Pour une des premières fois depuis de nombreuses années,  Sieur Kaoremas ne s'était pas réveillé dans un état déplorable, et encore moins en compagnie de quelqu'un qu'il ne connaissait pas, gentiment appelé PQR pour les intimes. Depuis sa rencontre avec Terumi, le vizard avait enfin pus concrétisé son idée de contrôle de Karakura, il possédait un allié doué dans le trafic en tout genre, tout aussi bien pour la dope que les armes, voir même le trafic de corps humains. Un mec comme lui c'était une perle rare, fallait surtout pas la perdre, a eux deux, ils pourraient faire des miracles dans cette ville de bouzeux. Même l'autre la Tsukane, pourrait avoir son utilité, si jamais elle arrêtait d'être le petit chien de la onzième division. Heureusement pour l'ancien capitaine, la dernière rencontre n'avait pas fini en bain de sang, enfin pas trop. L'endroit ou le guerrier masqué était enfin digne de sa prestance, un loft en plein milieu du centre ville, d'une superficie de 180 mètre carré, et en duplex s'il vous plait. rajouter à cela un dressing complet de costards en tout genre, en passant de l'italien pur et dur, à celui des années 30 qui plus d'un mafieux de cette époque aurait voulu porter.

Ce fut d'ailleurs ce dernier qui fut sélectionné par Kao' pour sa sortie au grand jour. De fine bandes grises parcouraient ce costard digne d'un musée sur l'art, et qui donnait une image classe de soi même, et rien de mieux pour draguer les femmes aussi.  C'est un des points importants pour le Sieur ancien dieu de la mort, qui vouait un culte sans fin aux délicates courbes des jolies femmes, pour lesquelles il craquait facilement. Après avoir fini de s'habiller, il compléta son costume, par ces célèbres RayBan Wayfarer, dont la date de création était ancienne, mais donnait un coté mystérieux, tout aussi bien que beau gosse. A peine posé, il fut demi tour sur lui, sur un pied, comme l'aurait fait un danseur de rock'n roll des années 50, plus qu'un petit geste, et il aurait pu claquer des doigts pour finir ce mouvement grandiose. La chaleur avait l'air d'être accablante dehors, mais l'avantage d'être en Gigai, c'est que l'on ne ressentait que rarement la désagréments que pouvait ressentir un corps humains classique.

D'une démarche classe et éloquente, le vizard déambulait dans les rues à la recherche d'une activité à faire. Dans sa tête on aurait pu entendre un orchestre de swing qui aurait rythmé ses pas d'une musique endiablée, mêlant à la fois des cuivres, une contrebasse et un chanteur à la rauque, qui donnait tout son charme à ce genre de musique datant de la Prohibition. D'ailleurs Kaoremas était tellement dans son trip, qu'il entama des pas de danses dans les rues de Karakura, attirant tout les regards vers lui. Vous savez ce film de Tarantino, ou John Travolta danse d'une façon tellement classe, qu'il avait gagné le prix du Jack Rabbit Slim avec Mia Wallace. Bah la, le Sieur faisait exactement la même chose, et entrainait dans sa course folle bon nombre de jolies demoiselles. Peut être était il entrain de faire un genre de comédie musicale, qui aurait été un succès mondial, vu l'acteur principal qui se déhanchait parfaitement. Et comme on aurait pus d'y attendre, les hauts parleurs dans les rues de Karakura, diffusait pile la même musique que le vizard avait en tête.

Une troupe de personnes dansaient en même temps que lui, donnant un ballet de danse swing qui était un véritable plaisir pour les yeux. Tout ceci dura quelques minutes, jusqu'à que Kaoremas se retrouve dans les quartiers résidentiels de cette ville, et ne finisse sa danse, par un tour sur lui même, qui le fit assoir directement sur la terasse d'un bar, qui bien sur était juste l'endroit ou la chorégraphie avait finie. La troupe partit aussitôt en de multiples directions, comme si un film était mis au rebut, suite à une mauvaise gestion du budget. En attendant que le serveur arrive, le guerrier claqua des doigts en rythme avec la musique qu'il avait en tête, toujours avec ses lunettes sur le nez. Après un petit temps d'attente, l'homme de salle arriva et demandât calmement.

' Bonjour monsieur, qu'est ce que je vous sert ? '

' Vodka Martini, avec un zeste de citron. '

' Au shaker ou à la cuillère ? '

' Qu'est ce que j'en ai à pêter ? '

Réponse fort cinglante, mais de quoi il s'occupait ce serveur, qu'il touche à son cul et il aurait des verrues. On lui demande quelque chose, et il le sert, point-barre. Et qu'il parte rapidement le servir, ou sinon ce bar se transformât en tas de cendres fumantes. Sortant un cubain de sa poche, le vizard l'alluma tranquillement, ne faisant même pas attention à l'interdiction de fumer dans cet endroit. La saveur d'un cigare interdit de fumer, était toujours meilleure. Quand l'autre arriva pour le payer, Kaoremas se contenta d'écraser une partie de son cigare sur sa main, en guise de monnaie. Le serveur eut un cri de douleur, ce qui amusa beaucoup le vizard, qui but son cocktail tranquillement, en sentant le soleil sur cette peau artificielle. Il ne fit même pas attention aux gens qui gravitaient autour de lui ...

Mais quel ennui... Le sourire figé en un air mystérieux et sombre, Yoake fixait l’homme devant elle. A demi avachi dans son fauteuil bien rembourré, il lui renvoyait son regard l’air visiblement sûr de lui, un épais cigare fumant dans la main. Sa chemise largement ouverte sur un torse velu et au moins aussi rembourré que son fauteuil laissait apercevoir une épaisse chaine soutenant un pendentif certainement de grande valeur trônant au milieu de sa pilosité. Enfermée dans un bureau aux lourds meubles et à la décoration d’un goût aussi douteux que le propriétaire, Yoake n’avait pas d’autre choix que d’écouter le mafieux expliquer son affaire en parlant fort et à renfort de grands gestes. Comme d’habitude quand elle traitait en affaire, elle avait exigé d’être seule avec l’homme et ce dernier s’était vu forcé d’obéir, tout gros bonnet de la mafia – et du soutien-gorge – qu’il soit. L’ennui de la jeune femme ne venait pas tant de l’environnement, de l’air étouffant ou des manières du gros bonhomme, mais surtout sur le fait que cette affaire lui apparaissait des plus ennuyantes. Oh, le mafieux payait bien, et même s’il était grossier et fade, elle n’avait pas à le supporter longtemps mais... il avait la fâcheuse tendance à s’énerver pour un oui ou pour un non et cherchait donc à éliminer les trois quart de la ville. Heureusement, il ne faisait appel à ses services que pour les cas vraiment importants, là où tous les autres avaient échoué... les talents de la demoiselle n’étaient pas donnés après tout.

L’inconvénient, c’était qu’après quatre cents ans d’assassinat, d’espionnage, de guerre, de commerce en tout genre et autre, elle avait du mal à trouver un défi à la hauteur de ses compétences. Même son ModSoul, pourtant moins douée qu’elle, commençait sérieusement à s’ennuyer. Ce monde manquait d’une bonne guerre bien meurtrière, celles qui se passaient en ce moment étaient bien trop psychologiques – avoir une arme, ne s’en servir qu’en cas d’urgence, tirer le moins possible – et cela commençait à devenir lassant. Alors que l’homme continuait sa tirade, elle songea avec nostalgie aux batailles des plus violentes du treizième siècle, à celles plus meurtrières encore des guerres mondiales et... et l’homme venait de terminer son monologue et attendait sa réponse. Après de courtes négociations – ils avaient déjà travaillé plusieurs fois « ensemble » – Yoake fut libérée de cet espace enfumé et fut sagement raccompagnée jusqu’à la porte, des documents sous le bras. Chassant pour un temps sa lassitude, elle enfila son casque et repartit en moto chez elle pour étudier ce dossier de plus près. Plus tôt elle s’y mettait, plus tôt elle serait débarrassée de ce qui était devenu une corvée. Hmm, pourquoi ne pas retourner dans les services secrets américains ou même russes... ? Il faudrait qu’elle réfléchisse à cela.

Un peu plus tard, Yoake faisait quelques recherches sur sa nouvelle cible, ce « Kaoremas Ethohaseth ». Ce nom lui disait vaguement quelque chose, et quelques coups de fil et recherches plus ou moins légales sur la toile, l’assassin en apprit un peu plus sur son homme. Après une rapide discussion avec l’âme artificielle, il s’avéra qu’effectivement, elle en avait déjà entendu parler de lui et l’avait même vu une ou deux fois de loin alors qu’elle fréquentait le milieu de la drogue et autres joyeusetés du même type. C’était certainement l’occasion d’en apprendre un peu plus sur lui... Jetant un coup d’œil à l’heure, elle se dit qu’elle avait visiblement le temps de faire une petite enquête sur le terrain, et suivant son emploi du temps, la « mission » devrait être réglée dans la semaine si tout se passait bien. Délai largement acceptable, et si l’autre ventru venait lui chercher des crosses, pour lui elle mettrait moins d’une journée à s’occuper de son cas. L’avantage des assassins était qu’on osait rarement leur chercher des ennuis. Elle brûla rapidement les documents les plus compromettants, mis en lieu sûr ceux qu’elle devait garder, effaça ses traces, nourrit le chat et alla se changer. Apparemment l’homme était branché sur tout ce qui portait une paire de sein, autant les mettre en valeur...

Une demi-heure plus tard, l’assassin était prêt au départ. Ses vêtements étaient faits pour être élégant mais simple et passe-partout. Après tout, s’il devait se croiser alors cette rencontre devrait être due au hasard et ses vêtements devaient donc être susceptibles d’être porté dans la vie de tous les jours. Habillée de noir mise à part une chemise blanche suffisamment ouverte pour être qualifiée de décolleté, Yoake décida de reprendre sa moto et remit sagement son casque avant de disparaitre à l’extérieur. Elle vadrouilla dans la ville, allant discuter avec quelques joyeux drilles qu’elle avait découvert avoir en commun, et en profita pour flâner un peu et prendre d’autres renseignements pour d’autres contrats en cours. Puis, la chance lui sourit et elle trouva un homme déclarant l’avoir vu il y avait peu de temps en ville, près des quartiers résidentiels. Impossible de le louper, vu l’attitude du gus et ses vêtements apparemment. Prenant congés un peu après, Yoake se dit que la journée n’était pas si mal au final et se guida aux rumeurs des passants parlant d’un « échappé de l’asile se croyant dans une comédie musicale » pour retrouver le gus assis à la terrasse d’un café alors que le pauvre serveur disparaissait en se tenant la main.

Curieuse tout de même d’en apprendre davantage sur ce drôle de gus, elle décida d’entrer en scène. Cependant, il avait l’air plutôt imperméable au monde l’entourant alors... comment attirer son attention. Prenant quelques secondes de réflexion, elle se remémora ce qu’elle avait appris sur l’homme... il avait fait récemment l’acquisition d’un loft et de tout un dressing au centre-ville, ce qui avait inquiété l’autre ventru et qui était la raison de sa présence ici alors... peut-être que si elle abimait un peu son précieux nouveau costume... cela lui suffirait à détourner son attention sur elle. Et puis, elle pourrait facilement juger de son tempérament suivant sa réaction. Ignorant son hollow ricaner dans ses moustaches, elle s’approcha d’un air naturel dans le bar, snobant totalement l’homme... passant malheureusement à côté d’un autre serveur portant une boisson quelconque à un autre client qui la percuta bien malencontreusement et déversa le contenu du récipient sur le costume de sa cible. Rho mais quel dommage, vraiment !

Serveur : « Oh, Monsieur, Mademoiselle excusez-moi, je suis vraiment désolée je... »
Yoake : « Non, c’est moi, j’aurai du faire attention, je... Oh votre costume ! Je suis vraiment, vraiment désolée Monsieur, c’est de ma faute... »
Serveur : « Je vais chercher quelque chose pour nettoyer, je reviens tout de suite ! »

Clac, Clac Clac. Sieur Kaoremas claquait encore des doigts avec la musique qu'il avait en tête, sans se soucier pour le moins du monde, si il y en a qui se foutait de sa gueule autour de lui. Il était bien la, entrain de siroter sa vodka-martini, fait avec un peu de rancœur de la part du serveur, mais bonne quand même, et surtout ce swing endiablé qui passait dans sa tête comme une bande magnétique qui aurait eu un problème de lecture. Il n'y a que peu de chose qui aurait pu le sortir de ce monde intérieur dans lequel il était plongé, même un lâcher de vachettes pour un jeu télévisé totalement débile, qui passerai à coté trois mètres de lui, ne le sortirai pas de sa torpeur. Caché derrière ses RayBan Wayfarer, le vizard ne remarqua même pas la plantureuse demoiselle qui passait à coté de lui, pourtant il l'aurait bien remarquée en temps normal, il ne laissait généralement pas souvent une telle beauté sans sa compagnie. Et c'est qu'il sentit une sensation chaude se répandre sur sa veste, puis ensuite sur ses jambes. D'abord rien pendant quelques secondes, puis ensuite un hurlement de fureur, qui aurait fait pâlir le grand Architecte du Changement lui même, non pas à cause de la chaleur, enfin si, mais aussi à cause de ce costard encore salopé. Kao se releva d'un seul, renversant la table, mais tenant son cocktail à la main, pour ne pas le gâcher. D'ailleurs cette table fini sur le serveur maladroit, ce qui le fit tombé à terre. Mais le pire allait arrivé juste à ce moment la.

' Mais bon dieu, comment on fait pour être aussi con ? Mec quand on est aussi manchot que toi, il devrait être dans un zoo avec ses congénères entrain de demander des sardines aux gens qui passent pour faire croire qu'il est intelligent. Putain mais t'es vraiment pas bien dans ta tête, c'est pas parce que tu est jaloux d'mon costard qu'il faut que tu le dégueulasses comme ça, j'crois que l'expression avoir la tête dans le cul sera parfaite pour toi, car cela va vraiment t'arriver, avec un bonus gravier et verre pillé, et la vaseline sera en bonus. '

C'est incroyable, les gens ne connaissaient pas le prix et le temps qu'il fallait attendre pour avoir une merveille telle que celle ci. Appuyant son pied sur le bord de la table, pour que celle ci s'enfonce bien profondément dans le ventre de ce serveur qui devrait avoir les parties génitales en salade, afin de lui faire comprendre qu'il ne devrait pas recommencer sa conneries. Peut être qu'un jour le guerrier masqué reviendra ici pour demander la taxe mafieuse, mais un truc de sur c'est que la note de nettoyage du costard, finirait sur le comptoir du bar, avec sans doute un supplément de plomb, voir même de flammes. Ce n'est qu'alors que Kaoremas ne sentit une présence à coté de ce trublion apeuré sur le sol, vous savez une de ses présences qui vous rend toutes choses, tant elles sont somptueuses. Lentement, le vizard tournât la tête pour faire face à la bien charmante demoiselle qui se trouvait la. La fureur au sein de lui même, se calma aussitôt, laissant place à son charisme naturel et à une sourire charmeur et éloquant. Enlevant doucement sa paire de Rayban, qu'il rangea dans la poche intérieur de sa veste, il ne peut s'empêcher de lui dire ceci.


' Désolé que vous ayez vu ceci, mais ce mec mériterait la pendaison pour un acte tel que ça. J'vous pris de l'ignorer, et pour me faire pardonner, je vous vais vous inviter dans un endroit ou au moins les serveurs ne renversent rien sur les gens. '

Bien sur, la fin de sa phrase était bien appuyé pour montrer le fait qu'il ne reviendrait plus ici, et surtout qu'il se barrait sans payer, mais bon ça à la rigueur cela était devenu une de ses habitudes maintenant. Non sans être discret, il regarda ses délicates courbes, délicieusement caché par des vêtements qui la mettait bien en valeur. Comment Kaoremas avait il fait pour ne jamais la voir avant, une telle créature se devait d'être chérie et adorée, et la mettre loin de ces connards qui parsemait les rues de cette ville. D'une main légère et gracieuse, l'ancien dieu de la mort, prit celle de la jeune femme dans la sienne, avant de la porter devant sa bouche, et de déposer un baise-main, digne d'un film romantico-dramatique, qu'un réalisateur sans le sous aurai réalisé, dans l'espoir de récupérer un oscar, ou un autre trucs de ce genre.

' Kaoremas, pour vous servir douce fleur. A qui ai je admirablement affaire ? '

Voix mielleuse et charme naturel, était deux des armes du vizard, sans compter sur le fait que son costard rajoutait beaucoup à son charisme. Par contre ce qui arriva ensuite n'était pas vraiment prévu dans sa tête. Faut dire qu'ils étaient deux voir quatre à habité l'esprit de ce corps, et c'est pas vraiment le plus intelligent des quatre qui vint prendre la parole.

Elle est la, la poulette ! Elle est plus cachée, elle est plus dans ta poche !

Yoake était curieuse de nature c’était vrai. Cette nature l’avait souvent emmené dans pas mal d’ennui par le passé et l’avait mené à découvrir des choses plus ou moins insolites, voire amusantes. Aussi chaque personne, chaque nouvel objet ou lieu devenait le temps d’un court instant le centre d’intérêt de la demoiselle qui, malheureusement, en faisait rapidement le tour. Alors, conformément à cette habitude, l’assassin était naturellement intrigué par sa nouvelle cible... et elle ne fut pas déçue. D’abord, un petit blanc de quelques secondes pendant lequel le temps sembla se suspendre, qui accentua davantage le puissant hurlement de fureur de l’homme qui venait de passer en mode berserk. Ce n’était pas un hurlement de douleur non, elle savait en reconnaitre les inflexions mais de la rage pure et dure qui le fit se lever d’un bond, emportant son cocktail avec lui et renversant la pauvre table sur le tout aussi pauvre serveur. Aïe. Penchant légèrement la tête sur le côté, Yoake se demanda si elle n’avait un peu exagéré pour le coup... Elle nota mentalement l’adjectif « susceptible » sur la nature de l’homme et alors qu’elle se rendait compte que non, l’homme n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

Chaos : « Mais bon dieu, comment on fait pour être aussi con ? Mec quand on est aussi manchot que toi, on devrait être dans un zoo avec ses congénères en train de demander des sardines aux gens qui passent pour faire croire qu'on est intelligent. Putain mais t'es vraiment pas bien dans ta tête, c'est pas parce que tu es jaloux d'mon costard qu'il faut que tu le dégueulasse comme ça, j'crois que l'expression avoir la tête dans le cul sera parfaite pour toi, car cela va vraiment t'arriver, avec un bonus gravier et verre pillé, et la vaseline sera en bonus. »

Charmant programme. Non, vraiment. Il fallait avouer que Yoake était surprise, elle ne s’attendait pas à ce que cet homme, aussi original soit-il, ait un vocabulaire aussi varié. Et le pire dans tout cela était qu’elle allait certainement devoir subir les foudres de l’homme pour être dans le coup, d’autant plus qu’elle en était secrètement la cause... Mais ça, il était inutile de lui dire, n’est-ce pas ? Peut-être s’était-elle trompée d’approche le concernant, même si sa réaction des plus excessives lui apprenait beaucoup de chose sur l’individu elle aurait de loin préféré discuter avec lui pour en apprendre un peu plus. Maintenant, ça allait chauffer pour son grade et, si elle n’avait pas peur de lui, les engueulades l’ennuyaient plus qu’autre chose. Elle réfléchit très vite à un moyen de sortir de là pendant que le mafieux vengeait son costume à coup de pompe dans la table quand le problème se résolut tout seul. Chaos tourna la tête vers la vizarde – elle devinait que ses yeux lançaient des éclairs derrière ses lunettes de soleil – et son expression changea du tout au tout. Un sourire charmeur et envoutant étira ses fines lèvres alors que sa colère semblait s’être évanouie dans la nature. D’un geste sûr et fluide, il ôta ses RayBan pour les glisser dans la poche intérieure de sa veste et c’est d’un ton tout à fait délicieux et onctueux qu’il s’adressa à elle.

Chaos : « Désolé que vous ayez vu ceci, mais ce mec mériterait la pendaison pour un acte tel que ça. J'vous pris de l'ignorer, et pour me faire pardonner, je vais vous inviter dans un endroit où au moins les serveurs ne renversent rien sur les gens. »

Ah mais pas de problème Monsieur, c’est pas vrai c’est pas moi qui suis responsable pour votre costume c’est cet imbécile de serveur là. Bien qu’amusée par la situation, Yoake n’en laissa rien paraitre, après tout elle n’allait pas se promener avec un panneau « Je suis un assassin ! » et griller sa couverture non, il fallait agir comme une personne normale. Aussi, elle avait adopté un masque de surprise, peut-être légèrement choquée et s’était figée devant tant de virulence. Après sa tirade, la demoiselle se calma un peu et se décontracta un peu, lui offrant un petit sourire un peu plus relâché. Elle sentit son regard couler sur son corps et se dit qu’il n’avait pas manqué à sa réputation de dragueur. La surprise revint quand il se saisit de sa main avec une certaine grâce pour la porter à ses lèvres en un geste un peu désuet mais connu comme une icône du romantisme. Comment ne pas être charmée ?

Chaos : « Kaoremas, pour vous servir douce fleur. A qui ai-je admirablement affaire ? »

Elle le savait déjà m’enfin, il fallait bien faire les présentations ! Maintenant il fallait réussir à ne pas se trahir et ne pas laisser échapper une information qu’elle n’était pas censée savoir... Exercice qui pouvait se montrer difficile mais Yoake en avait l’habitude alors cela ne devrait pas causer trop de problème. Esquissant un sourire charmé et timidement charmeur, elle plongea son regard dans celui de son interlocuteur et lui répondit d’une voix aussi douce que du velours :

Yoake : « Yoake. Je suis... charmée de faire votre connaissance Monsieur Kaoremas... » Elle marqua une légère pause et détourna légèrement les yeux en rosissant joliment. « Ne vous en faites pas pour tout à l’heure, c’est déjà oublié... Ce n’est rien, vraiment... Attendez, laissez-moi faire, je vais arranger ça. »

Bon, ça c’était fait. Feignant légèrement la gêne, elle ôta avec douceur sa main de celle de Chaos et attrapa le torchon tout propre qu’un serveur apportait. Evitant de regarder l’homme en face heureusement plus grand qu’elle, elle s’approcha de lui et entreprit d’éponger doucement le costume du vizard sans rien aggraver et laissant au passage une vue imprenable sur son léger décolleté. La demoiselle cependant, ne sembla pas s’en rendre compte et continua de nettoyer doucement sa veste, humant au passage son odeur avant de se reculer, l’air un peu gênée.

Yoake : « C’est du thé je crois, cela ne devrait pas laisser de trace... Un petit tour au pressing et il devrait être comme neuf. »

Bon autant dire que cette journée avait très mal commencée. Enfin si, la comédie musicale était un trop énorme qui se devait d'être refait au plus vite, mais le serveur qui venait de dégueulasser ce costume qui avait couté dans les $18000 au vizard, avait vraiment gâché tout ceci. Comment on pouvait oser salir un truc aussi classe, un costume qui mettait autant en valeur le charisme d'un homme, et surtout celui de Kaoremas, qui débordait de chaque coté de lui, comme un vase qu'on aurait trop rempli. Ce qui avait par contre beaucoup remonté le niveau de cette journée, fut la beauté qui se trouvait maintenant devant l'ancien dieu de la mort. Il n'avait rarement vu quelqu'un d'aussi magnifique, d'aspect extérieur, elle correspondait parfaitement à son style. Des cheveux noirs soyeux, un visage d'ange, et surtout des yeux d'un bleu glace, qui ne laissait pas le vizard de glace. Les yeux était pour lui une part importante de quelqu'un, on pouvait deviner son âme et ses actions par l'intermédiaire de ceux ci. Peut être était ce elle, qui avait renverser ce thé sur lui, mais la beauté de ses yeux lui fit oublier ses actes directement, on pouvait tout pardonner à une personne aussi belle que celle ci.



 « Yoake. Je suis... charmée de faire votre connaissance Monsieur Kaoremas... »


« Ne vous en faites pas pour tout à l’heure, c’est déjà oublié... Ce n’est rien, vraiment... Attendez, laissez-moi faire, je vais arranger ça. »

Ainsi c'est comme cela qu'elle s'appelait. Fort charmant dis donc, le vizard tachât de noter ce prénom dans un coin de sa tête, afin de s'en rappeler plus longuement que certaines de ses conquêtes. Son sourire charmeur rappelait tant de chose au sein de Kaoremas, surtout à cette shinigami de la quatrième division qu'il avait connu. Comment s'appelait elle déjà ? Ah oui Haruko, une vraie fleur, dommage qu'elle faisait partie de cette division qui ne savait pas se battre. Enfin bref, revenons à nos moutons, enfin plutôt à nos hollows. Oh bah tiens v'la qu'elle venait de retirer sa main de la sienne, bah pourquoi faire ? Ah tiens elle prenait un torchon qu'un serveur avait, et pis Ho, bah v'la qu'elle venait essuyer la tâche précédemment citer, d'une manière fort douce et appréciable. Heureusement que le vizard savait se tenir, si il lui aurait fait un gamin sur place et devant tout le monde, sans aucun soucis. Oh mais quelle jolie vue qu'elle offrait aussi. Son décolleté n'avait d'égal que sa beauté. Non vraiment cette Yoake plaisait vraiment à Kaoremas, et ceci de plus en plus. Essayant de cacher tant bien que mal ses yeux qui se baissait sur cette poitrine, le guerrier masqué essayât de ne pas trop s'attarder dessus.

« C’est du thé je crois, cela ne devrait pas laisser de trace... Un petit tour au pressing et il devrait être comme neuf. »

' Hum, je crois que oui, merci pour ceci, il ne fallait pas. Puis je t'inviter à venir chez moi pour te remercier ? '

Il était rare que Kaoremas invite quelqu'un chez lui, mais une aussi jolie demoiselle ne devait pas rester avec autant de rustres sans une bonne protection. Et qui pouvait mieux la protéger qu'un ancien dieu de la mort, avec de surcroit une bestiole en lui qui décuplait encore son pouvoir destructeur. D'un sourire charmeur, et caressant sa joue du revers de sa main, il tenta de la calmer, alors qu'elle semblait un peu gênée de la situation actuelle. En même il y avait de quoi, beaucoup de femmes se sentait étrangement attirées par Kaoremas, sans soute par sa prestance et son assurance. Mais avec Yoake cela semblait différent, quelque chose les rapprochait sans trop savoir ce que c'était. Peut être avait ils des parents proches, ou bien de la famille éloignée qui se connaissaient. Bref, le vizard comme à son habitude, passa son bras autour de la taille de cette jolie jeune femme, pour l'emmener chez lui, afin qu'il puisse discuter plus tranquillement.


' Si tu veux bien, j'habite à quelques pâtés de maisons d'ici. '

L'assurance, c'était vraiment la clé de la réussite. La voix du guerrier masqué, était posée, propre et directe, sans pour autant paraitre supérieur, il fallait mettre les gens sur un même pied d'égalité, surtout en présence de charmantes demoiselles. Sa démarche même était semblable à son assurance, ses pas étaient marqués d'un rythme régulier, et suivait un ordre précis, comme si une danse l'animait dans sa tête. Qui sait peut être, que cette Yoake pourrait être un élément intéressant si jamais elle parlait un peu plus d'elle. D'une voix maintenant charmeuse, il lui posa cette simple question.


' Que fait une si jolie muse dans cette ville, qui ne mérite pas votre beauté. '

Yoake retint difficilement un sourire en sentant le regard du mafieux s’attarder sur sa poitrine... Bah, quoi de plus normal en même temps, elle la mettait sous son nez exprès. En fait, elle l’aurait certainement un peu mal pris s’il l’avait ignoré royalement, au vue de sa réputation de tombeur... Au fond de son esprit, la vizarde pouvait entendre son hollow débattre sur les charmes et les qualités de l’homme et naturellement elle ne pouvait pas s’empêcher de l’écouter d’une oreille distraite, glissant çà-et-là un petit commentaire mais globalement, Tsukiyo avait du goût on pouvait lui faire confiance à ce niveau... Sauf peut-être l’autre Arrancar là, comment il s’appelait ? Mais si le petit... Bon, elle était jeune et pleine de fougue mais quand même, il y avait des limites. Laissant traîner ses mains un peu plus longtemps que nécessaire sur les épaules de l’homme qu’elle devinait musclées sous le tissu – peut-être même un peu trop pour un simple malfrat – elle entendit la voix de l’homme s’élever.

Chaos : « Hum, je crois que oui, merci pour ceci, il ne fallait pas. Puis-je t'inviter à venir chez moi pour te remercier ? »

A cela, l’homme leva sa main pour venir lui caresser d’un geste doux et tendre la joue du revers, déclenchant un léger trouble dans le regard de la jeune femme. Comme s’apaisant doucement à son contact, la demoiselle leva les yeux vers Chaos et sembla légèrement séduite par son sourire charmeur. Et... QUOI ? Même pas un baiser sur la joue de remerciement pour son costume rien ? Non mais c’était quoi ce faux dragueur ? Tsukiyo fit la moue en soupirant qu’il était bien parti pourtant, et Yoake regretta intérieurement ce petit manque même si elle n’en montra rien. Elle se devait d’être professionnelle jusqu’au bout et continuait de jouer les filles charmées... même si au fond, l’homme lui plaisait bien malgré son petit écart. Dommage qu’elle doive l’éliminer... enfin, elle pouvait profiter de sa présence un peu avant de lui enfoncer un couteau entre les reins. Chaos passa en un geste naturel son bras autour de sa taille pour l’entraîner hors du bar... et bien plus loin apparemment.

Chaos : « Si tu veux bien, j'habite à quelques pâtés de maisons d'ici. »
Yoake : « Merci Monsieur mais... je ne voudrais surtout pas vous déranger... »

Sa voix était posée, naturelle. Cela ne sonnait pas comme un ordre mais pas comme une demande... Simplement comme une affirmation, la question n’étant là que pour la forme. Bien joué, vraiment, il savait y faire avec les femmes... Il imposait son choix en donnant l’impression que la décision revenait à la demoiselle. Bon bien sûr, Yoake pouvait tout arrêter, s’immobiliser et décliner poliment l’offre mais il était dans son intérêt d’aller visiter les appartements du vizard... Et outre l’aspect pratique, il était intriguant et elle souhaitait en apprendre plus sur lui. Autant joindre l’utile à l’agréable non ? Se rapprochant du mafieux pour accorder son pas au sien, elle se laissa entraîner par sa prise ferme et douce. Elle aimait bien les hommes de poigne. Laissant sa démarche souple, féline et silencieuse reprendre le dessus, elle se rapprocha légèrement de l’homme juste frôler son corps... restant sur la frontière fragile entre le « politiquement correct » et le « plus proche que de simples amis » comme hésitant entre les deux. Une position assez ambigüe en réalité mais où serait l’intérêt si elle facilitait un peu trop la tâche à ce Chaos hm ?

Chaos : « Que fait une si jolie muse dans cette ville, qui ne mérite pas votre beauté. »

Ah, désolée mon beau mais malheureusement, tout cela allait devoir rester secret... Dommage vraiment, mais bon, elle n’allait pas lui avouer qu’elle était un assassin envoyé pour le tuer. Ça ferait désordre et serait tout sauf professionnel...

Yoake : « Pas grand-chose d’intéressant, j’en ai bien peur... Je voyage beaucoup, ce n’est qu’un heureux hasard qui m’a fait croiser votre route et je l’en remercie vraiment. »

Elle lui fit un petit clin d’œil amusé suivi d’un sourire presque aussi charmeur que le sien... comme si sa timidité commençait à passer à son contact. Allez ma fille, un peu de nerf que Diable ! Tu plais au gus, le gus te plait – quoique tu puisses en dire – autant en profiter pour passer un moment agréable. Glissant avec douceur son bras autour de la taille de l’homme, elle tourna son visage vers le sien avec un sourire et ajouta en rapprochant son corps du sien.

Yoake : « Mais parlez-moi de vous... Que fait un homme de votre tempe dans un endroit comme celui-là ? Avec votre classe, ne seriez-vous pas mieux en tant que meneur d'homme au lieu de rester dans cette... ville ? »

La journée bien commencée, mal continué,puis bien recommencée était vraiment parfaite. Le simple contact de sa main, lorsqu'elle eu nettoyé sa veste, provoqua le plus grand bien dans le corps du vizard. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas rencontré quelqu'un d'aussi doux et attentionné. Peut être que ce masque de douceur cachait quelque chose de plus dangereux, mais pour l'instant, il ne s'en occupait même, son attention était plutôt portée sur cette Yoake aux allures de Muse. Mais aux yeux de tout le monde, cela était aussi important, que pour une feuille de thé, de savoir son origine et son histoire. Ce qui était le plus étonnant, c'est que Marvin, était vraiment vraiment exciter aujourd'hui. D'habitude il ne disait trop rien, mais en ce moment, il voulait vraiment dire son avis, sauf que cela tournait souvent autour des mêmes mots, à savoir poulette, cacahouète et fromage. Faut dire aussi qu'avec le méchant coup qu'il avait reçu à la tête, il ne pouvait pas vraiment dire des choses très sensées. Mais la cela battait des reccords, et plus Kaoremas était près d'une demoiselle, et plus ce bon vieux Marvin devenait pénible. L'époque ou il était maniacodépressif était peut être mieux en fait.

Pour le moment, le guerrier masqué se détacha de l'idée de plonger dans son esprit pour frapper son hollow, non il préférait profiter du temps qu'il passait avec Yoake. Ayant passer son bras autour de sa taille pour l'emmener chez lui, il ne put remarque que celle ci était un peu gêner de la situation. Peut être que le vizard avait loupé quelque chose ? Le contact entre les deux protagonistes étaient proche sans trop vraiment l'être, comme si malgré les avances quelque peu foireuses de Kaoremas, sa partenaire semblait vouloir le connaître un peu plus, sans toutefois l'approcher de trop prés. Sans doute que sa présence et son attitude était intimidante pour quelqu'un qui ne le connaissait pas, surtout pour un individu de sexe féminin. Adaptant son pas, pour qu'il ne pas trop rapide, le vizard put sentir que cette Yoake avait un truc de différent pas rapport aux autre, mais il ne savait pas quoi, et cela l'intriguait beaucoup, sans doute qu'il le découvrirait plus tard.

« Pas grand-chose d’intéressant, j’en ai bien peur... Je voyage beaucoup, ce n’est qu’un heureux hasard qui m’a fait croiser votre route et je l’en remercie vraiment. »

« Mais parlez-moi de vous... Que fait un homme de votre tempe dans un endroit comme celui-là ? Avec votre classe, ne seriez-vous pas mieux en tant que meneur d'homme au lieu de rester dans cette... ville ? »

Et la bien sur, c'est dans ces moments la, que normalement on devrait un truc super sympa, qui met la personne d'à coté à l'aise, en disant une blague pas trop prise de tête. Mais ç'était pour quelqu'un de normal ça. Quand vous vivez avec un hollow en vous, ce n'est pas du tout le même tarif. Et c'est un de ces moments la qui va arriver, bien que le plupart du temps, le vizard avait le contrôle de son corps et de son esprit, ce sacré Marvin arrivait parfois à prendre le dessus sans rien dire, et dire des truc absolument non sensés, voir même complétement débile.

Elle est belle ma cacahuète! elle est petite et sucrée ma cacahuète!

Bon dieu, mais comment avait il osé dire cela ! Kaoremas qui essayait de mettre Yoake en confiance, venait de voir ses espoirs anéanti par un abruti de hollow maniacodépressif. Jurant en son fort intérieur, il cherchait comment résoudre cette situation. Essayant de ne rien laisser paraitre sur son visage, afin de reprendre le contrôle de la situation, il cherchât un bon moment dans sa tête, le truc qui pourrait débloquer cette énigme. Parler de ses pieds ? Parler du temps ? Manger une huitre ? Mais pourquoi n'avait il pas un générateur d'improbabilité sous la main, qui lui aurait de se sortir de cette situation pour le moins complexe. Se rappelant de ce qu'elle venait de dire juste avant, il allait lui répondre de façon un peu détournée, en faisant comme si il ne s'était rien passé avant.

' Beaucoup de choses, disons que j'ai une petite affaire qui commence à prendre un peu d'ampleur dans cette ville de pécores. '

Si la Vizarde se disait que l’homme était intriguant et qu’il devait avoir plus d’un tour dans son sac, elle ne s’attendait pas à ça. Elle s’attendait à quelque chose de léger, de drôle peut-être, quelque chose pour la mettre à l’aise, la rassurer, en somme quelque chose de plus... classique. Pas à ce qu’il s’exclame fièrement :

Marvin : « Elle est belle ma cacahuète ! Elle est petite et sucrée ma cacahuète ! »

Bref, elle s’attendait à beaucoup de chose, mais certainement pas à ça. En huit siècles d’existence, elle avait vu beaucoup d’énergumènes de toutes origines plus ou moins originaux, avec des expressions bien à eux. Mais elle voulait bien avouer que celui-là était dans son top vingt. De surprise, elle marqua une hésitation en se tournant vers Chaos et arrêta presque sa marche. Que venait-il de dire là à l’instant ? Elle pencha la tête, perplexe alors que le pauvre mafieux tentait de trouver quelque chose de plus intelligent à dire certainement. Bon alors, soit il avait vraiment dit n’importe quoi, soit il avait fait un vieux sous-entendu pervers et dans ce cas-là, même si au fond elle s’en foutait bien et n’était pas plus choquée que ça, il perdrait tout son intérêt à ses yeux. Dommage elle l’aimait bien... mais bon, après tout il n’allait pas survivre la semaine alors quelle importance ? Elle ne pouvait cependant pas s’empêcher d’être un peu déçue même si cela ne se voyait pas sur son visage, elle s’attendait à mieux même venant d’un individu si hors norme. Tant pis. Pourtant, l’homme reprit la parole devant l’air perplexe et hésitant de Yoake.

Chaos : « Beaucoup de choses, disons que j'ai une petite affaire qui commence à prendre un peu d'ampleur dans cette ville de pécores. »

Rêvait-elle ou tentait-il vraiment de se rattraper aux branches en répondant à la question qu’elle lui avait posé ? Et évasivement en plus. Une petite affaire qui prendrait de l’ampleur... Hm. Intéressant. Yoake nota ceci précieusement dans sa tête et commença à réfléchir pendant quelques secondes... Pour ce qu’elle avait pu trouver sur internet et parmi ses contacts, Chaos n’avait pas de « famille » de la mafia en particulier, il œuvrait plutôt pour son propre compte sans faire attention au reste. Il était plutôt renommé dans le milieu d’ailleurs, mais elle ne voyait pas vraiment à quoi il faisait référence en parlant de sa « petite affaire », aucune information n’avait filtré sur ce sujet... Intéressant donc, elle était curieuse de savoir de quoi il en retournait. Bon, au pire une fois qu’il sera mort elle irait faire un petit tour dans son bureau mais peut-être aussi qu’il était en train de lui mentir, purement et simplement. Elle lui fit un petit sourire et reprit tranquillement sa marche en revenant près de lui pour lui enlacer la taille, et souffla doucement :

Yoake : « Je vois. Vous êtes dans les affaires. »

Inutile de préciser de quel genre d’affaire il s’agissait là. Elle décida pour l’instant d’oublier ce petit écart de parole.Après tout, ce n’était pas comme si ça ne lui arrivait jamais. Au début de sa hollowmorphose, Tsukiyo faisait très souvent ce genre d’intervention sans queue ni tête et... Wo. Minute. Hollowmorphose ? On parlait d’un humain là. Quoique... ? Lui jetant un coup d’œil en coulisse, elle prit le temps d’analyser son énergie spirituelle et... Oh oh, une seconde là, ce type possédait vraiment un reiatsu ou c’était juste une blague ? Dans l’air, elle pouvait même sentir près de lui les résidus qu’avait laissé son hollow interne pendant sa brève prise de contrôle. Car oui, aucun doute, c’était un hollow interne, l’énergie ne se trompait pas, ou alors c’était elle qui déraillait complètement. Ce qui était possible. Pour vérifier si le type était vraiment ce que son reiatsu prétendait qu’il soit, elle décida de laisser filtrer sa propre énergie, suffisamment pour qu’il ne puisse pas la louper mais pas assez pour alerter tous les hollows du quartier. Un peu de discrétion tout de même. Ce faisant, elle l’observa en masquant une certaine intensité curieuse, comme attendant patiemment sa réaction. Elle prit la parole avec un certain calme alors qu’elle semblait un peu plus sûre d’elle-même.

Yoake : « Il semblerait que nous ayons plus de point en commun qu’il n’y paraitrait. »

Étrangement, Chaos sembla se calmer en sa présence. Oh, il n’était pas si énervé que ça, peut-être un peu contrarié de cet écart de conduite mais... comment dire... leur proximité lui permet de sentir doucement les muscles de son dos se délier, le léger froncement de sourcil se détendre, le pincement de ses lèvres disparaître avec la crispation de sa mâchoire. C’était infime, totalement invisible pour quelqu’un non habitué à décoder les attitudes des gens et à peine perceptible pour une personne manquant d’empathie. Seulement voilà, Yoake devait faire attention à tous ses petits signes pour le travail sous peine de finir en carpaccio en pleine infiltration. Pour une raison inconnue, sa présence l’avait apaisé. Peut-être était-ce juste un soulagement que la légère prise de contrôle de son hollow n’avait rien changé en eux. Ou peut-être était-ce autre chose. Yoake trouva amusant et un peu ironique que la présence d’un assassin apaise les gens mais bon, elle préféra prendre ça pour un signe d’efficacité et se sentit étrangement ravie d’avoir un tel effet sur cet homme. Ce dernier sembla l’observer un instant, analysant certainement son énergie spirituelle qu’elle laissait filtrer avant de dire simplement :

Chaos : « Et je pense que d’autres seraient encore à découvrir... »

Ah tiens ? Intéressant. Faisait-il référence à sa réputation de tombeur ? Ou avait-il deviné ses rapports avec la mafia ? Non, impossible. Il venait à peine de découvrir qu’elle possédait un reiatsu, rien d’autre dans son attitude n’était venu trahir son métier. Alors quoi ? Après un court moment de réflexion, Yoake décida que ce n’était rien, juste qu’il souhaitait en apprendre plus à son sujet – et la mettre dans son lit si l’occasion se présentait. Une façon polie de lui répondre rien de plus, il ne fallait pas qu’elle commence à analyser chaque phrase qu’il était susceptible de lui dire, la plupart des gens se contentant de dire ce qui leur passait par la tête. Trier les informations, savoir déceler là où il y avait un sous-entendu ou là où il n’y en avait pas. Rester attentive. D’ailleurs, en parlant d’attention, elle sentit sa prise sur sa taille se resserrer. Elle s’autorisa un petit sourire, là au moins le message était clair, il n’avait pas l’intention de la laisser filer comme ça. Comme pour le rassurer, elle posa doucement sa tête sur son épaule. Non, elle non plus n’avait pas l’intention de disparaitre comme ça... du moins, pas encore.

Ils arrivèrent bientôt devant le bâtiment où vivait Chaos. Yoake en connaissait l’emplacement bien sûr, elle ne s’était tout de même pas renseigner sur lui pour rien. Elle était au courant de ses petites manigances, à qui il s’était adressé pour l’avoir, la date, le prix bref, beaucoup d’informations plus ou moins utiles. Elle savait qu’il avait fait faire plusieurs modifications mais elle ne s’était attardée que sur les dispositifs de sécurité, les entrées, les sorties, le système de surveillance bref, rien de très original. Elle fut donc obligée de jouer un peu la surprise en le voyant devoir user de son empreinte digitale pour entrer, la chose n’étant pas très courante dans la vie de tous les jours – sauf dans les films. Elle était au courant que les portes faisaient un certain bruit en s’ouvrant mais... elle devait avouer qu’elle ne s’attendait pas à un « Haaa » plaintif, étrange mélange entre surprise et mélancolie. Le message d’entrée était cependant plus commun et elle se contenta d’un sourire amusé et un poil moqueur devant ce cliché. Elle ne fut pas surprise non plus en voyant les deux chiens... minute, des chiens ça ? Elle pencha légèrement la tête sur le côté un peu perplexe en arquant un sourcil. Elle s’y connaissait un peu et ça, c’était pas des chiens, c’était des loups.

Des loups affectueux avec leur maitre certes, mais des loups quand même. Elle garda sa langue dans sa bouche et se laissa renifler par les deux canidés qui devaient sentir l’odeur de son chat sur ses vêtements mais ils devaient être intelligents car ils ne décidèrent pas de mettre ses jambes en charpie. Braves bêtes. Doucement, elle s’abaissa vers eux et les laissa sentir ses mains avant de doucement caresser leurs dos. Il était déconseillé de toucher directement la tête des animaux la première fois, ils pouvaient prendre ça pour un signe d’agression. Heureusement, les deux animaux semblaient bien dressés et encore une fois, ils la laissèrent en vie. Elle s’avança tranquillement dans la pièce à la suite de Chaos, tous deux suivis par les deux loups, elle se laissa guider et s’assit tranquillement à l’endroit que lui indiquait Chaos. Puis, comme de par hasard, quelqu’un sonna à la porte et le propriétaire des lieux dut s’absenter un instant...

Elle profita de ce petit temps mort pour réfléchir quelques instants. Jusque-là, elle avait considéré Chaos comme sa cible, le prochain nom à écrire sur la liste de ses victimes. Sauf que... l’homme se révélait plus intéressant que prévu et de plus, il y avait de fortes chances qu’il s’agisse d’un vizard. Que faire ? Le tuer tout de même ? Elle ne pouvait s’empêcher de se dire que cela serait du gâchis... Il fallait qu’elle prenne une décision. Si elle ne le tuait pas, elle n’avait aucune vraie raison de rester ici. Dans ce cas, il lui suffirait de coucher avec lui et cela rentrerait dans le cadre d’un simple plan cul et il l’oublierait très certainement dans les bras de sa prochaine conquête. Mais alors... Elle n’eut pas le loisir d’y réfléchir davantage, l’homme revenant en compagnie de ses deux loups qui étaient partis sans qu’elle le remarque réellement. Elle lui fit un doux sourire en réponse à celui plus charmeur de son compagnon et lui répondit simplement :

Yoake : « Je veux bien un café s’il te plait. »

Elle n’avait pas réellement soif mais boire présentait plusieurs avantages. Le premier, avoir une excuse pour faire une pause dans un dialogue et avoir plus de temps pour réfléchir à une réponse. Le deuxième était d’avoir une indication supplémentaire sur les goûts de son interlocuteur et si le café était plus exotique ou original, cela fournissait un sujet de conversation supplémentaire. Le troisième était plus pratique et terre à terre, c’est-à-dire humidifier sa gorge pour ne pas avoir la voix qui se casse au fur et à mesure de la conversation. Et le quatrième, avoir un peu plus de temps pour réfléchir sans avoir quelqu’un pour l’observer et étudier ses réactions. Ah ! Oui, chaque petite décision devait être réfléchie à l’avance, c’est ce qui différenciait quelqu’un du commun des mortels. Outre l’aspect pratique, il y avait également une facette plus psychologique. D’abord, c’était considéré comme plus poli d’accepter quelque chose que quelqu’un offrait. Ensuite, boire quelque chose était une assurance que la personne allait rester au moins un moment, le temps de finir son verre. Et enfin, autre chose plus subtil, boire avec quelqu’un, c’était une très légère sensation de « communauté » – l’être humain n’étant à la base pas fait pour vivre seul – la simple idée de partager une chose avec une autre personne. Tout ça en acceptant de boire un café. Et ouais. On était un assassin ou on ne l’était pas. Yoake l’était et jusqu’au bout des ongles.

Profitant donc de l’absence de Chaos qui était parti faire son café et certainement autre chose pour lui – il était mal poli de laisser un invité boire tout seul non mais – Yoake put reprendre sa réflexion. La question était de savoir si elle devait encore considérer Chaos comme une cible ou comme un... simple mec lambda. L’attitude qu’elle avait prise jusque-là était clairement tournée vers le premier cas, cela lui permettait d’en apprendre plus sur cet homme. Cependant, rien ne l’empêchait de se montrer plus charmeuse pour que cette histoire se transforme en plan cul pour qu’il l’oublie aussi sec. Elle hésita. Elle n’aimait pas trop se laisser porter par les événements, en général elle aimait savoir où elle allait mais... ces derniers temps étaient assez ennuyeux et elle n’était pas contre un peu de surprise pour une fois. Elle décida donc de continuer sans changer d’attitude, laissant Chaos dans la case « cible » mais souhaitant surtout en apprendre plus sur lui. Après cela, elle pourrait prendre une décision. Elle offrit un doux sourire reconnaissant à l’homme quand il revint avec la tasse promise et le remercia doucement. Désignant doucement les deux loups d’un signe de la tête, elle demanda d’une voix curieuse avant de boire :

Yoake : « Comment s’appellent-ils ? »

Elle écouta sagement ce qui avait tout l’air d’être un vizard alors qu’il prenait place juste à côté d’elle... En réalité, à cette distance, contre elle serait le terme exact. Lulucifer et Calcifer... originaux comme noms. Elle leur lança un regard en coin et sentit une profonde bouffée d’affection l’envahir. Ils lui faisaient penser à son propre sabre, l’un étant le reflet parfait de l’autre à quelques couleurs près... comme ces deux loups qui devaient être frères. Elle s’autorisa un doux sourire en les regardant puis reporta son attention sur le mafieux qui, lui, ne l’avait pas quitté du regard. Elle appuya confortablement son dos contre le dossier moelleux du canapé, le buste tourné vers lui en portant doucement sa tasse à ses lèvres... n’oubliant pourtant pas d’en humer l’odeur, plus par habitude qu’autre chose. Peu de drogue avait une odeur, mais surdosé cela pouvait finir par vaincre celle du breuvage. Cependant, ses sens olfactifs ne détectèrent aucun sentiment suspect, indiquant que l’homme s’y connaissait un minimum ou qu’il n’y avait rien dedans. Versant un peu de liquide dans sa gorge, l’arôme particulier de la boisson envahit son palais et elle se surprit à le savourer, ne décelant nul goût suspect. Au contraire, le café était en lui-même délicieux, il savait les faire il fallait l’avouer. Elle but doucement, à la fois pour savourer un peu la boisson, l’écouter parler et si le liquide était drogué, ne pas en mettre une trop grande quantité d’un seul coup dans son estomac.

Chaos : « Il me semble que je t'ai déjà rencontré quelque part. Ne t'aurais-je pas vu au détour d'un quelconque cerisier en fleur ? »

Elle se félicita d’être resté en mode assassin, sinon la surprise aurait bien pu transparaitre sur ses traits... heureusement il n’en était rien et elle se contenta de le fixer calmement, prenant une dernière gorgée de café. Cet homme était un vizard, donc venait presque forcément de la Soul Society, donc connaissait à coup sûr les Kuchiki. Les Kuchiki, et Byakuya leur chef dont le sabre portait le nom de cerisier. Byakuya qui était également le petit protégé de l’assassin après une promesse faite à Ginrei, le grand-père de celui-ci. Trop de coïncidence tuait la coïncidence. Pourquoi lui parlait de ça maintenant et à elle ? Très peu de personne était au courant de cette protection et de cette fonction de garde du corps, comment aurait-il pu l’apercevoir ? Elle était perplexe... et cet homme venait de se rapprocher dangereusement de la case future victime pour raison personnelle ce qui était autrement plus important que celles pour raison professionnelle. Il l’ignorait certainement mais il marchait sur une corde raide... car qui qu’il puisse être et aussi puissant pouvait-il se révéler, un incident en pleine nuit était si vite arrivé. Elle abaissa doucement la tasse en avalant le liquide chaud et se passa rapidement la langue sur ses lèvres en un geste machinal et sensuel, avant de souffler doucement avec un air amusé.

Yoake : « Hmmm... Dis-moi, le coup du `On ne se serait pas déjà vu quelque part’, ce n’est pas un peu cliché et réservé au moment où tu veux aborder une fille ? »

Non, elle n’éludait pas la question. Pas du tout. Elle lui fit un sourire taquin, amusé et adorable dont il était impossible de résister et plongea son regard dans celui d’un magnifique améthyste de son interlocuteur. Elle se laissa troubler un instant par leur couleur exceptionnelle et rare, scintillant d’une lueur intense et captivante. Il y eut quelques secondes de silence, pendant lesquelles elle était occupée à lui rendre son regard... devant se battre pour ne pas perdre le fil de ses pensées et continuer d’agir en assassin en infiltration. Tenir le rôle Yoake, souviens-toi. En apprendre plus sur lui et ce qu’il savait... ou ce qu’il semblait savoir sur elle. Mais ne pas devenir paranoïaque et voir des signes partout. Hmm... c’était quoi la question déjà ? Parce que oui, elle avait bien aimé détourner la question pour le taquiner, n’empêche que cela nécessitait une réponse, d’autant plus qu’elle aussi était intéressé par la conversation... Mais... quelle était cette stupide question... Une bourrade mentale de Tsukiyo et un clignement d’yeux suffirent en partie à alléger le charme installé entre eux sans pour autant réussir à le rompre. Elle ne s’en faisait pas trop, elle savait que son artiste de hollow interne avait un don pour briser une ambiance.

Yoake : « Cependant... peut-être nous sommes-nous déjà rencontré... dans un autre monde ? Peut-être même une autre vie. »

C’était assez clair. L’autre monde faisait référence à la Soul Society et l’autre vie... quand ils étaient encore shinigami certainement. Cependant, pour avoir été le chef de la police militaire, elle n’avait jamais entendu parler d’un quelconque Kaoremas Ethohaseth accusé de hollowmorphose, aussi cela devait remonter à avant ou après elle... sinon, elle aurait été forcément au courant. Intéressant. Glissant une main dans ses cheveux pour les ramener derrière ses épaules, elle pencha la tête sur le côté, dévoilant plus ou moins intentionnellement son cou pâle.

Yoake ne quittait pas du regard l’homme qui, lui avait les yeux un peu déviants. Elle n’était pas vraiment une allumeuse – bon, elle savait aussi jouer les allumeuses de première catégorie, n’empêche qu’elle n’aimait pas tant que ça le faire – mais il fallait l’avouer, elle aimait jouer avec les hommes. Plus ou moins méchamment d’ailleurs, mais elle avait fini par se lasser de rendre accro ses amants pour les briser en petits morceaux par la suite. A présent, elle s’était bien calmée et s’amusait juste du trouble qu’elle pouvait faire naitre chez quelqu’un. En l’occurrence, elle sut apprécier le regard de Chaos glissant sur ses lèvres qu’elle avait léché discrètement. Elle ne poussa pas cependant la provocation, elle n’était pas ici pour ça à la base, et même si on disait beaucoup de bien des confidences sur l’oreiller, c’était tellement devenu cliché qu’à présent, les hommes recevaient limite une formation contre cela. La vie était dure pour les assassins. Elle laissa un instant la nostalgie prendre le dessus et se souvint du XIIIème siècle et même du XVIIIème tiens. Elle chassa rapidement ses pensées et porta de nouveau son regard sur son camarade vizard.

Chaos : « J'ai effectivement pu être dans un certain endroit, avec deux ou trois autres pécores qui auraient mérité d'être pendus par les boyaux sur la place publique. Et encore je te passe les détails de toutes les futilités qu'un vieux crouton nous ordonnait et qui n'avaient ni queue, ni tête. ‘Fin bref, c'est une époque révolue, et j'me sens bien mieux par ici, avec des gens sensés, et avec une intelligence un peu plus poussée, que certains qui croient que la filiation, et les droits héréditaires sont au-dessus de tout. »

C’était on ne peut plus clair. Cet homme venait bel et bien de la Soul Society, pas besoin d’être un génie pour le savoir. Le vieux crouton devait se référer à ce très cher Yamamoto et quand à ces fameuses pécores... Quelque chose lui disait que la Noblesse n’y était pas pour rien dans cette histoire. Tranquillement, elle but une nouvelle gorgée de son délicieux café en l’écoutant, sans chercher à l’interrompre. Yoake n’était pas totalement idiote, elle savait que si elle voulait rester en bon terme avec le mafieux, il valait mieux évite de lui parler de ses liens très étroits avec la Noblesse du Seireitei, même si elle n’en faisait pas partie. Surtout que ce n’était pas la première famille de bourgeoisie venue qu’elle fréquentait, mais bien l’incontournable famille des Kuchiki, symbole même de ce qui pouvait y avoir de plus noble et de plus fier dans le monde spirituel. Non, c’était clair, elle allait garder ça pour elle et puis de toute façon, elle n’avait jamais eu l’intention de lui en parler. Yoake était connue pour être une personne secrète, même pour ceux qui avaient pu un jour se vanter d’être proche d’elle. A son tour, l’homme prit une gorgée de sa boisson avant de se pencher pour déposer un tendre baiser dans le creux de son cou, appuyant ses lèvres chaudes contre sa peau. Elle frémit légèrement à cela et à son passage, tourna à peine la tête pour frôler sa joue de ses lèvres... par pur incident bien entendu. Il se redressa et plongea son regard dans le sien, rompant leur proximité intime qu’il venait d’instaurer, et Yoake dut retenir une moue un peu déçue.

Chaos : « Cela serait dommage que des mains si fines et jolies soient tâchées de sang ou je ne sais quoi. Tu n'as pas l'air d'être quelqu'un dont la passion serait de se baigner dans les bains de sang. Tu es quelqu'un de plutôt discrète, et j'apprécie bien cela. Tu pourrais m'être utile dans les prochains temps... »

Ben voyons. Yoake entendit son hollow hurler de rire au fond de son esprit, alors que l’un de ses sabres manquait de s’étrangler... et l’autre retenir difficilement de rire. Il avait raison... jusqu’à un certain point. Oui elle savait être discrète, mais elle était aussi capable de grimper sur un toit pour s’adresser à une foule et mener toute une armée à la guerre. Elle l’avait déjà fait, alors qu’elle n’avait que treize ans. Mais oui, elle préférait être discrète. Non, sa passion n’était pas de prendre des bains de sang... mais bon Dieu, qu’il était délectable parfois de foncer tête baissée dans une mêlée armée d’une hache de guerre, pour à la fin de faire que frapper et d’abattre le plus ennemi possible. C’était délicieux, grisant, enivrant, cela valait toutes les drogues, tous les alcools, tous les sports du monde. On ressortait de là couvert de sang de la tête au pied, sans trop savoir si c’était le sien, celui des alliés ou celui des ennemis et au fond, on s’en fichait.

Yoake connaissait l’ivresse de la bataille, elle y avait tellement goûté que parfois, cela avait tourné à l’addiction, ne se sentir en vie que sur un champ de bataille en regardant la mort dans les yeux. Maintenant, les guerres se passaient essentiellement dans un bureau, et les soldats qu’on envoyait sur le terrain devaient presque compter leurs balles. Elle n’avait pas aimé ces guerres, et elle s’était totalement plongée dans le rôle qui avait toujours été le sien, celui d’un assassin. Alors non, ses mains n’étaient pas tâchées de sang. Elles avaient tellement trempé dedans que sa peau en était devenue teintée. Elle avait plutôt des tâches de main sur le sang... Une lueur étrange passa dans les yeux de Yoake en se souvenant de tout cela, du fracas des batailles, de l’ivresse du combat. Une lueur qui rendit ses yeux plus clairs, l’espace d’un instant pendant lequel le temps avait presque stoppé sa course pour l’assassin.

Mais l’heure n’était plus aux combats. La discussion avait pris un tournant inattendu. Plus tôt, Chaos avait clairement parlé d’une nouvelle affaire qui était en train de grandir. Rapidement, l’esprit de Yoake fit la connexion avec cela et il était presque sûr maintenant qu’il y faisait de nouveau référence. Jusqu’à quel point connaissait-il ses capacités, elle l’ignorait. Pour ce que Yoake en savait, il était juste au courant de son appartenance à la même race que lui – et donc possédait une formation de guerrier – mais il ne devait avoir aucune réelle idée de ce qu’elle était capable de faire. Yoake n’aimait pas montrer ses capacités, en fait, elle n’aimait pas se battre en duel. Cela formait un trop beau compromis entre une bataille où la réflexion n’était pas de mise et un assassinat où c’était la force qui était reléguée au second plan. Cependant, il était très certainement en train de lui proposer de faire partie de cette petite affaire dont il avait l’air si fier. Se redressant légèrement, Yoake pencha la tête sur le côté et l’observa d’un air mystérieux, beaucoup plus proche de sa réelle personnalité. Après un sourire elle vint se pencher près de son oreille et souffla d’une voix douce et sucrée.

Yoake : « Je ne suis pas certaine que tu saches réellement ce dont je suis capable de faire... ni même à quel point je puis être utile à une organisation... disons... plus ou moins légale ? »

Elle avait terminé sa phrase avec un ton plus amusé, presque joueur. Il avait voulu jouer franc jeu avec elle, autant lui rendre la pareille. D’autant plus qu’elle était curieuse de voir ce qu’il allait lui proposer... et cela ne pourrait pas se faire sans que les choses soient dites clairement. Pendant qu’elle était proche de lui, elle en profita pour déposer un baiser tout proche de son oreille, comme pour lui rendre son geste en somme... sauf qu’elle osa aller un peu plus loin que lui et glissa délicatement sa joue contre la sienne, attrapant doucement son menton du bout de ses doigts. Reculant finalement son visage, elle lui effleura l’autre joue du revers de la main avant de remettre une mèche rebelle derrière son oreille qu’elle s’amusa à ne pas toucher. Et non, elle n'était pas une allumeuse. Elle aimait juste jouer. Un sourire taquin et joueur naquit sur ses lèvres à ses gestes et elle reposa sagement sa main sur sa propre cuisse, reprenant d’un ton plus léger.

Yoake : « Eh bien, parlons affaire puisque c’est là où notre conversation nous amène. Qu’as-tu l’intention de faire ici-bas, mon cher ? Ne crois-tu pas qu’il y a déjà suffisamment d’organisations mafieuses dans cette ville pour y mettre ton grain de sel ? »

Sous tous ces gestes sensuels et joueurs, le mafieux se contenta de répondre avec un doux sourire, naturellement charmeur. Sans lâcher son regard profondément ancré dans le sien, elle entendit au froissement du tissu sa main se glisser sur le canapé avant d’obliquer sur le côté pour atteindre... sa nuque. Sa nuque. On dit souvent que chaque personne possède ses propres points faibles physiques et mentaux, et chacun est plus ou moins sensible à tel stimulus ou à telle émotion. Etant humaine, cette règle s’appliquait aussi à Yoake et si elle avait appris à s’insensibiliser mentalement pour pouvoir exécuter toutes les horreurs du monde sans ciller ni même faire varier d’un iota son rythme cardiaque, ses points faibles physiques étaient un peu plus durs à combattre. Et malheureusement, son point faible à elle se trouvait sur sa nuque.

Elle fut cependant un peu surprise, elle ne s’attendait pas à trouver cette caresse si agréable... après tout, elle était encore en mode assassin et laisser la main d’un homme traîner si près d’un endroit aussi vital, c’était dangereux et en combat ou quand elle se méfiait, elle avait plutôt à se tendre et à se mettre d’autant plus sur la défensive. Mais là, c’était tout le contraire qui se produisait et bientôt, elle appuya légèrement sa nuque sur sa main câline, comme pour l’encourager à continuer. Elle se rendit alors compte qu’elle n’avait plus l’intention de le tuer, et cela devait venir d’avant cette caresse. Elle ne savait pas exactement à quel moment elle avait décidé ça mais tant pis. C’était à lui à présent de la convaincre de rester dans son organisation ou de tourner les talons pour quitter cette pièce.

Chaos : « Grain de sel ? Non il faut voir beaucoup plus grand. Vois plutôt ceci comme une gigantesque mine de sel sous mon contrôle, et que les autres organisations ne seraient que les grains de sel que j'exploiterai pour financer d'autres projets d'autres envergures. »

Hmpf. Cette tirade laissa Yoake dubitative. Oh, elle ne doutait pas vraiment qu’il y arriverait à faire son organisation, la pègre ici n’était pas si difficile à mater car une grande majorité des gens de cette ville ne trempait pas dans l’illégalité. La mafia n’était donc pas indispensable ici, ce qui faisait que les organisations n’avaient pas de moyen de pression suffisant sur la population pour être si difficile à vaincre. Cependant, Yoake avait quelques doutes sur la solidité de tout ceci. Construire un empire sur quelque chose d’aussi fragile et instable que d’autres groupes de mafieux comme il semblait le suggérer ? Pour reprendre sa métaphore, c’était comme exploiter une mine de sel qui menaçait de s’écrouler à tout instant. Cela marcherait... jusqu’à ce que tout se casse la gueule.

Elle avait quelques doutes sur tout ceci... bon, ça ne la dérangeait pas vraiment de participer à un projet voué à l’échec mais quoi, un peu d’originalité que Diable, c’était si ennuyeux de faire et refaire les mêmes choses... elle avait vécu tant de chose, fait partie de tant de camp différent et opposé... Elle avait été l’amante d’un temps d’Eichmann, elle avait vu en direct et même participé activement à l’éradication des juifs sous le lourd uniforme des nazis, le projet du vizard lui semblait si... dérisoire, banal et ennuyant à côté de tout cela... Chaos avait perdu un peu de l’intérêt que Yoake lui portait, bien que tout ceci ne soit pas visible sur son expression. Elle sentit doucement sa main se glisser sur la sienne et lentement, elle laissa leurs doigts se mêler pour permettre à son pouce de lui caresser doucement le dos de sa senestre. Elle porta de nouveau sa tasse à ses lèvres de sa main libre et nota machinalement que le café avait un peu refroidi.

Chaos : « Imagine toi dans quelques temps si tu rejoins cette organisation. Aucune limite pour toi, tu pourras faire ce que tu veux, même rejoindre les crétins d'en haut quand tu le veux, ou bien même le fait de ne pas se cacher, et de montrer en plein jour, ce que tu veux, sans avoir honte. »

Double hmpf. Sinon, il n’avait pas mieux comme cliché à lui déballer ? Elle n’avait pas besoin de cette liberté qu’il agitait sous son nez comme un toréador devant un taureau. Elle n’avait déjà pas de limite, elle avait des contacts avec tous les gouvernements les plus importants de ce monde, elle avait suffisamment d’argent pour acheter ce qu’elle voulait... Elle ne se cachait que par réflexe, par envie même. Elle était un assassin, ce qu’il ignorait certainement, alors même si son organisation venait à gouverner les cinq mondes, elle resterait dans l’ombre. Parce que c’était son rôle qui l’exigeait. Elle n’aimait pas la lumière... trop agressive, trop aveuglante. Elle préférait de loin la désillusion et la douce dureté des ténèbres. Et elle n’avait jamais eu honte de sa vie ou presque. Il allait faire bien mieux que cela pour attiser son attention... Etait-il en train de la tester ? C’était possible. N’empêche que tout cela ne l’intéressait pas.

Yoake : « Vous me décevez... je vous croyais un peu plus original que cela. N’avez-vous vraiment rien de mieux à dire que de déballer tous ces vieux clichés ? Allons, je suis sûre que vous pouvez faire mieux que cela. »

Et paf, prends-toi ça. Là au moins, elle avait été on ne peut plus claire. Et puis, il y avait autre chose qui la faisait soupirer intérieurement... elle était un peu déçue de tout cela. Il lui manquait un petit quelque chose, quelque chose qu’elle avait cru apercevoir au début de leur rencontre, ce petit truc qui l’avait rendu si spécial. Elle se foutait bien au fond qu’il s’agisse d’un vizard ou non, ce n’était pas ça le problème mais... où était passé cet homme qui n’avait pas hésité à danser en pleine rue ? Celui qui avait su jurer plus vite que son ombre alors que le serveur avait reversé le thé qu’il transportait sur sa veste ? Celui qui n’avait pas hésité à la prendre par la taille dès le début ? Là à présent, alors qu’ils étaient assis l’un à côté de l’autre, s’observant mutuellement, il avait perdu ce petit truc qui le rendait si magique. Il lui manquait... de l’audace. Oui, c’était ça.

Au lieu de continuer à la surprendre, il était tombé dans les banalités, dans les clichés, lui parlant d’une banale organisation mafieuse censée gouverner les autres et en un sens, elle le regrettait bien. Peut-être aurait-elle dû le tuer sur cette terrasse au café, pour ne pas être totalement déçue de son attitude. Elle sentait qu’il pouvait faire mieux que cela, qu’il pouvait encore la surprendre, l’impressionner, l’éblouir. Elle voulait lui donner cette seconde chance, qu’il rattrape les paroles les plus bêtes de leur rencontre, qu’il fasse baisser de nouveau les barrières qu’elle venait d’élever dans son regard, comme s’apprêtant à s’éloigner, à finir son café, à se lever et à tourner les talons en soufflant poliment un au revoir. Il pouvait faire cela. Elle but de nouveau le liquide tiède et finit sagement sa tasse, se redressant du canapé.

Yoake : « Je n’ai pas besoin de cette liberté dont vous me parlez. Mes seules limites sont celles de mon imagination et je n’ai jamais eu honte de quoique ce soit. Surprenez-moi. Dites-moi autre chose que ce que les autres petites frappes de mafieux peuvent baver à leurs subordonnés. Pouvez-vous seulement le faire ? »

Les paroles de l’assassin semblèrent faire mouche et elle put presque voir dans son regard ses pensées s’agiter frénétiquement et son esprit chercher de meilleurs arguments que cela. Elle pouvait presque lire les mots qui s’enchainaient dans sa tête, après tout ne disait-on pas que les yeux était la porte de l’âme ? Elle reposa doucement sa tasse désormais vide et se dit qu’elle pouvait cependant comprendre le mafieux. Il ne pouvait pas se permettre de parler aussi librement de son organisation à la première venue tout ça parce que sa tête lui disait bien quelque chose. Lui demander de lui parler aussi franchement, c’était un risque que le vizard devait accepter ou non de prendre pour elle. C’était donc aussi une façon de voir jusqu’où il était prêt à aller pour qu’elle reste avec lui et évaluer l’importance qu’il lui accordait. D’un ton et d’un air qui se voulait un peu plus sérieux, il répondit :

Chaos : « Il faut penser plus large que cette mafia. Cela ne sera que le coté apparent de la chose. Le plus important c'est l'Ombre, l'envers du décor, tu sais ce qui permet d'agir sans personne ne le voit. Il faut voir que cette organisation va être plus importante que la simple ville de Karakura. Le monde matériel ET spirituel sera sous la coupe de ceci. Comment expliquer clairement cela. Nos noms raisonneront dans les trois mondes, telle une puissance émergente, qui n'aura comme limite que les restrictions que ce monde connait. Autant dire, que de grands moments sont en prévision. Mais attention, il y a quelque chose qu'il ne faut pas que tu oublies, Oloth phuul tuth abbil lueth ogglin... »

Elle l’écouta attentivement et regretta d’avoir fini sa tasse si vite. Là, c’était déjà plus clair et intéressant comme argumentation. Une mafia régnant à la fois sur le monde spirituel et celui matériel... Hm. Elle se fit un peu plus pensive et réfléchit à cela. Cela allait être un peu plus compliqué qu’une simple mafia, d’autant plus qu’elle ne pensait pas que la Soul Society allait rester là sans rien faire. De plus, même s’ils étaient tous les deux des guerriers masqués, elle doutait fortement de pouvoir maitriser toute la Soul Society en plus des hollows qui pouvaient se ramener ici... et les hollows de base étant stupides et inconscients, ils allaient continuer de venir dans la ville se nourrir d’âme, d’autant plus si une forte énergie spirituelle était concentrée. Donc, s’ils voulaient rester un minimum crédible, ils allaient devoir se charger des hollows eux-mêmes, ce qui voulait dire des heures de patrouille et autres objets électroniques qui sonnent quand un crétin débarque. Alors ils avaient plutôt intérêt à être nombreux, surtout s’ils devaient tenir tête sur deux fronts. Autant dire que ça ne lui disait pas trop... mais bon, cela valait peut-être le coup d’essayer.

Cependant, un autre détail la dérangeait. Elle ne voulait pas que son nom « résonne dans les trois mondes ». Alors là, non. Elle était un assassin, faite pour rester dans l’ombre, et si jamais cela venait remonter aux oreilles de Byakuya, elle allait mâlement se faire disputer. Quoique, au fond ce n’était pas ses affaires et il n’avait rien à lui dire, n’empêche que ça n’allait pas l’empêcher de bouder, de faire la tête, de froncer le nez telle la musaraigne mesquine et de hurler à la trahison. Les petits garçons pouvaient se montrer susceptibles parfois. Bref, de toute façon elle n’était pas faire pour être sous les feux des projecteurs, c’était trop contraignant pour un assassin. Le dernier détail qui la chagrinait était que... c’était quoi cette langue bizarre qu’il venait d’utiliser à l’instant ? Ses yeux s’animèrent d’intérêt intense alors qu’elle fouillait dans sa mémoire les nombreux dialectes qu’elle avait croisés dans sa vie.

Ce n’était pas du latin, ni du grecque, ni une langue ancienne... les sons étaient trop doux pour faire partie d’une langue de l’Est ou africaine... Ce n’était pas une langue asiatique non plus et étrangement, les sons ressemblaient plus à de l’elfique de Tolkien. Elle ressentit des étranges sentiments en sentant qu’elle ne connaissait pas cette langue. D’abord, un profond agacement et une certaine frustration de ne pas comprendre, elle détestait ça. Et puis, de l’amusement bien sûr et un certain ravissement à la perspective d’apprendre de nouvelles choses, de trouver enfin un objectif, une énigme à résoudre. Ce soir même, elle allait commencer ces recherches sur cette langue étrange qu’elle n’avait jamais croisée nulle part. Elle allait vaincre cette devinette quitte à passer ses nuits dessus, elle ne pourrait pas dormir tant qu’elle ne saura pas ce que c’est. Bon, elle aurait très bien pu lui demander mais cela aurait été beaucoup moins drôle n’est-ce pas ?

Puis, l’ambiance qui c’était fait plus sérieuse quelques instants redevint douce et tamisée, laissant filtrer une certaine sensualité sous-jacente. Se forçant à ignorer les délicieuses caresses qu’il effectuait sur sa nuque, elle l’observa doucement se pencher sur elle jusqu’à poser avec douceur ses lèvres sur les siennes. Fermant les yeux pendant cet échange, elle répondit à son baiser en tendant légèrement ses lèvres vers les siennes, lui offrant un contact chaste et doux. Là, elle reconnaissait un peu plus le Chaos qu’elle avait suivi dans la rue quelques temps auparavant. Ce n’était pas vraiment un contact poussé, comme s’il cherchait simplement à insister sur ses dires, ce qui intensifia un peu plus l’intérêt de la vizarde pour cette langue ancienne. Il fallait qu’elle sache ce que cela voulait dire, absolument et le plus tôt serait le mieux. Se reculant et rompant son baiser de ce fait, il susurra encore quelque chose d’une voix calme et douce :

Chaos : « Y'a un autre truc aussi que je tiens à mettre en place. Je voue une grande importance à l'histoire ancienne, et il me semble que posséder une petite collection d'objets anciens, soigneusement recueillis par une équipe d'archéologues, qui fouillerait le monde actuel, à la recherche d'artefacts anciens, est quelque chose de vraiment important. On peut faire beaucoup de choses en ayant une main mise, sur ce qui fait partie du passé des gens... »

Hm, pourquoi pas après tout, si ça pouvait l’amuser. Cependant, elle doutait vraiment que les gens s’intéressent aux choses si anciennes qu’elles nécessiteraient des fouilles... Oui, cela est important mais sur le papier seulement, après les gens ne comprennent pas et ne voient pas réellement l’importance de choses du passé. Ils comprennent bien mieux ce qui les touche directement, leur enfance, les erreurs, leurs démons... A la limite ceux de leurs parents, ou grands-parents s’ils étaient proches d’eux mais ça s’arrêtait là. Elle ne voyait pas trop ce qu’il voulait faire avec une collection d’objet ancien mise à part attisait l’intérêt des éventuels voleurs pour le marché noir et se faire une culture de l’art. Elle-même n’accordait que peu d’importance aux choses matérielles, les sachant fragiles et si facilement perdues. Bien entendu, elle restait humaine et tenait donc à certaines petites choses purement matérielles mais qui gardaient surtout une charge émotionnelle liée à un souvenir. Autrement... Elle ne voyait pas trop. Enfin si ça l’amusait après tout. A son tour, elle se pencha vers lui mais dévia de ses lèvres à la dernière minute pour venir les poser sur sa gorge dévoilée. Elle l’embrassa doucement, la taquinant de de ses lèvres câlines, alternant effleurement et baisers plus appuyés. D’une voix douce, presque en chuchotant, elle murmura contre sa peau entre ses baisers :

Yoake : « Cela est bien mieux, mon cher Chaos. Cette organisation devient bien plus intéressante avec de telles informations... Mais, si j’accepte d’en faire partie, j’exige une condition : je ne veux pas que mon nom soit connu, mon existence doit rester la plus secrète possible... Même au sein du groupe. Je travaille bien mieux quand les gens ignorent ma présence ou ma véritable identité, aussi je préférerai n’être connu que par les principaux dirigeants des opérations. Cela te convient-il ? »

Bon, assez parlé de l’organisation maintenant. Il était clair à présent que Yoake était intéressée, il ne restait plus maintenant qu’à régler les détails, à savoir qui faisait quoi, à quel niveau, avec qui, de ce qu’il avait besoin et donc en somme, de trouver sa place parmi ce groupe émergent... Cela ne serait pas très difficile, Yoake était restée les quatre cents dernières années dans le monde des humains, elle avait eu largement le temps d’explorer et de perfectionner chaque rôle dans une mafia. Elle avait ses points forts bien sûr, des rôles qui lui convenaient mieux que d’autres ou simplement qu’elle préférait, mais elle était capable d’endosser n’importe quelle identité, pour le peu qu’elle y trouve son intérêt. Restait à savoir ce que Chaos attendait d’elle. L’ambiance avait encore monté d’un cran, ne se laissant pas déstabiliser par la conversation plus sérieuse. Yoake s’était réinstallée confortablement dans le canapé et avait été jusqu’à passer l’une de ses jambes sur les siennes, le forçant légèrement à séparer les siennes pour l’y glisser entre elles. Elle mordilla doucement sa jugulaire, laissant un instant de silence réservé à ces câlineries puis reprit la parole d’une voix basse.

Yoake : « Qu’attends-tu de moi ? De quel rôle as-tu besoin ? »

Une étrange alchimie était à l’œuvre entre les deux êtres, alchimie que l’assassin n’était pas capable d’expliquer. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, donc ce n’était pas de la complicité ni même un début... après tout ils ne savaient presque rien l’un de l’autre. Après tout, qu’avaient-ils en commun ? Ils faisaient tous deux partis d’organisations plus ou moins légales mais Yoake en connaissait beaucoup – si elle devait avoir de l’alchimie avec chaque mafieux qu’elle avait croisé, elle n’avait pas fini tiens – donc ce n’était pas ça. Quoi alors ? Parce qu’ils étaient des vizards ? C’était stupide. Certes l’assassin ne connaissait pas beaucoup de personne de sa race – et encore, simplement de nom lors de l’incident d’il y a cent ans mais elle ne les avait jamais rencontré – mais ce n’était pas non plus une raison. Alors... pourquoi se sentait-elle aussi bien près de lui, pourquoi était-il passé si vite du statut de « cible » à celle de « futur collègue », pourquoi avait-elle baissé si vite sa garde pour bientôt se retrouver dans ses bras ? Elle ne pouvait pas vraiment le comprendre, mais elle ne s’inquiétait pas... Une épaisse barrière de protection entourée encore son cœur et son esprit, barrière qu’elle n’abaissait jamais ou presque. Elle pouvait sentir son étreinte rassurante et protectrice... aussi, avait-elle besoin d’une raison pour justifier ce bien-être ? Elle décida que non et se laissa porter par sa voix suave près de son oreille.

Chaos : « Mmhhh, pour l'instant, j'aurais besoin d'un informateur. Quelqu'un qui peut se fondre dans la foule, pour récupérer le plus d'informations possibles, sans se faire repérer. Et dans le cas où cela arriverait, que tu puisses t'échapper avec ou sans dommages collatéraux. Je peux te confirmer aussi que ton nom ne sortira pas d'ici, et que moi seul connaitrait ta véritable identité. »

Des informations hein, Yoake était une des spécialistes... ne serait-ce que grâce à la capacité incroyable et si pratique de son sabre lui permettant de se glisser dans la tête des gens à leur insu pour y trouver... ce qu’elle voulait. Sans compter les nombreux contacts de l’assassin dans n’importe quel domaine et son habilité à faire parler les gens à l’aide de moyens... plus ou moins agréables ou douloureux. Non, les informations, c’était largement dans ses cordes. Ce n’était pas ce qu’elle préférait – beaucoup trop facile avec ses techniques de tricheuse – mais c’était l’un de ses points forts. De plus, elle possédait de nombreuses identités déjà bien établies, ce qui était franchement pratique dans le monde des humains. Elle sentit l’homme se redresser, soustrayant son cou à ses lèvres câlines et à tour elle vint relever la tête pour prendre une allure un peu plus décente. Sa main quitta la sienne et elle eut un léger frisson le long de son bras en sentant l’air froid remplacer l’empreinte chaude sur sa paume... Elle faillit arquer un sourire interrogateur mais se retint de justesse en le sentant faire glisser sa senestre sur sa cuisse, rejoignant sa hanche pour venir se loger dans le creux de son dos, la cime de ses doigts y dessinant quelques arabesques. De nouveau, tout son être frémit sous ses doigts, et elle pouvait à présent sentir la chaleur de son corps atteindre le sien, malgré les barrières de tissu. D’un ton si bas qu’elle dut tendre l’oreille, il lui chuchota à l’oreille :

Chaos : « Xun dos ssinssrin ulu alur zhaun nindol xanalress ? »

Encore cette langue qui lui était inconnue... De nouveau la frustration naquit en son sein, pour se transformer en amusement et en intérêt... Il fallait absolument qu’elle apprenne à maitriser cette langue qu’elle n’avait jamais entendue et qu’il semblait si bien connaitre. Elle laissa échapper un souffle chaud qui vint de perdre sur sa gorge et les légères traces de salive qu’elle y avait laissé. Avec douceur elle posa sa main sur son avant-bras et la fit remonter sensuellement et avec une certaine lenteur jusqu’à son épaule. De là, elle longea sa clavicule pour caresser son cou du revers des doigts, avant de sagement ramener ses longs cheveux dans son dos. Reculant son visage pour poser son front contre le sien, elle plongea son regard dans celui améthyste de son vis-à-vis et vint simplement frôler ses lèvres des siennes, chuchotant tout contre elle :

Yoake : « Apprends-moi... »

Oui bon, ça changeait un peu ses plans mais si c’était lui qui lui apprenait, c’était tout aussi drôle que de chercher l’appartenance de ces mots sur internet ou dans des livres... D’autant plus qu’elle n’était pas sûre de trouver. Bon, étant de nature têtue elle aurait fini par mettre la main sur quelque chose mais bon, autant lier l’utile à l’agréable n’est-ce pas ? Mais il n’était pas non plus sûr qu’il accepte de lui enseigner cette langue, auquel cas il était en train de lui parler exprès pour qu’elle ne comprenne pas... et elle serait d’autant plus motivée pour lui rabattre son caquet après avoir appris ce dialecte en lui répondant la prochaine fois... Cependant cela ne lui ressemblait pas vraiment, il était plutôt du genre... à profiter de la situation. Yoake pouvait le sentir, la définition du « cours de langue » allait une nouvelle fois être mise à l’épreuve sur un équilibre fragile. Il lui fallut cependant se reprendre un peu mentalement et ne pas oublier qu’ils parlaient affaire à la base. Les informations. Allez courage Yoake, tu peux le faire.

Yoake : « La recherche d’information, c’est dans mes cordes... quelle que soit la méthode utilisée. Reste à savoir ce que tu cherches. »

Yoake ne savait pas vraiment à quoi s’attendre avec cet homme. Il avait une réputation de tombeur, il était du genre à avoir une fille différente dans son lit tous les soirs et oublier jusqu’à son nom la minute d’après. Alors quoi ? Etait-il ainsi avec tout ce qui portait une paire de sein ? C’est possible, peut-être faisait-il son petit numéro de charme habituel avec les filles et que ça marchait bien sur elle donc il continuait. Mais alors, arrivait-il à donner cette impression d’alchimie, de sérénité à toutes ses conquêtes ? Peut-être bien, elle était curieuse de le savoir même si elle s’en amusait plus qu’autre chose. Les yeux plongés dans les siens, Chaos l’observait avec intensité mais, brusquement, son regard se fit lointain et... presque vide. Qu’est-ce qu’il lui faisait celui-là ?

Instinctivement, les muscles de l’assassin se tendirent... elle n’avait pas vu de dossier psychiatrique et d’antécédent de schizophrénie quand elle avait fait des recherches sur lui, mais on ne savait jamais, elle n’était pas allée trop loin non plus. Son esprit analytique détailla chaque indice, chaque signe de son attitude pour savoir ce qu’il lui prenait... Etonnamment, ce fut ses connaissances en médecine qui trouvèrent la réponse. Il faisait un rêve éveillé. Ben voyons. Elle jeta un coup d’œil à la tasse de café qui devait être froid depuis le temps... A son avis, il n’y avait pas que du café dedans. Elle sentit de nouveau son corps se tendre. Avait-il drogué sa boisson également ? Une rapide vérification mentale lui assura qu’elle ne ressentait aucun effet pour l’instant mais... mieux valait être prudente.

Chaos : « Mhhh disons que pour l'instant, je voudrais surtout des infos, sur les quelques pécores qui pourraient m'empêcher de tourner en rond, même si j'ai déjà quelques idées de qui cela pourrait être. Mais je pense qu'une bonne descente chez eux, fera le ménage, et leur montrera qui est le Taulier de cette ville. Ensuite, ce qui serait pas mal, c'est si jamais tu pouvais m'avoir des contacts, infos, enfin tout ce que tu peux trouver sur ces crétins d'en haut, qui je sens, vont m'empêcher de faire tourner ma boutique comme je le veux. »

Tout ça c’était facile à avoir, du moins pour la première partie. Elle avait des dossiers pour chaque groupe de la mafia de cette ville – de la région, du pays et du monde en fait mais bon – et comme la pègre n’était pas encore très bien installée ici, cela ne serait pas vraiment difficile d’en prendre le contrôle. Aussitôt, son esprit fit le tour des hommes à éliminer pour qu’un groupe se détruise de lui-même, de chez qui il faudra aller « faire une descente » comme il disait, des hommes à avoir dans son camp, de ceux à qui il fallait graisser la patte bref, elle avait déjà une idée de l’attitude générale à adopter et elle était déjà capable de faire une bonne partie du travail seule. Maintenant, il ne lui avait pas demandé alors ce n’était pas son rôle pour le moment. Elle était curieuse de savoir s’il avait déjà un assassin à sa botte et de qui il s’agissait. Elle avait deux ou trois noms en tête déjà de personnes qui pouvaient être intéressés par un tel poste, plus ou moins doués et qui trainaient dans les parages... et qui auraient pu entrer en contact avec Chaos.

Ce dernier d’ailleurs la ramena un peu à la réalité en libérant une partie de son reiatsu au niveau de sa main, électrisant légèrement chacune de ses caresses. De doux frissons incontrôlables naquirent dans son dos à ce touché et, alors que l’énergie du mafieux se déployait autour d’elle, à son tour elle libéra la sienne pour les laisser se mêler en douceur, apprenant à se reconnaitre, à s’apprivoiser. Une douce chaleur s’empara des deux êtres alors que leurs reiastu englobaient l’autre, avec une douceur presque... tendre. Elle s’amusa de ce fait mais n’en dit rien, laissant le visage du vizard se glisser jusqu’à son cou après avoir chuchoté à voix basse :

Chaos : « Peut-être pourrais-tu déjà me révéler, ce qui tu sais sur tes anciens contacts d'en haut... »

Oooh, rien que ça, ben voyons... Bien sûr, elle pouvait lui révéler plusieurs choses. Mais elle ne savait pas ce qu’il savait déjà et s’il possédait déjà un réseau à l’intérieur même du Seireitei, aussi il était difficile de savoir ce qu’elle pouvait lui dire ou non... En tout cas, une chose était sûre, elle ne lui parlerait pas de Byakuya. Du moins, pas plus que les autres pour ne pas éveiller les soupçons, mais elle ne pouvait pas se permettre de le trahir... il était beaucoup trop précieux à ses yeux, aussi séduisant que pouvait être l’homme en face d’elle. Byakuya restait sa priorité numéro une, il était au-dessus de toute allégeance, de toute fidélité, de tout sentiment... Non, son essence même se révoltait à l’idée de lui nuire. Elle ne pouvait tout simplement pas faire cela, c’était au-dessus de ses forces physiques. En parlant de physique, Chaos était actuellement en train de s’attaquer sauvagement à sa gorge à coup de sensuels baisers jusqu’à devenir embrasser ses lèvres avec douceur, en réponse à sa taquinerie de tout à l’heure. Sans s’éloigner de lui, elle répondit à voix basse :

Yoake : « Prendre le contrôle de la ville ne devrait aucun problème avec les informations dont je dispose actuellement. Quant au monde spirituel... je suis en mesure de trouver et te fournir les renseignements que tu demandes. »

Eh ouais, Yoake roxxait tout du poney. Maintenant, le fait qu’elle soit capable de lui donner ce qu’il cherchait... ne voulait pas dire non plus qu’elle allait le faire. Glissant sa main jusqu’à sa nuque, elle l’attira à elle pour sceller enfin leurs lèvres en un véritable baiser doux et langoureux... qui resta cependant assez sage. La demoiselle voulait prendre son temps et la discussion était très loin d’être fini, puisqu’elle allait désormais aborder un autre sujet, un peu plus épineux.

Yoake : « Mais dis-moi mon cher, qu’y gagnerai-je ? »