Une nouvelle journée banale en somme… Un temps magnifique, des oiseaux qui chantent et de petits lycéens attendant d’avoir cours avec leur merveilleux prof’ de sport. Et pourtant, malgré ce climat doux et agréable, malgré des jours paisibles et répétitifs, je vivais dans la crainte. Il y a environ un mois de cela, ici-même au plein cœur du lycée, je fus spectateur d’un évènement sans précédent : l’apparition de 6 individus plus étrange encore que cette Arrancar sexy, ou encore de la Balafrée Flamboyant (et pourtant croyez-moi, j’en ai pas vue des masses des donzelles pareils.). Tout ceci me dépassait de loin, tout ce que je savais, c’est que ces gens venaient des enfers. Me demandez pas pourquoi et encore moins comment… Mêmes les entités spirituelles ici présentes semblaient ne rien savoir à propos de ces visiteurs. Ces 6 individus n'avaient pas engagés de combat, ils étaient simplement partis sans dire un mot. Ce fut ensuite le tour des Hollows et Arrancar de s'en aller, puis des Shinigami, me laissant seul dans mon gymnase en feu. Je fis alors de même, je partis. Le jour suivant, les Dieu de la mort m'avaient laissé un mot, comme quoi je ne devais parler de cet évènement à personne et qu'ils avaient réparé gentiment les infrastructures détruites durant la confrontation. Bien que ce fût le début du week-end, j'allai vérifier leur dire qui s'avérait exacte. Puis la vie reprit rapidement son court habituelle, malgré des fluctuations d'énergie notables et toujours plus important au sein même de la ville de Karakura.

Comme à mon habitude, je ne me levais jamais à l'heure où il fallait. Aujourd’hui encore, je m’étais réveillé à sept heures et demi, soit une trentaine de minute avant le début de mes cours. Je bondis du lit, pris une douche en vitesse pour enfiler mes vêtements et partir en direction du lycée. Tout ceci sans oublier une bouteille d'eau, qui allait faire office de petit dej' pour la cinquième fois consécutif. Et hop ! C'était partie pour une petite course à pieds vers mon lieu de travail. Je filais à toute allure, sac à la main et zigzaguant entre les travailleurs allant bosser tout comme moi. Les bâtiments défilaient tout autour de moi à une vitesse fulgurante... Whoo, faut peut-être que je ralentisse, sinon on va finir par m'interpeller pour que je suive une carrière olympique. A m'entrainer avec mon pouvoir tous les week-ends, j'avais l'impression de devenir de plus en plus léger, mes mouvements en étaient que plus rapide et ma vitesse avait pratiquement doublé en deux ans. Plus calmement, je repris ma course pour arriver enfin au lycée de Karakura, épuisé, mais à l'heure.

Sans trop tarder, je me dirigeai vers la salle destinée aux instituteurs de gym’, situé à côté des vestiaires dans le bâtiment du gymnase. La sonnerie allait retentir d’une minute à l’autre, alors que j’entrais dans cette pièce ; tandis que je pouvais remarquer que la plupart de mes élèves étaient présent devant les vestiaires. Je croisai deux de mes collègues, un vieille homme pas très loin de la retraite qui m’avait été d’une grande aide plus d’une fois depuis le début de l’année de fait de son expérience, et une jeune femme charmante ayant pas mal de caractère. Elle me plaisait plutôt bien, mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de la draguer et puis de toute manière, elle comptait bientôt se marier. La jeune professeur laissa échapper un léger rire moqueur : « Encore en retard Matthew. » me disait-elle encore et encore. Comme la fois précédente, je ne répondais pas, trop presser de prendre quelques papiers. La sonnerie retentit. Malgré être le dernier arrivé, je fus le premier sortit pour accueillir mes élèves et leur ouvrir les vestiaires. Le temps semblait être parfais pour faire des tours de piste aujourd’hui, quelle chance ils ont. Je m’écriai dans les vestiaires : « Aujourd’hui c’est athlétisme, mettez bien vos baskets d’extérieur. » puis je partis m’installer sur la piste. Les lycéens arrivèrent à leur tour sur le terrain l’où l’on commença tous ensemble les échauffements. Dur dur, le fait de ne pas avoir pris un petit déjeuner le matin même se faisait ressentir, j’étais tout mollasson et pourtant, j’avais une longue journée qui m’attendait. Tant pis, ce n’était pas ce cours-là que j’allais faire les démonstrations à mes élèves. Je passai mes deux prochaines heures à regarder ces jeunes gens courir autour de ce terrain. Une dizaine de minute avant la sonnerie, ils retournèrent au vestiaire et quant à moi, je pris une pause-café bien mérité… ou pas.

Et puis c’était repartit avec une autre classe, vestiaire et direction la piste pour certainement refaire la même chose qu’avec les précédents : attendre que ça se passe. Toutefois, ces élèves-là étaient différents, enfin pas en intégralité, mais la plupart commençaient à développer une énergie spirituelle assez conséquente pour voir les esprits. Intrigué, je les observais attentivement à chaque fois que j’avais cours avec eux, pour comprendre ce phénomène qui ne semblait toucher que cette classe. Alors qu’ils arrivèrent en tenue sur le terrain, je commençai à faire l’appel. Tous étaient présent, même ce Kurosaki Ichigo où toute cette énergie paraissait tourné autour. Lui-aussi pouvait voir les esprits et les Hollows, il avait même assez de potentiel pour masqué son énergie, mais il ne le faisait pas. Savait-il au moins le faire ? En tout cas, ce jeune homme n’était pas toujours présent à mes cours, et d’après ce que j’ai entendu de ses autres professeurs, c’était pareil dans toutes les matières. D’ailleurs, cela me faisait penser qu’il n’était pas là la semaine dernière…

« Kurosaki Ichigo, je crois bien que tu étais une unième fois absent au cours précédant. Aurais-tu un justificatif ? Quelque chose ? »

Je demandai par la même occasion à ses camarades d’aller commencer les échauffements, nous laissant seul face à face. Disons que j’avais une ou deux petites questions à poser à Poil de Carotte en ce qui concerne cette dernière absence…

Spoiler:

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Un jour banal, un jour comme il y en a tellement, un jour qui ressemble à tout autre jour, du moins, à priori. Et au fond, la vie de notre jeune rouquine n’était plus la même depuis un moment déjà, quelques semaines seulement, mais quelques semaines déjà. Non, elle n’était pas devenue une star, elle n’était pas non plus devenue une célèbre artiste, elle était restée la jeune fille qu’elle était, du moins vu de l’extérieur, vu de l’œil de monsieur et madame tout le monde. Mais elle était devenue plus, plus qu’une simple humaine, elle était devenue une humaine dotée de pouvoirs enfuis au fin fond d’elle, des pouvoirs qui s’était déclarés il y a pas si longtemps que cela. Ce pouvoir, au fond, elle l’avait eu étant encore petite fille, juste le jour de la mort de son grand frère, son pouvoir émanait des barrettes que lui avait offertes ce dernier et qu’elle avait d’abord détesté, trouvé insignifiantes. Mais comment l’aurait-elle su ? Comment pouvait-il le savoir ? Jamais aucun des deux n’auraient pensé que cela puisse arriver, qu’un jour, elle parlerait aux petits personnages composant ses barrettes auxquelles elle était attachée depuis le départ de son frère.

D’ailleurs, jamais elle n’aurait cru voir, un jour, apparaître ces petits personnages, ceux-ci étaient plus précisément des petites fées. Elle ne savait pas que cela pouvait réellement exister. D’ailleurs, elle crut d’abord à un rêve lorsqu’elle les vit pour la première fois apparaître. Mais elles étaient belles et bien réelles. Elles disaient d’ailleurs trouver leur force en le cœur d’Orihime. Oui, c’était bien joli tout cela, mais Inoue restait perplexe. Elle ne savait comment tout ceci marchait, comment il fallait se battre et surtout, qui il fallait battre. C’était apparemment ces sortes de monstres, des Hollows, c’est comme cela qu’on les nommait, à ce qu’avait dit Ichigo. Et tout comme ce rouquin, elle était capable de voir des esprits, de voir ces Hollows mais pas encore de les battre, là était la différence. Il lui fallait comprendre ses pouvoirs avant, et Tsubaki, Ayame, Baigon, Lily, Shun’o et Hinagiku, les six fées, allaient l’aider. Mais donc, tout ceci avait chamboulé, de manière non-négligeable, la vie de la jeune humaine qui était devenue plus qu’une simple lycéenne.

Mais il n’y avait pas qu’elle dans ce cas-là, il y avait également Sado et Ishida, bien que ce dernier avait des pouvoirs encore différents. Néanmoins, comme elle ne contrôlait pas encore bien ses pouvoirs, elle ne pouvait encore se battre avec Ichigo, pour l’aider, mais elle savait, lorsqu’il s’absentait, ce qu’il faisait. Et tout ceci lui avait également permis de rencontrer une jeune fille du nom de Rukia. Une jeune fille avec qui elle semblait déjà très bien s’entendre. Une jeune fille pourtant si différente de notre jeune Inoue. Elle avait une certaine assurance, savait se faire écouter et surtout, ne se laissait marcher sur les pieds, contrairement à Orihime. Mais leurs différences ne les empêchaient de devenir, petit à petit, des amies.

Notre jeune rouquine songeait à tout cela à la fois, une fois levée. Comme à son habitude, elle s’était levée de bonne heure, avait pris le soin de ranger sa chambre et de prendre une bonne douche. Après cela, elle se prépara un petit déjeuner, fait maison, comme toujours, qu’elle mangea tranquillement, sans se presser. Comme toujours, elle avait déjà préparé toutes ses affaires la veille au soir, donc elle n’avait plus qu’à enfiler son sac d’une main, après avoir rangé les quelques affaires utilisées et après avoir prié face au petit autel où se trouvait une photo de son grand frère. Et comme d’habitude, elle était partie bien à l’heure, elle marchait donc à son aise, écoutant le chant des oiseaux dès le matin et observant le ciel bleu, magnifique. C’était une belle journée, une bonne journée en perspective. Souriante, Orihime arriva assez rapidement au lycée dans les premières, pour ne pas changer. Arriva par la suite Tatsuki qui la rejoignit très rapidement. Les deux meilleures amies, elles n’étaient jamais l’une sans l’autre. Tatsuki avait toujours été celle qui protégeait Orihime, c’était sa protectrice attitrée. Tatsuki rendait également le sourire à Orihime, lorsque celle-ci montrait un visage triste. Et seule Tatsuki voyait ses moments de faiblesses, car la jeune rouquine s’efforçait de se montrer souriante et en pleine forme, même si la vie n’était pas toujours rose.

Mais au fond, Orihime était la fille que tout le monde appréciait, qui appréciait tout le monde et qui ne posait pas trop de problèmes. C’était en soi la bonne copine, la bonne camarade et parfois même une grande amie de confiance. Comme tous les matins, Honshô pelota la poitrine d’Orihime, et comme tous les matins, Tatsuki lui donna un coup de pied bien à elle. Comme tous les matins depuis peu, Orihime alla saluer Sado et Ishida, qui restaient souvent dans leur coin. Et comme tous les matins, la jeune fille salua Ichigo, et comme à chaque fois qu’elle le voyait, elle avait un pincement au cœur. Elle l’aimait, oui, tout le monde pouvait le remarquer, Tatsuki la première, mais Ichigo ne le voyait pas, lui. Orihime n’en était pas malheureuse pour autant, elle faisait avec, et elle était d’ailleurs bien trop timide que pour l’avouer. Et pour ce qu’en pensait sa meilleure amie, Ichigo ne valait pas la peine d’être aimé comme l’aimait Inoue. Elle le chérissait beaucoup trop, il n’était pas un garçon pour elle, voilà ce que lui répétait souvent son amie sportive.

La journée commença alors. Ils commencèrent avec une heure de japonais, puis s’en suivraient une heure de matin et enfin deux heures de sport. Orihime, niveau scolaire, était un exemple, selon les professeurs. Elle travaillait toujours sérieusement et avait toujours les meilleurs résultats aux tests. Elle écoutait en classe, participait, même s’il lui arrivait de songer à autre chose de temps en temps. En soit, les professeurs en étaient plutôt fiers. Tout le contraire d’Ichigo. C’était une certaine chance, car elle n’avait, du coup, jamais un problème, même lors de coup bas. Et cela se remarqua une énième fois. Elle était attentive, participait, elle aimait bien le japonais. Elle ne vit pas l’heure passée, sur le coup. Tous ne la comprenaient pas de ce point de vue, mais pour elle, l’école n’était pas une corvée. Cela pouvait se comprendre, malgré tout. Entre être seule chez elle et se morfondre et avoir la chance d’aller à l’école avec tous les autres, parler avec les autres et être avec sa meilleure amie, même si celle-ci venait de temps en temps la voir chez elle, elle préférait de loin être entourée de ses amis.

La sonnerie retentit, il était déjà l’heure du cours de sport. Orihime rangea tranquillement ses affaires et suivit Tatsuki et toutes deux étaient suivies des autres filles. Elles partirent en direction des vestiaires, les garçons en faisaient autant. La tenue était short bleu marine et t-shirt blanc uni. Ils commencèrent le cours avec des échauffements, le plus courant de tous, la course. Après quoi, ils allaient s’échauffer en tirant leurs muscles de diverses manières. Le cours avait toujours été très cool avec West-sensei, comme ils avaient l’habitude de l’appeler. C’était d’ailleurs un jeune professeur, c’était peut-être pour cela qu’ils laissaient parler entre eux, durant la plupart du cours. Comme toujours, Orihime était en train de discuter avec Tatsuki, surtout, mais également avec les autres filles. Une bonne entente régnait entre tous les élèves, au fond.

Mais à la surprise de tous, Ichigo se fit interpeller par le professeur. Que lui voulait-il ? Orihime, de nature curieuse, essaya de comprendre ce qu’il lui disait, mais elle avait de toute manière déjà sa petite idée. Tous les professeurs lui faisaient la même remarque, il était trop souvent absent et sans justification. Elle, elle savait pourquoi il était si souvent absent, mais devait-elle le dire ? On ne la croirait pas. Et puis, Ichigo avait l’habitude de mentir. Et durant leur petite conversation, Orihime fut citée puis appelée. Apparemment, elle devait dire si ce que le jeune rouquin avait dit était la vérité. Elle savait dans quelle situation se trouvait Ichigo, elle ne pouvait que l’aider. De toute manière, elle était toujours prête à aider ses amis et plus particulièrement, lui.

"Oui… Oui… C’est bien ça ! Kurosaki-kun a dû aider notre professeur principal, elle l’a dit alors qu’il ne restait que lui et moi en classe. Les autres étaient partis rapidement de la classe…"

Comme toujours, elle ne parlait pas avec une énorme conviction et semblait même un peu s’embrouiller, donnant peut-être trop de détails. Se grattant les cheveux, Orihime semblait anxieuse. Son comportement pouvait paraître louche, mais beaucoup savaient qu’elle réagissait comme cela. Donc, allait-il forcément déceler un mensonge ? Allait-il faire comme si tout était vrai ? Ni Ichigo, ni Orihime ne pouvait le deviner. Ils n’avaient qu’à attendre la réaction du professeur. D’ailleurs, elle avait l’habitude de sembler être sur une autre planète, racontant des histoires parfois farfelues et n’ayant ni queue ni tête. Oui, Inoue semblait de temps en temps être venue d’ailleurs.

Spoiler:

« Hé Bien… »

Cela ne présageait rien de bon. Malgré mon peu d’expérience dans ce métier, j’avais vite compris que les explications commencées ainsi allaient tourner au grand n’importe quoi, et je ne crains que Kurosaki soit une exception à la règle, bien au contraire. Alors que je le regardais attentivement en attendant une réponse de sa part, celui-ci se grattait la tête, tel un jeune cherchant une excuse bidon à faire avaler. Ce qui était très certainement le cas d’ailleurs. Je trouvais ce temps d’attente bien trop long. Alors que j’étais sur le point d’interrompre cette réflexion, il me sortit enfin son excuse à trois sous. Ah ? Le coup de l’élève sympathique qui aide son professeur principal à transporter toutes sortes de choses, on me l’avait jamais faite encore, original. Mais, (il y a toujours un « mais » dans ces histoires.) je voyais mal le rouquin se porter volontaire pour ce genre de corvée, et puis ça ne lui aurait tout de même pas prit les deux heures de mon cours. Enfin, si je me permets d’enfoncer le clou plus profondément, le professeur en question m’aurait avertie d’une quelconque manière, mais non rien à propos de cette absence. Il ne semblait pas perturbé à l’idée que je ne gobe pas un mot de tout cela, bien au contraire, il affichait un air à la fois désolé et amusé. En gros, il se foutait bien de ma gueule.

Il continuait en plus, soit disant qu’il était étonné que son professeur ne m’en ai pas parlé. Et bien moi aussi je l’étais… Ce petit jeu avait assez duré, alors qu’il cita une de ces camarades qui aurait soit disant vu mon collègue demandé l’aide au jeune Kurosaki, je commençai à m’agacer avec cette histoire. D’une voie forte et ennuyé, j’appelai la personne concerné pour demander confirmation : « Inoue, peux-tu venir par ici ? » Ce qu’elle fit aussitôt. Je remarquai que c’était une de ces élèves qui avaient développés un semblant d’énergie spirituelle, elle devait même en avoir assez pour voir clairement les Hollows et les Shinigamis. Ce qui était d’autant plus étrange, c’est qu’elle semblait tout particulièrement proche avec Ichigo ces derniers temps, tout comme avec ses camarades Ishida et Sado, dont ce dernier avait lui aussi une énergie spirituelle conséquente. Je n’aimais pas vraiment ça, quoi qu’elle dise, je n’allais très certainement pas la croire. Une fois qu’elle arriva à nous, je lui expliquai rapidement la situation pour lui demander ce qu’affirmait le rouquin. Puis elle me répondit aussitôt, malgré son tempérament timide :

« Oui… Oui… C’est bien ça ! Kurosaki-kun a dû aider notre professeur principal, elle l’a dit alors qu’il ne restait que lui et moi en classe. Les autres étaient partis rapidement de la classe… »

On pouvait nettement voir la différence entre ces deux types d’élèves : l’un qui semblait avoir des ennuis régulièrement et qui n’avait aucune difficultés pour raconter des histoires, et l’autre, qui était tout à fait le contraire et qui ne savait pas mentir aux autres. En effet, la pauvre Orihime n’était pas vraiment doué pour le mensonge, elle ne semblait pas être à l’aise et ses propos étaient loin d’être crédible. Je soupirai un instant, je n’allais quand même pas les retenir plus longtemps… Je tournai la tête pour jeter un bref regard vers mes autres élèves, ils avaient visiblement finit les échauffements et attendaient sagement. Je posai mon regard sur le jeune Kurosaki avant de lui ébouriffer les cheveux avec un sourire décontracté.

« Aller, vas pour cette fois, mais ne t’avise pas à me refaire un coup pareil. Rejoignez vos camarades pour vous échauffer, par contre, je tiens à vous voir tous les deux à la fin de mon cours, j’aurais quelques trucs à vous demander… »

Je me retournai vers le reste de la classe pour m’avancer vers eux. Certains semblaient rire de la situation de Kurosaki, tandis que les autres bavardaient en attendant mes instructions. Une fois rapproché, le silence s’installa et tous ces yeux étaient rivés sur moi. Je pris une légère inspiration avant de lancer comme à mon habitude d’un ton fort et énergique :

« Bien, aujourd’hui nous allons voir ce que vous êtes capable de faire en endurance. Dirigez-vous vers la piste, et que les retardataires se dépêchent un peu. »

Je regardai du coin de l’œil les deux personnes concernées avant de me diriger vers la piste avec les autres élèves. La plupart se mirent en place, tandis que d'autres parlèrent avec leurs camarades sans se soucier de la suite des évènements. Tant pis pour eux, je sortis mon chronomètre pour signaler le départ : « Voyons voir en combien de temps vous ferrez 3 tours de piste... Top, c'est partit » Sans même avoir attendu les deux retardataires ou même les bavards, je venais de lancer le chronomètre en surprenant plus d'un. Les lycéens les plus sérieux étaient déjà partis, mais d'autres étaient resté planté là sans même comprendre ce qu'il se passait réellement. Ils me lançaient un regard interrogatif et de détresse à la fois. Avec le plus grand des sourires je leur répondis en montrant du doigt le chronomètre et en essayant désespérément de mimer le fait qu'il était déjà en marche. Pendant ce temps, les deux autres venaient de finir leurs échauffements et de partir au quart de tour pour essayer de rattraper les plus lucides du groupe. Finalement, les étourdies se lancèrent eux aussi dans la course avec bien une vingtaine de seconde de retard. Au moins, ça avait le don de les activer un peu.

Calmement, je m'asseyais sur l'herbe, chronomètre à la main, tout en regardant mes élèves courir. Mon attention se portait surtout sur Ichigo et Orihime, essayant toujours plus d'analyser leurs énergies spirituelles. Sur le plan physique, ils se débrouillaient plutôt bien comparé au reste de la classe, surtout le jeune Kurosaki, c'était d'ailleurs depuis le début de l'année que ses caractéristiques physique se développait. Cela cachait autre chose qu'un simple entrainement dans un sport quelconque. Mes élèves firent les 3 tours demandés de façon hétérogène, leurs arrivés s'étalaient sur plus d'une minute. Cette fois-ci, je leur demandai de faire 4 tours, puis cinq et six... et la séance de sport continua ainsi jusqu'à que la classe de lycéen soit complètement épuisé. Tout le long, j'avais continué à observer les mêmes personnes tout en pensant à ce que j'allais bien pouvoir leur dire à la fin du cours. Allais-je être direct avec eux, et essayer de leur parler du monde spirituel ? Ou bien allais-je essayer habilement de savoir si oui ou non ils étaient au courant de quelque chose ? Cette dernière éventualité était beaucoup moins facile, pour finalement ne peut-être pas arrivé aux résultats recherchés, je décidai donc d'être direct. La sonnerie allait une nouvelle fois bientôt retentir, je demandais aux élèves de se diriger vers les vestiaires à l'exception des deux que j'avais vu personnellement au début du cours. Je me rapprochai d'eux et sans tarder, je lançai la conversation qui je l'espérais n'allait pas dégénérer :

« Vous devez vous en douter... je n'ai pas été convaincu par votre excuse. Enfin bref, je ne vais pas m'attarder la-dessus, mais plutôt sur le pourquoi de ces absences fréquentes. Dites moi, avec une énergie spirituelle aussi importante, vous voyez quoi, des fantômes... ? Ou bien carrément des monstres à masque blanc... ? »

Spoiler:

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Allez jusqu'à parler de Hollow... hum, c'était peut-être un peu fort. Toutefois, je voulais des réponses de la part de ce rouquin qui me paraissait toujours plus étrange. Avec ma récente rencontre avec deux Shinigamis, ici même, j'avais redécouvert la particularité de leur énergie spirituelle. Elle était bien différente des Hollows, et même de la mienne. Pourtant, j'avais l'impression de ressentir quelque chose de similaire chez Ichigo... un peu comme un mixe Humain-Shinigami. D'ailleurs, j'avais déjà ressentis une telle chose lors de ma rencontre avec l'Arrancar sexy, qui elle était plutôt un mixe Hollow-Shinigami. Bizarre, tout cela me semblait bien compliqué et confirmait que le monde spirituel me dépassait toujours de très loin. Par contre Orihime n’avait rien de particulier, enfin si, ce que je voulais dire c’était qu’elle était comme moi, elle n’avait pas une pression si différente de ce que j’avais connu. C’était une DS encore en phase d’apprentissage… le camp Midway en était rempli. Elle avait peut-être même commencé à développer un pouvoir qui lui était propre, mais je pouvais aussi me tromper, mon expérience n’était pas forcement une référence.

Le « Nani ? » du rouquin montrait l’étonnement des deux lycéens, une réaction tout à fait normal qui n’engageait rien. Même si je partais directement du principe qu’ils avaient déjà vu des fantômes ou même des Hollows, cette réaction était certainement due à ma spontanéité. Bah oui, vous réagirez comment si votre prof’ de sport venait vous parler soudainement de votre plus gros secret ? Forcement vous serez dans un premier temps surpris… Toutefois, c’était plutôt le deuxième temps qui m’intéressait ici. Allaient-ils avouer ou continuer à me mentir ? A moins que je me trompais sur toute la ligne et qu’il ignorait vraiment l’existence du monde spirituelle. Non c’était peu probable, pas avec cet aura de Shinigami qui tournait autour d’Ichigo. D’une certaine manière il devait être en contact avec l’un de ces dieux de la mort, je ne voyais que cette explication. Cette idée me fit immédiatement penser à cette jeune fille qui a rejoint la classe en début d’année et qui traine régulièrement avec poil de carotte. Depuis qu’elle était arrivée l’énergie spirituelle de son camarade ne cessait d’augmenter… mais je ne me souvenais pas clairement si c’était à cette époque que la « trace » Shinigami était apparu. Et puis, le hic c’était que cette Rukia n’avait pas spécialement d’énergie spirituelle à la hauteur d’un Homme au kimono noir. Je pensais trop, le mieux à faire était de les interroger et de voir ce qu’ils répondront. Mais apparemment Ichigo ne semblait pas prêt à me parler sérieusement…

« Des fantômes ? Haha, mais qu’est-ce que vous racontez sensei ! Les fantômes, ça n’existe pas ! »

Disais-t-il avec un grand sourire pas très convaincant... décidément, il ne savait pas mentir ce pauvre garçon. D'autant plus qu'il était beaucoup moins crédible vu la réaction de sa camarade à côté de lui. Elle semblait gênée et ne disait plus un mot depuis que j'avais vaguement parlé de Hollows. Mon regard se détourna un instant de mes élèves lorsque la sonnerie retentit pour regarder brièvement s'il n'y avait pas de soucis à la sortie des vestiaires. Le reste de la classe en sortie calmement pour se diriger vers le réfectoire. En fait, j'étais en train de priver à mes deux cachotiers le plaisir de pouvoir manger avec leurs camarades, quel mauvais prof' je faisais là. Je remarquai que la jeune rouquine semblait elle aussi intéressé par la précipitation des élèves vers le self. La pauvre, elle avait peut-être faim. Son regard ne s'attarda pas trop lorsque Kurosaki repris la parole :

« Qu'est-ce que vous voyez au juste, sensei ? »

Hum... Ichigo se serait-il finalement décidé à parler ? Il voulait certainement que j'en dise plus, pour avoir plus d'assurance et pouvoir répondre à mes attentes. A moins qu'il comptait remuer le couteau dans la plaie, chercher à me faire dire des choses pour mieux se moquer de moi après. Non... il n'oserait pas quand même ? Qui sait... En fait, je ne savais pas trop quoi répondre à cela. Devais-je aller plus loin et parler directement de Shinigami et de Hollows ? Ou devrais-je continuer à tâtonner le terrain, ce que cette dernière interrogation supposait le contraire. Non, je devais cette fois-ci être direct et franc avec lui. Cependant il y avait Orihime, qui restait là en attendant que cela se passe. Sa réaction face à la demande de Kurosaki semblait vouloir dire « Mais qu'est-ce que tu fais, évite le sujet idiot ! », même si cette remarque serait assez étonnante de la part de la jeune fille. Plus je me tenais face à eux et plus j'avais l'impression que je n'obtiendrais rien... C'est plus facile de garder un secret à deux que tout seul. Il fallait que je trouve le moyen d'envoyer un des deux rejoindre leurs camarades. L'occasion se présenta aussitôt, Inoue venait de lâcher un léger gargouillement signifiant qu'elle irait bien casser la croute sous peu. Mes yeux jusqu'à lors principalement tourné vers Ichigo se posèrent un instant sur la jeune fille. Gênée, elle laissa échapper un rire honteux avant de s'excuser poliment. Le sourire au lèvre, je saisissais cette chance de pouvoir discuter seul à seul avec poil de carotte.

« Et bien, on dirait que tu as faim, n'est ce pas Orihime ? Bon aller, file te changer et rejoindre tes amis au réfectoire. » Je me retournai vers Kurosaki. « Par contre toi, tu restes avec moi pour qu'on éclaircissent quelques points ensemble. »

Voyant la jeune lycéenne hésitante, je fis un signe de la main pour lui assurer de quitter le terrain. En fait, ça voulait plutôt dire « Bon vent », mais cela n'aurait pas été très sympathique de ma part, il faut bien ne pas gâcher ma propre image auprès de mes élèves... Il ne restait donc plus qu'Ichigo et moi-même, prêt à parler de nos petits secrets, si toute fois il souhait s'ouvrir à moi. Alors que je pris un air sérieux, je m'installai sur la pelouse tout en invitant l'adolescent à en faire de même, de tel façon à faire durer le plus possible la conversation et à le mettre en confiance. Une petite brise vint adoucir l'atmosphère et rafraichir les ardeurs. Sous un soleil de plomb, je commençai à répondre à la question du rouquin :

« Ce que je vois... Des fantômes, oui principalement des âmes en attente d'être mené vers une voix ou l'autre. L'une mène à l'ascension dans un monde différent de celui-ci, offrant alors une nouvelle vie plaisante. Tandis que l'autre mène à la bestialité et au sang, ayant pour seul but : se nourrir pour survivre. On appelle cela un Hollow. Mais ce n'est pas tout, j'ai eu l'occasion de voir des Dieux de la mort appelés Shinigami, qui servent en quelques sortes de guide pour mener les âmes à ce monde de paix, à la Soul Society. »