La réserve et l'extravagance seraient-ils associables ? [pv Zwei]

Souviens-toi de mon nom:

Des années avaient filé depuis son exil du monde vide jusqu'au monde plein … Étonnement, s'attendant initialement à goûter à de nouvelles saveurs, de nouvelles splendeurs, de nouvelles merveilles, le rendu final apparut à ses papilles, à ses pupilles comme terriblement fade, morose, sans saveur … Aussi bienveillante la façade puisse t-elle paraître chez certains humains, tous restaient dépourvus d'intérêts tant la soumission à leur inconscience, à leur surmoi, à leur instinct était évidente … Tout ce que l'arrancar à la chevelure obscur avait pu gagner de cet exode se résumait en un renforcement de son dégoût pourtant déjà conséquent à la base … Aussi triste cela puisse t-il paraître, le misanthrope n'était pas prêt de les considérer comme les égales de sa propre race.

Au fond, à quoi s'attendait-il réellement ? Ce mystérieux personnage avait pourtant établit lui-même que la plus grande source de bonheur se résumait à un seul et unique mot … Le nihilisme … Le néant … Le vide … Ne rien posséder signifiait aussi ne rien pouvoir perdre … Dans ce cas, pourquoi diable avait-il rejoint un nouveau territoire ? Ne cherchait-il pas inconsciemment par la même occasion à gagner quelque chose à la clé ? Ne cherchait-il pas à obtenir ce fameux plus qui signifiait aux yeux d'un humain le véritable bonheur ? Ne cherchait-il pas à … Devenir humain en agissant de la sorte ? Ridicule … Tellement ridicule … Envier ce que l'on rejette, envier ce que l'on ne comprend pas, envier ce qui nous dégoûte … C'était juste pathétique …

Tout ce que l'arrancar aux profondes prunelles inexpressives pouvait espérer d'un tel voyage était de risquer de perdre … En somme … Risquer de bafouer sa propre philosophie … Absurde … Prenant enfin conscience de la bagatelle que représentait cette situation, Ulquiorra Schiffer se redressa, raide comme un piquet, au sommet d'un prétentieux gratte ciel composant la ville de Karakura. S'avançant, un pas devant l'autre et vice versa à un rythme lent, régulier, stable jusqu'au vide, à une trentaine de mètres du sol infesté des habitants du quartier, l'homme invisible fit apparaître par le biais d'un habile, subtile, agile mouvement de poignet un passage gargantuesque dont seul les individus de son espèce avaient le secret.

S'engouffrant dans les profondeurs des méandres du passage et laissant clôt celui-ci dès la fin de son entrée entièrement amorcée dans l'entre monde, l'Hollow au masque brisé du marcher quelques dizaines de minutes avant d'arriver à destination, retrouvant sans joie réelle les déserts infinis de ce lieu dénué de vitalité, d'espoir, d'humanité. Scrutant l'horizon comme pour vérifier la présence d'éventuels prédateurs suicidaires, Ulquiorra entama de nouveau son long périple au cœur des dunes sableuses à la recherche de l'unique objet ayant réussit à insuffler à l'arrancar au regard énigmatique le véritable bonheur.

Les secondes, les minutes, les heures s'écoulaient à un rythme incroyablement lent … Toutefois, à l'échelle de ce qu'avait déjà vécut le Vastolord, ce n'était ni plus ni moins qu'une simple promenade. Alors qu'il fixait toujours la lune dominant sur le ciel ténébreux de l'Hueco Mundo, les mains toujours rangées au même endroit, l'esprit transporté vers de nouveau horizons … Tout à coup, un drôle d'événement se produit …

Un objet non identifié venait faire office d'obstacle à son pied droit lui retirant fatalement son seul appui vers l'avant provoquant l'inéluctable mouvement suivant : une chute lamentable même pas atténué par des bras privés de leur capacité de mouvement. Le visage épousant le sable argenté, Ulquiorra resta un certain moment immobile, le corps étendu au sol, presque inerte laissant ses pensées établir toute sorte d'hypothèse sur la nature de ce qui venait de se passer.

Décidant finalement de se rouler à cent quatre vingt degrés pour être dos à terre, le misanthrope redressa progressivement son buste pour ensuite se relever s'approchant prudemment de ce qui s'avérait être la source de son déséquilibre. Bizarrement, l'arrancar aux iris verdâtres ne tomba non pas sur un banale rocher mais sur un être vaguement humanoïde en état stationnaire. Analysant rapidement ce drôle de personnage, Ulquiorra put affirmer qu'il avait affaire, au vue du masque brisé, à un arrancar de sexe femelle qui ne semblait définitivement pas munit de compagnons. Deux secondes étaient déjà passées et la chauve souris avait déjà trouvé deux points communs bien que de tels artifices l'importaient peu. Etait-elle morte ? Touchant du bout de l'index le visage du cadavre comme pour prendre compte de son état, le misanthrope était loin d'imaginer l'avenir qui l'attendait.

Souviens-toi de mon nom: · ~ La Sanguijuela Psychopathe ~

Les bras logés à sa place habituelle : croisés fermement sous sa poitrine quelque peu aiguiseuse alors qu’elle se tenait bien droite au milieu d’une bande des monstres. Combien étaient-ils ? Six, Sept ou peut-être huit, elle ne saurait le dire car elle n’avait pas besoin de les compter. Peu importait leur nombre, le combat qui va surement s’en suivre se terminera comme les dizaines d’autres qu’elle avait mené depuis son retour dans ce monde des êtres qui semblaient n’avoir rien d’autre à faire que de s’entretuer. Un monde parfait pour la créature qu’elle était en sommes mais elle était lasse, lasse de devoir revivre toujours la même scène : embuscade suivit d’un massacre qui ne lui procurait aucune délectation tant ses assaillants étaient faibles … trop faibles qu’elle s’amusait souvent à tarder elle-même leur mort en offrant un spectacle des plus cruels dans l’unique souhait de pouvoir soutirer du combat grotesque qu’elle menait une petite once de jouissance mais ce n’était jamais suffisant. Prétentieuse la créature ? Sans doute mais était sa faute si elle devait affronter que des créatures des bas étages ? Une qui pourrait la rivaliser sur un pied d’égalité, c’était tout ce qu’elle demandait mais il semblerait que l’espèce ayant ce pouvoir s’était toute immigrée dans cette niche plantée au milieu du désert qu’on nommait Las Noches et elle n’était pas assez folle pour s’y aventurer dans l’unique souhait d’y trouver un rival de taille. Ainsi donc, elle se contentait des menus fretins qui s’offraient à elle. Si seulement elle n’était pas ce genre de créature, un monstre qui ne savait puiser du plaisir que dans un bain de sang …

Elle toisait de ses prunelles violettes à la lueur quelque peu exaspérée les êtres aux allures plus ou moins monstrueuses qui l’encerclaient. Des simples hollow qui n’avaient même pas atteint l’état d’adjucha qui osaient défier un qui était au sommet de l’évolution de l’espèce. Qu’était donc ce cirque ?

- Arrête de nous regarder de haut comme ça pétasse !
- Une femelle comme toi devrait savoir se tenir à sa place …

Zwei continua de les fixer de la même façon sans bouger d’un pouce alors que les monstres s’avançaient tout doucement vers elle, réduisant ainsi le diamètre du cercle qu’ils avaient formé autour d’elle. Des mots doux et encore des mots … elle ne comptait plus les surnoms « mignons » auxquels elle avait droit …

- Je vois. Encore des machos qui essaient de renverser la loi de la nature. Dois-je vous rappeler qu’ici ce n’est pas le sexe qui compte mais la puissance et navrée de vous le dire mais vous n’êtes qu’une bande d’insectes qui ne réussiront qu’à me chatouiller les pieds et encore seulement si je vous laissais faire mais ...
- Tu vas la fermer salope !

Les monstres se jetèrent tous sur la créature sans lui avoir laissé le temps de terminer sa tirade séditieuse mais avant qu’ils ne l’atteignirent elle tendit un bras en arrière et l’autre en avant alors que les piques qui ornaient ces choses qui ressemblaient à des bracelets autour de ses poignets se décolèrent avant de se propulser à grande vitesse sous forme des tentacules vers ses agresseurs. Les appendices s’enroulèrent au cou de chacun des insectes qui tentèrent alors désespérément de se libérer tout en poussant des grognements tels des animaux capturés.

- … mais je n’ai aucune envie de jouer avec vous !

Ajouta-t-elle tranquillement alors que son visage était dénué de toute émotion. Elle baissa légèrement la tête avant de pousser un soupir de lassitude puis elle fixa un de ses captifs ; celui qui se trouvait dans son champ de vision. Des hurlements fendirent alors l’air puis les monstres s’évaporèrent dans les airs alors que les tentacules bourreaux se rétractaient pour devenir des simples ornements sous formes des bracelets aux six piques autour des poignets de Zwei. Elle venait d’absorber les reiatsu de ces pauvres créatures et cela lui procurait un bien être délectable mais étrangement son visage continuait d’afficher un air indifférent.

Elle poursuivit son chemin comme si de ne rien était et après trois kilomètres parcouru elle lâcha un bâillement. Son corps réclamait une petite sieste comme à chaque fois qu’elle venait d’ingurgiter une bonne dose de reiatsu et sans chercher à se mettre à l’abri, elle se laissa tout simplement tomber lourdement dans le sable pour offrir à son corps ce qu’il sollicitait. Ça ne serait que l’énième fois qu’elle se réveillerait plus tard sous un tas de sable. Pourtant son réveil se passa un peu différemment cette fois-ci car elle fut tirée de son sommeil, avant que les fins graviers du désert ne l'ensevelirent profondément, par quelque chose qui lui chatouillait le visage. Tout en gardant les yeux clos, elle attrapa cette chose d’une main avant de les ouvrir tout doucement. Encore dans un état de nébulosité, elle dû cligner plusieurs fois les paupières avant que ses prunelles violettes ne se fixèrent définitivement sur un visage … humanoïde. Un arrancar ?

- Tu es qui toi ?

Voix froide et expression neutre alors qu’elle était restée dans la même position, allongée de tout son long dans le sable et avait gardé le doigt prisonnier de sa main droite. L’être qui la lorgnait semblait doter d’un puissant reiastu mais étrangement elle ne se sentait pas menacer. Serait-elle donc entrain de rêver ? Dans un état d’incertitude, elle lâcha l’index puis se pinça la joue droite et assez forte pour ressentir de la douleur.

- Ben non, je ne suis pas entrain de rêver.

Lâcha-t-elle à elle-même mais à vive voix alors qu’elle ne s’était toujours pas relever comme si elle s’apprêtait à refaire un tour dans le monde des songes, ramenant ses bras le long de son corps. Pourtant son regard ne lâchait pas l’importun.

- Tu es là pour me remettre à ma place aussi ?

Bien qu’elle semblait être disposée à se faire tuer sur place, sans vouloir bouger le petit doigt pourtant ce n’était point son intention mais pour l’heure elle ne voyait juste pas une raison d’abandonner sa confortable position …

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Cette fraîcheur, cette douceur, cette chaleur émanant des joues de ce corps non identifié … Combien de temps cela faisait-il que l'arrancar au regard névrosé n'avait pas ressenti pareille sensation ? Probablement depuis la dernière fois où il avait effleuré la peau d'un être humanoïde à savoir jamais … Ou dans un passé suffisamment lointain pour que ce souvenir ne demeure désormais plus dans la mémoire d'Ulquiorra. Se concentrant dorénavant davantage sur cette découverte que sur l'état physique et psychologique que l'objet de sa curiosité pouvait hériter, sa surprise, traduite de façade par une légère expansion de ses yeux, fut vive lorsque la femelle étendu au sol se saisit subitement de son index.

L'espace d'un instant, ses capacités d'analyse, de réflexion, d'anticipation s'embrouillèrent conduisant le schizoïde à aboutir à un néant d'idées pour réagir à cette pseudo agression … Il fallait le comprendre, un fossé qu'il s'était acharné à creuser entre sa personne et son entourage réduite à l'état de poussière en l'espace de quelques secondes … Toujours accroupit fixant d'une manière tout aussi neutre son interlocuteur que celle-ci, complètement immobile, des sons franchirent le seuil des lèvres de l'arrancar aux iris violacés pour ensuite venir atteindre ses tympans aiguisés, son système les traduisant comme une simple interrogation sur son identité.

Logique dans un sens … Somnoler paisiblement au cœur d'un désert et retrouver au réveil un étranger à une distance peu significative, il y avait de quoi se poser des questions … Bien qu'aucune intention propre à un être soumis à son instinct n'ait traversé l'esprit du misanthrope avant, durant, après son approche aux côtés de son semblable … Suite à sa brève intrusion dans ce qui pourrait être comparable au point de vue du protagoniste se situant face à lui, l'arrancar aux prunelles émeraudes n'eut pas même le temps de demander à l'impétueuse d'enlever ses mains de son doigt pour finalement se présenter que cette même personne répondit aux attentes de la chauve souris avant que celui-ci n'ait le temps de faire usage de la parole …

Serait-elle extralucide ? Ou juste clairvoyante ? Observant d'une façon toujours aussi inexpressive l'individu de sexe « faible » se pincer ce qui lui servait de joue pour après demander à ce qui s'apparentait être son inconscient si oui ou non elle était éveillée. Son teint presque similaire à celui d'un clown, sortant légèrement de l'ordinaire en somme, serait la raison du questionnement de son interlocutrice ? Ceci n'avait rien de bien flatteur pour Ulquiorra Schiffer … Mais il ne pouvait définitivement pas exclure cette possibilité tant elle semblait évidente.

Ne souhaitant visiblement laisser aucune possibilité de réponse à l'hybride, la somnolant enchaîna son dialogue une voie en posant cette fois une étrange question. La remettre à sa place ? Faisait-elle référence à son statut de femelle signifiant au sein de l'Hueco Mundo comme une marque de faiblesse, d'infériorité ? Le digne représentant du vide aurait compris si seulement il l'aurait abordé sans préalable alors qu'elle jouissait de sa conscience … Néanmoins, le contexte de la situation actuelle changeait conséquemment la donne. En effet, si la chauve souris aurait vraiment été le détenteur de telles attentions, l'exécution de sa cible ne se serait pas laissée retarder jusqu'au réveil de celle-ci …

N'avoir jusqu'alors usé d'aucun geste témoignant de sa haine à l'égard de l'arrancar, ce simple fait n'aurait-il pas du suffire à son vis-à-vis pour témoigner un tant soit peu de ses réelles intentions n'étant dans le cas présent, visiblement pas hostile … Du moins, pour le moment … Se relevant lentement comme pour montrer l'exemple à celle qui paraissait avoir des liens intimes avec Morphée, Ulquiorra répondit à la seconde question lui étant adressé par un simple immobilisme démontrant assez efficacement le manque d'intérêt qu'il portait dans la mort de son congénère. La première question, elle, gagna davantage au change que sa prédécesseur, le misanthrope faisant cette fois usage de mots pour dissiper le brouillard :

-Je suis … Ulquiorra Schiffer …

N'ayant pas besoin de plus de sujets, de verbes et autres artifices pour se présenter, l'arrancar errant, après avoir laissé planer une brève pause verbale, fixa un instant sa partenaire de discussion, qui venait le changer de sa fidèle compagne la solitude, puis, sans ne faire preuve de beaucoup d'enthousiasme, se contenta de demander à son tour comme pour maintenir la conversation en vie :

-Et toi ? Es tu suffisamment inconsciente pour prendre repos en pareil endroit ? Faire preuve d'un tel manque de prudence … Quel es ton nom … Femme ?

Dit-il en fixant un autre endroit hasardeux de l'environnement extérieur tant la gène de simuler l'empathie s’avérait puissante. Au moins, cette rencontre le changerait de la monotonie ...

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Toujours allongée dans le sable comme pour ne jamais s’y relever, Zwei avait gardé les yeux rivés sur cet être quelque peu étrange … non plutôt différent des mâles qu’elle avait croisé jusque là. Non pas parce qu’il était un arrancar mais étrangement, malgré l’immense reiatsu qui émanait de celui-ci, elle ne ressentait aucune menace venant de lui. Etrange, très étrange … En voilà une situation très rare dans ce monde de brutes où les plus faibles étaient réduits en état de nourritures par les plus forts, où les femelles étaient des proies pour les mâles qui voyaient en elles des êtres faibles donc plus facile à mettre à terre. Malgré son statut d’arrancar qui lui conférait donc une puissance non négligeable, elle-même était sans cesse menacer par ces machos et la plus part du temps par des créatures aux capacités bien inférieures aux siennes comme il y a tout juste quelques minutes humaines et seulement parce qu’elle était une femelle.

Le mâle le fixait d’un regard … vide, excessivement vide. Elle ne pouvait y déceler aucune émotion. Elle était même dans l’incapacité d’affirmer si celui-ci reflétait de la tristesse. Mais en l’analysant attentivement, elle réussit à mettre un mot sur le reflet de ces prunelles vertes quelque peu étrange comme la nature de son propriétaire : solitude. Oui, voilà un bon mot pour définir ce regard qui était posé sur elle. Jamais encore une créature n’avait intrigué Zwei à ce point jusqu’à la pousser à l’analyse pour une fin autre que celui d’essayer de déceler la faiblesse de celui-ci afin de mieux l’exploiter pour son propre plaisir égoïste. Elle qui d’ordinaire ne cherchait jamais à connaître la nature profonde des autres, elle était bien curieuse de connaître ce nouveau spécimen.

Il avait même daigné répondre à une de ses questions alors qu’une autre créature aurait usé plutôt de la violence de son poing ou d’une autre forme d’offensive au lieu d’utiliser le langage verbal. De plus en plus curieuse, Zwei abandonna sa position allongée pour adopter une assise. Elle avait opté pour celle en tailleur, les mains fermées sur ses pieds croisés, tout en continuant de lorgner son interlocuteur depuis sa position qui lui donnait une vue en perspective sur le mâle qui portait le nom d’Ulquiorra Schiffer. Etait-elle donc aussi simple d’esprit au point de faire confiance à une créature de l’Hueco Mundo qu’elle venait à peine de rencontrer en se mettant ainsi dans une position qui n’était guère à son avantage ? Si il le souhaitait, Ulquiorra pourrait la faire mordre le sable sans mal vu leur position respective mais fidèle à son instinct primitif, cet idée ne semblait même pas effleuré son esprit qui semblait si étroit. S’il souhaitait la mettre en pièce, ce n’était pas l’occasion qui lui manquait mais son congénère ne semblait pas disposer à exécuter cette idée bien impétueuse, chose qui arrangeait la Sangsue car elle non plus n’était pas actuellement appareiller pour combattre. Tient donc, en voilà encore une chose bien nouvelle mais elle avait ses raisons : elle avait eu sa dose de défoulement pour la journée et d’ailleurs son corps réclamait toujours de repos mais l’heure n’était pas à la sieste mais à la découverte …

Le regard toujours levé vers son interlocuteur, elle avait réussi à déceler la gêne qui semblait tourmenter celui-ci alors qu’il lui adressait la parole et cela arracha un sourire en coin à Zwei. Un de ses sourires qui poussaient à la méfiance mais c’était tellement discret que son congénère ne l’avait sans doute pas remarqué. D’ailleurs il avait détourné le regard comme pour essayer de dissimuler cet état qui semblait le déranger.

- Zwei … moi c’est Zwei … Dis, tu viens de là bas ?

Par « là bas », elle voulait désigner cette niche géante nommée Las Noches mais pour elle ceci était tellement évident qu’il n’avait pas besoin de le préciser. Ainsi donc elle attendait sa réponse, les yeux guettant toujours l’arrancar mâle telle une gamine fascinée devant une nouvelle découverte … un probable futur jouet ? Alors qu’elle n’avait pas répondu à ses autres questions. Les avait-elle omis volontairement ou était-ce parce que son esprit ne voulait capter que ce qu’elle désirait entendre … telle était la question …

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Ce sable toujours si terne, si fade, si déprimant, ce croissant de lune toujours si figé, si imperturbable, si arrogant, ce ciel toujours si sombre, si mystérieux, si profond … Peu importe la façon dont il contemplait le paysage se présentant à son regard, Ulquiorra Schiffer ne pouvait attribuer à ce même décors un quelconque intérêt tant ce lieu lui avait empoisonné la vue depuis des lustres, des décennies, une éternité … En dehors du lieu de naissance de ces objets translucides, rien en ce monde ne pouvait ne serait-ce qu'arracher un soupçon de fascination, d'admiration, d'émotion dans la chaire, dans l'âme de l'arrancar aux prunelles de Péridot. Ce personnage avait maintenant le choix … Rester en observation de ce territoire dénué de saveur ou reporter son attention vers un être qui … Vraisemblablement … Ne le mettait pas à l'aise.

Tardant à se décider, un léger bruissement vint attirer l'attention de l'Hollow au masque brisé … Se tournant lentement et discrètement vers la source de ce son, la surprise, bien qu'infime, fit tout de même surface en son être à la vue de son interlocutrice accomplissant une action qu'il n'aura jamais cru possible... La femelle venait tout juste de passer au second stade d'élévation … Jadis étendue au sol tel un corps, un cadavre, une carcasse totalement inerte, celle-ci était maintenant d’ors et déjà assise dans une position se qualifiant, selon des termes humains, comme la « position en tailleur ». Ulquiorra se sentait déjà mieux … Converser avec un individu semblant capable de s'endormir à n'importe quel moment n'avait rien de bien drôle …

A présent, son vis-à-vis démontrait déjà davantage son intérêt envers sa personne en usant d'une posture significativement plus convenable. La question résidait cette fois dans le tiraillement entre le bon et le mauvais côté de la chose … Bien qu'il ne souhaitait nullement entrer en situation de combat, créer des liens relationnelles avec d'autres consciences ne l'intéressait naguère du fait de la signification du développement d'affection envers un quelconque individu consistant en l'apparition du risque de trouver quelque chose à perdre ... La souffrance, la tristesse, la solitude se renforçant en même temps que l'importance accordée au fruit de cette même perte.

Et puis … Pour quelle denrée risquerait-il un effet secondaire de cette envergure ? Dans le meilleur des cas, l'arrancar au semi casque de samouraï pourrait acquérir une nouvelle alliée … Toutefois, au vue de la puissance de cette éventuelle nouvelle camarade, ses chances de survies au cours de combat n'augmenteraient que de manière factices … De plus, même si cette femelle s'avérait être détentrice d'une force incommensurable … Les duos étant loin d'intégrer ses spécialités … Il perdrait au change en somme. Dans de pareilles circonstances, conserver sa neutralité dans la conversation et abréger celle-ci s'avérait être finalement la meilleure solution pour écarter ce problème.

Le personnage au regard d'émeraude s'étant enfin décidé sur l'avenir qui résulterait de cette rencontre, la protagoniste se situant face à lui fit tout à coup vibrer ses cordes vocales l'extirpant inéluctablement de ses pensées. Son nom était donc Zwei … Zwei comment ? Venait-elle dénoncer son prénom ? Et son nom ? Elle devait bien en avoir un, non ? Au fond … Peu importe, elle aurait très bien pu ignorer sa question précédente, ceci n'aurait définitivement rien changé à la finalité.

Alors qu'il réfléchissait dorénavant à un moyen d'écourter cette farce, la dénommée Zwei sut énoncer une phrase réussissant l'exploit d'alimenter la curiosité du nihiliste. Là-bas ? Qu'entendait-elle par là ? Faisait-elle référence au monde réel dont naquit et mourut pour renaître en Hollow tout monstre résidant dans l'Hueco Mundo ? Non … Sa destinataire n'avait rien d'une lumière mais ne rentrait pas non plus dans la catégorie des demeurés … Catégorie qu'il aurait fatalement intégré dans le cas où il aurait partagé une telle réponse.

Demander d'où il venait … Existerait-il, par le plus grand des hasards … Un lieu suffisamment spécial dans ce monde vide pour abriter des arrancars de son envergure ? Si tentait que seuls des arrancars puissent s'y trouver … Si au moins elle pouvait, à défaut de poser une question on ne peut plus vague, ne serait-ce que lui attribuer un indice en pointant par exemple de l'index la direction du fameux « là-bas ». Un tel geste faciliterait la tâche d'Ulquiorra dans la compréhension de l'identification de ce mystérieux endroit. Enfin bon, Zwei ne semblait pas vraiment disposée à lui attribuer davantage de précision … Confronté à un manque évident d'information pour répondre à son camarade de discussion, la chauve souris dit, d'un ton toujours si déshumanisant tant la présence d'éventuelles émotions était nulle :

-Je ne comprend pas … A quoi fais-tu référence exactement ?

Cette courte prise de parole, assaisonnée par un regard redirigé vers la détentrice d'informations vraisemblablement peu communes … Le simple fait d'imaginer qu'un territoire ait pu échapper à son regard malgré les décennies définissant sa croisade au sein de l'Hueco Mundo lui suffisait à risquer de passer pour un idiot … Qui sait … Peut-être qu'au bout du compte, cette zone étrangère s'avérerait suffisamment intéressante pour réveiller son intérêt endormi. Il n'était pas là pour se faire des amis après tout ...

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Malgré le masque d’indifférence qui voilait le faciès de son congénère, Zwei ne cessant pas de l’observer depuis sa position assise, ne perdait aucune miette des réactions de celui-ci, ainsi elle pu déceler une fissure dans le masque de neutralité d’Ulquiorra. Celui-ci n’était pas aussi parfait malgré l’effort que son propriétaire semblait déployer pour garder son air stoïque à toute chose. La scène développa un amusement intérieur chez Zwei et à un moment cet état de béatitude quelque peu grotesque qu’elle souhaitait garder à son for intérieur ne voulant pas le dévoiler à son interlocuteur, venait se trahir sur son visage sous forme d’un léger sourire discret. L’avait-il remarqué ? Il semblerait que non et tant mieux car elle ne souhaitait pas attirer la méfiance de ce mâle si différent des autres.

Pourquoi donc la fascinait-il à ce point ? Elle qui n’a jamais porté un quelconque intérêt à une autre créature, pas même à sa sœur de laboratoire, se mettait présentement à essayer de comprendre celle-ci. Était-ce parce qu’il était le premier mâle qu’il croisait et qui n’éveillait pas en elle cette envie de lui « éclater la tronche » ? Elle qui habituellement cherchait toujours à provoquer par n’importe quel moyen, même par les plus pervers, les êtres qui croisaient son chemin même ceux qui ne semblaient pas vouloir lui « botter le cul », n’avait aucune envie de croiser le fer avec celui qui se trouvait actuellement en face d’elle. Et ce n’était point par peur même si il semblait être en mesure de lui faire mordre la poussière car ce sentiment elle ne le connaissait que de mot. Créature aberrante qu’elle était, ce n’était pas une différence de force, même si le fossé pourrait bien la mener à la mort, qui la ferait reculer face à un adversaire.

Si la Sangsue semblait s’intéresser à son camarade de dialogue, cette sollicitude ne semblait pas réciproque mais la créature ne semblait pas s’en offusquer car non seulement elle n’était point sujette à ce genre de comportement qui relevait d’un sentiment dont elle était dépourvu, l’intérêt qu’elle portait pour Ulquiorra n’était qu’une simple curiosité. Si l’idée de le combattre ne lui avait pas effleuré l’esprit, il en était de même pour celle d’essayer de sympathiser avec lui. Ça lui apporterait quoi de gagner la complaisance de celui-ci ? Elle était une créature solitaire et sa situation la convenait parfaitement. Si elle avait souhaité de la compagnie elle aurait suivit Numéro Douze et vivre en troupeau dans cette niche plantée au milieu du désert. D’ailleurs il n’était pas encore trop tard pour cela car sa sœur de laboratoire y était toujours et elle pourrait sans doute trouver sa propre place au sein de la horde et ainsi devenir une « toutou » à son tour mais seulement voilà, cela ne l’intéressait guère. Elle avait fait le choix d’errer seule dans ce vaste monde et elle n’avait aucune envie de mettre fin à cette errance bien que sans but. Peut-être qu’un être ou un évènement réussira à mettra fin à sa vie de vagabonde mais ce jour n’était pas encore arrivé …

Son congénère ne semblait pas connaître l’existence de cette « niche » et cela la surpris quelque peu bien que son visage avait gardé son air placide. N’avait-il donc pas compris l’endroit qu’elle voulait désigner par « là bas » ou bien ignorait-il réellement l’existence de celui-ci ? Existait-il encore des créatures qui ignoraient la présence de ce lieu où étaient pourtant rassemblées les plus puissantes et sans doute les plus méprisables des créatures de ce monde dissolu ? Fort probable car le Hueco Mundo était très vaste. Il existait des endroits qu’elle-même n’avait pas encore explorés malgré sa flânerie éternelle. Elle prit le temps de ramener ses mains de ses pieds croisés derrière elle avant de déplier ses jambes pour les tendre de toute leur longueur devant elle et légèrement écartées alors qu’elle basculait légèrement en arrière pour prendre appui sur ses bras avant de répondre d’un ton calme, les yeux rivés droit devant elle bien que ce n’était point la direction vers « là bas ».

- Je veux parler de Las Noches.

Elle s’était contentée d’évoquer le nom exact de « là bas » et attendit tranquillement une réponse à sa question …

Souviens-toi de mon nom:

Sa réponse dorénavant convenablement émise, l'arrancar aux prunelles d'olivines n'attendait présentement plus qu'une chose … Une réaction, une parole, un geste, n'importe quoi émanant de la femelle à l'iris de lazurite. Les secondes passèrent inexorablement sans qu'un bruit quelconque ne vienne rompre le silence infernal dominant les lieux. L'espace d'un instant, Ulquiorra Schiffer pu déceler l'apparition d'un bref sourire ornant le visage de son interlocutrice. Pour quelle raison faisait-elle usage d'un tel rictus ? Se pouvait-il que cet être répondant au nom de Zwei puisse éprouver de l'amusement quant-aux dires de la statue ambulante ? Étrange … Il n'avait pourtant usé d'aucun artifice pouvant prêter au sourire dans son interrogation …

A moins que ce ne soit le fait de ne point avoir connaissance du fameux « là-bas » qui puisse inspirer à cette créature de l'Hueco Mundo une euphorie de cette envergure ? Était ce si célèbre, si populaire, si prestigieux pour qu'une salve de moquerie puisse naître dans un élan d'ignorance ? Cette éventualité était on ne peut plus crédible bien qu'elle ne soit à proprement parler pas unique. Qui sait … Peut-être que ce comportement intégrait tout simplement une facette de la personnalité de sa camarade de discussion …

Analysant le tout sans n'effacer son expression détachée, la réponse tant attendue apparu subitement des fines lèvres de l'arrancar aux prunelles violacées. « Las Noches »? Zwei venait d'officialiser les choses. L'arrancar au semi casque de samouraï ne connaissait définitivement aucun lieu, aucune organisation, aucune secte arborant un nom pareil. Étant donné qu'elle lui avait précédemment demandé s'il faisait parti de pareil endroit, ses hypothèses antécédentes s'avéraient vraisemblablement exactes. Cet endroit … Las Noches … Devait sans aucun doute être le bastion d'Hollows au masque brisé s'étant probablement regroupés dans le but de dominer l'Hueco Mundo. Ulquiorra n'avait aucunement besoin de les connaître pour deviner toute l'arrogance les animant. Sans intérêt …

Pour que la protagoniste toujours en position vaguement assise devant lui daigne poser une telle question, elle ne devrait, elle non plus, faire parti de Las Noches. Dans le cas contraire, Zwei saurait si Ulquiorra ferait ou non parti de cette faction … De nouvelles questions se présentaient dorénavant d’ors et déjà dans l'esprit de la chauve souris … Attendait-elle quelque chose de particulier d'un être intégrant l'organisation nommée ? Présentait-elle de l'hostilité, de l'admiration, de l'indifférence à l'égard des concernés ? Dans l'état actuel des choses … Deviner les valeurs, la philosophie, les convictions d'une parfaite étrangère relevait davantage de la clairvoyance que de la logique pure handicapant significativement l'homme au regard brumeux dans sa quête de la découverte des intentions de son vis-à-vis. L'idée même que celle-ci puisse converser avec sa personne juste par intérêt, juste par curiosité, juste par envie ne lui effleurait nullement l'esprit, le tout témoignant bien de son manque sérieux d'empathie pouvant lui permettre de mieux comprendre les sentiments d'autrui. Quel mauvais psychologue cet Ulquiorra … Ce fut d'ailleurs dans un nouvel élan d'incompréhension que celui-ci émit les paroles suivantes :

-Je n'ai jamais entendu parler … De Las Noches … Une organisation regroupant des arrancars je suppose …

Rajouta t-il subtilement comme pour vérifier l'information sans n'avoir à poser une nouvelle question ... S'il s'avérait avoir au final tort, cette femelle visiblement vagabonde au même titre que lui le reprendrait malgré le fait qu'il ne s'attendait pas vraiment à être dans le tort tant son raisonnement semblait cohérent … Pensant avoir fait le tour des sujets de conversations, l'idée de rester plus longtemps encore dans les environs relèverait de l'absurdité aux yeux de l'énigmatique Hollow arrancarisé qui ne tarda à se retourner peu de temps après avoir formulé une courte réponse. Agir de la sorte pourrait apparaître au regard de combattants confirmés comme une marque d'imprudence, d'inconscience, de folie. Toutefois … La simple idée d'être attaqué par la femelle faisant office de substitut à la solitude n'était pour sa personne qu'à peine envisageable. Et puis … Même si l'invraisemblable se produisait, y remédier ne représenterait pour le misanthrope qu'une tâche factice. Plus le temps passait, plus l'intérêt s'envolait avec. Après avoir laissé planer un léger suspens depuis ses derniers dires, Ulquiorra refit usage de ses cordes vocales :

-Je perds mon temps ici … J'ai mieux à faire …

En effet, il ne devait point oublier la raison de son retour en ces lieux … Retrouver ce qui s'était avéré être l'unique source d'intérêt à ses yeux dans le monde vide … Le lieu de naissance des objets translucides composant ce monde … Décidé à reprendre son périple, l'arrancar aux prunelles d'émeraudes reprit lentement sa marche s'éloignant par la même occasion progressivement de Zwei, les mains toujours rangées au même endroit, les globes oculaires voilés par ses paupières...

Souviens-toi de mon nom:

» Zwei needs RP

La réserve et l'extravagance seraient-ils associables ? [pv Zwei]

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