arrangements entre familles, il arrivait des cas où les deux promis étaient faits l'un pour l'autre, vivant ensemble pour le restant de leur jours, aussi courts ou longs soient-ils. Plus les pensées se prolongeaient et plus l'esprit de Yazu mettait en valeur cette contradiction, ce paradoxe et même cette ironie. Mettant un terme à ses pensées, il ne pu répondre aux propos de son interlocutrice tout de suite, celle-ci passant alors à autre sujet, revenant sur cette erreur en début de rencontre, lorsqu'il l'avait pris pour un autre.

Ses yeux, qui jusque là ne l'avait pas quitté, le firent enfin. Détournant son regard, le vice-capitaine en fut surpris bien qu'il n'en montra rien. Il était vrai que cela était indiscret mais en cet instant, Yazu ne pouvait fuir à cette question. Pour s'être excuser de cette erreur, il pouvait bien lui répondre et lui ouvrir ne serait-ce qu'un peu de son cœur tout comme elle venait le faire. Gardant le silence pendant quelques secondes à peine qui lui semblèrent paraitre des heures, il prit la parole, son regard restant dans le lointain, observant un point quelconque qui n'avait aucune signification particulière, servant plus de point d'attache pour empêcher ce voile de tomber sur ses yeux, s'éloignant de la réalité pour se plonger dans un monde où son esprit était maitre.

Indiscrète, c'est le mot oui ...

Une réponse qui, accompagnée d'un sourire et d'une voix légèrement amusée, avait fait office de décoration ou plus de fond, rompant le silence le temps qu'il formule cette réponse. Car bien qu'il comptait lui répondre, il ne pouvait se résigner à tout lui dire, non pas qu'il ne lui faisait guère confiance, simplement qu'il ne le pouvait pas. Même la longueur de cette histoire pouvait être la parfaite excuse, c'était surtout cette blessure qui s'ouvrirait de nouveau. Une blessure qui avait, depuis longtemps, cicatrisé mais qui promettait de se ré-ouvrir à la moindre occasion, occupant alors l'esprit du shinigami pendant des jours si ce n'était des semaines. S'humidifiant un instant les lèvres, il prononça alors les quelques mots qui suivirent, se donnant une voix qui laissait transparaitre cette mélancolie qui l'occupait ainsi que l'amour qu'il avait connu en cet instant.

Elle était celle que j'ai aimé de mon vivant. Je la recherche depuis le moment où j'ai rejoint la Soul Society. Sans succès, tu t'en doutes.

Souriant à la prononciation de sa dernière phrase, il avait, à ce moment là, cette lueur dans les yeux montrant à tous ceux qui le voyaient à quel point ce passé le hantait. Restant silencieux un bref instant, il se releva finalement, reprenant une courte inspiration, il regarda un instant de plus Hanako avant d'ajouter d'une voix sérieuse malgré le sourire décorant ses lèvres.

Tu lui ressembles sous certains traits. Aussi belle ...

Était-ce le mot de trop ? Probablement, mais en cet instant, il n'avait pu retenir ces deux misérables mots, ses pensées ayant submergées sa raison ...